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samedi, 29 août 2015

LE SYSTEME DE DOMINATION UNIPOLAIRE TOUCHE-T-IL À SA FIN?

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LE SYSTEME DE DOMINATION UNIPOLAIRE TOUCHE-T-IL À SA FIN?
 
Mikhail Gamandiy-Egorov
Ex: http://metamag.fr 

Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a été fort explicite en annonçant tout récemment que la domination politique et économique de l’Occident sur le monde touche à sa fin.

Cette annonce a été faite lors du forum international Terra Scientia, sur les rives de la rivière russe Kliazma, le tout devant un grand nombre de jeunes participants. « Aujourd'hui, le centre d'intérêts de la politique extérieure, comme le centre d'intérêts de chacun de vous, est directement lié à la lutte des idées. Cette lutte consiste notamment à choisir ou à imposer son choix sur les modèles de développement et des valeurs. Nous observons la fin d'une très longue époque, celle de la domination économique, financière et politique de l'Occident historique », a déclaré le ministre Lavrov.


Analysons ces dires

 
Globalement et c'est le principal à noter dans cette déclaration, c'est qu'elle confirme une fois de plus l'avènement de l'ère multipolaire, tant attendue. Après l'éclatement de l'URSS et la fin de la guerre froide, les élites occidentales, principalement étasuniennes, s'étaient autoproclamées gendarmes du monde. Cette domination, une bonne part de l'humanité l'a ressenti et ce à différents endroits de la terre: Balkans, Moyen-Orient, Afrique, Amérique latine. A un moment il fallait bien dire stop. Le chaos créé en Libye suite à l'intervention de l'OTAN en alliance avec les salafistes locaux, a été l'une des gouttes de trop et il a bien fallu que certains pays prennent leurs responsabilités.


Depuis, la Russie et la Chine, soutenues par leurs alliés, ont décidé de bloquer à tout prix les tentatives occidentales, ne serait-ce qu'au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU. Une partie de l'humanité a commencé alors à mieux respirer. D'autre part et il est également important de le noter dans la déclaration de Sergueï Lavrov, c'est lorsqu'il parle de "la fin d'une très longue époque". Il fait évidemment ici référence non pas seulement à toute cette époque assez récente qui a suivi la fin de l'URSS, mais bien toute celle datant de plusieurs siècles.

Mais tout change et continuera à changer. D'autant plus, et il faut le rappeler aussi, nous ne sommes non seulement plus à une époque unipolaire, révolue et ayant montré toute sa dangerosité pour l'avenir de l'humanité, mais nous ne sommes pas non plus dans une optique bipolaire, comme durant la période ayant suivi la fin de la Seconde guerre mondiale, avec deux superpuissances. Aujourd'hui, la multipolarité confirme la présence de plusieurs blocs, des blocs représentants des pays concrets ou des groupes de pays. On retrouve bien évidemment la Russie et la Chine, deux grandes puissances mondiales et membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU opposés à la nostalgie unipolaire du bloc occidental. Mais aux côtés de l'ours russe et du dragon chinois, on retrouve aussi de grandes puissances régionales, telles que l'Inde, l'Iran, le Brésil et d'autres, ou encore le bloc uni et à part entière de la majorité des nations latino-américaines ayant réussi à former ensemble une alliance fermement opposée au néocolonialisme US. 


On ne peut se permettre de ne pas mentionner aussi d'autres grandes alliances multipolaires comme les BRICS, l'OCS ou encore l'Union eurasiatique, qui portent en eux un grand espoir pour une partie du monde. Ajoutés encore à cela plusieurs pays africains et asiatiques, et on arrive tout simplement à une forte majorité de l'humanité. Sans oublier de prendre en compte le fait que nombre de citoyens de pays occidentaux sont également des partisans assumés du monde multipolaire.

Mais il ne faut pas oublier pour autant que les partisans de l'unipolarité, bien qu'étant clairement minoritaires, feront en sorte de ne pas reconnaitre la nouvelle réalité à l'immédiat. Au contraire, il faudra encore du temps pour que les élites occidentales acceptent, d'une manière ou d'une autre, l'avènement du nouveau monde. Jusque-là, ils continueront à tenter de rassasier cet appétit hégémonique, et c'est ce qui a également été souligné par Sergueï Lavrov: « L'Occident tente de maintenir sa domination de manière artificielle en faisant pression sur les autres pays, au moyen de sanctions et de forces militaires, de violations du droit international et de la Charte des Nations unies, contribuant ainsi au chaos dans les relations internationales ».


Un chaos auquel on devra certainement faire face encore un certain temps et que l'on observe en ce moment même à différents endroits de notre planète. Mais du moment que la majorité de l'humanité soutiendra aussi activement que possible cette ère nouvelle, la multipolarité finira bien à anéantir une bonne fois pour toute l'unipolarité n'ayant plus aucune place dans nos vies à tous.


Source

 

Brzezinski’s Final Solution

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B

Brzezinski’s Final Solution

Zbigniew Brzezinski’s book Between Two Ages – America’s Role in the Technetronic Era has become something of a conspiracy theorist’s holy – or rather “unholy” – writ. Ironically, this came to pass precisely in the wake of the fulfilment of some of Zbig’s predictions that littered the margins of the first third of his book. Yes, he really does mention the possibility of weaponizing the weather, exercising mind control by psychotropic means, and the creation of a certain “global consciousness.” All of this he expresses in a curious, morally vague, manner: you really can’t pinpoint whether he exalts the possibility or warns the reader about it. However, if you think that this means that he is simply being scientifically neutral, you are dead wrong. Between Two Ages is not a scientific treatise, albeit it disguises itself as such. It is one of two things: either it is a philosophy of history or political pamphlet. The truth lies, it seems, somewhere in between.

“Conspiracy theorists” are picking on Brzezinski’s narrative for all the wrong reasons – the book is, admittedly, authored by global mover and shaker, but the essence of his insidiousness is not to be found in passing remarks about geoengineering or smart-grid projects plaguing our present and foreshadowing our future. Although it may all very well be true, conspiracy theorists fail to see just how much they in fact share Brzezinski’s outlook and method. To clarify: by conspiracy theorists, I don’t mean independent researchers of deep politics or analysts of the age of transition – incidentally, a recurring term throughout Between the Two Ages. This pejorative and derogatory label signifies people who believe that history is a planar surface which can be explained and made transparent by “connecting the dots” – where dots signify people, events and institutions. So, for instance, the mere eventuality that someone prominent was casually connected to some contingent fact, say: attended Columbia University at the time of Brzezinski’s tenure, and later became a prominent public figure, serves as proof of the dots sinisterly connecting.

A prime example of this is David Icke’s assertion that Roman Pope John Paul II was connected with Nazis because, we are informed, he was allegedly working for some subsidiary of I.G. Farben during the German occupation of Poland. Icke is not an entirely serious man, but he serves as an exemplar of “conspiracy theorists” and displays all the peculiarities of this outlook. Namely, he fails to recognize that young Wojtyla was in all probability a semi-slave laborer employed in the cause of building his mortal enemies’ war machine.  It is hard to believe that it was a dream job for which he applied along with hundreds of volunteers, all Poles in love with the Nazi cause and the opportunities it presented. It was more likely that he just got lucky to slave away in a factory, rather than to hang out with his unemployed buddies around concentration camp cantina. “Conspiracy theorists” jump to such conclusions because they are eager to produce an absolute, all-pervading system of knowledge. And for this purpose they pick the worst approach imaginable: the science of history. It is here they mirror the methods of some of their designated bogeymen, including Zbigniew Brzezinski himself.

Waging jihad for GMO Big Macs, Disneyland, and Caitlyn Jenner.

Waging jihad for GMO Big Macs, Disneyland, and Caitlyn Jenner.

History has a peculiar feature of forever defying the absolute – Hegel tried to demonstrate that absolute and failed, Marx gave it a shot and inspired millions executed in the process, and Auguste Comte simplified it to birth to sociology as a science of social engineering. And this last instance is precisely what makes Between Two Ages such an ominous book. Brzezinski cloaks a fairly crude philosophy of history in sociological guise, endeavoring to remake our past, present and future as total, transparent inevitabilities. Amorphous “Change” pervades his narrative, conceived while Barack Obama, whose first presidential campaign stamped this nebulous principle onto everyday language of politics, was just a juvenile, but it serves as a convenient stamp for the image Zbig wants to impose on the world.

Brzezinski proclaims that humanity is on the path of “Progress,” which begins with the advent of institutionalized religions. We then proceed to nationalism, which shall in turn be denounced by the more perfect methodical worldview of Marxism, and finally, at the time of his writing, history’s purpose would be fulfilled in the advent of technetronic era. The book is named Between Two Ages, as the last phase of progress is in fact a culmination – and the purpose – of the historical process. And just what is that purpose? The final elimination of man as such.

It is a peculiarity of sociology that it is cannot define the reality of its objects of study, and consequently, its proper methods. While some of its classics, such as the works of Max Weber, solved the problem by making sociology a kind of empirical social philosophy, using material from all other social sciences to produce strictly specialized and approximate theories and shunning predictions of the future as the devil shuns incense, others – and Brzezinski is by and large one of them – did the opposite. Namely, sociology in its crudest, most Comtean form projects mirror reflections of reality taken as absolutes and uses them to predict, or better yet impose, the future.

In Between Two Ages all known history is divided into four parts, and we are expected to believe that this enormous sea of time is practically sucked into these epistemological sponges until nothing else remains. Dividing history in such a manner is possible only in one’s imagination, not in fact, and therefore we are dealing with a projected image. And Brzezinski, practical man that he is, does not project images for the sake of entertainment. He is drafting a plan for manifest destiny. All those quantitative tables, insightful empirical observations, etc. are merely a ruse, for as every true scientist knows, there is no amount of data that can support such a theoretical construction laid out in just a little over a hundred pages. Its true persuasive power is found in reliance upon the on mirror of reality, but not just any mirror. It relies on the mirror of matter.

This may seem an odd proposition for most. Matter is usually understood as opaque being, that which offers resistance, or it is not understood – meaning defined – at all. However, its original notion is that of the receptacle of form. As sociologists don’t believe in Aristotelian, or, God forbid, Platonic forms, it is quite strange to observe them inverting these notions. Namely, when someone like Brzezinski talks about “religion”, “ethics”, “technetronic society”, “internal man” and “external man” he is in fact manipulating images reflected in matter. This is obvious inasmuch he doesn’t believe there is any reality to these ideas except for what they could mean to us. For instance, read how “the inner man” – in truth his very essence – will fare in the technetronic society:

Instead of accepting himself as a spontaneous given, man in the most advanced societies may become more concerned with conscious self-analysis according to external, explicit criteria: What is my IQ? What are my aptitudes, personality traits, capabilities, attractions, and negative features? The “internal man”— spontaneously accepting his own spontaneity—will more and more be challenged by the “external man”— consciously seeking his self-conscious image.

The dialectic of inner and external man is the real purpose of Between Two Ages, and we’ll come to that shortly. But the most interesting aspect is Brzezinski’s method: inner man is depicted as challenged, not as a real being, but as a historically projected image. Institutionalized religion gave him first principles and definitions; nationalism transformed him in sentimental romantic; Marxism endeavored to reconcile him with external man in revolutionary praxis; technology will finally revoke him. Inner man originally denoted a very definite thing: for Greeks it was nous or active mind, while in Christianity it is a receptacle of Christ – a space where the Truth can find shelter. In more or less each of us, it is a place where the World can’t reach us.

Observe now what Brzezinski does. He historicizes this notion, thereby fashioning it as a projected image. This method of his sociology can be more or less reduced to self-conscious dialectical materialism; self-conscious inasmuch it knows that there’s nothing real behind the image. Every object of science is an image reflected in a mirror of matter. Its meaning is projected and can be depicted, but in itself it is a reflection of the amorphous mirror. Hence the ease of constructing an all-encompassing conceptual framework and reducing it to a minimum suitable for the author’s intentions. There is no essential difference in Comte’s and Brzezinski’s approach – they are both evolutionary, professing “Progress” and, above all, “Change,” and essentially superficial in relation to reality. But such formulations are quite suitable for their purpose, and that is: the Aufhebung – abolition – of inner man in external man.

The true conspiratorial and most insidious aspect of this book – far more so than teasers about weather weapons, global consciousness and mind control – is the quest to demonstrate – and explicitly so – that the technetronic era is an age of eradication of inner man. What Brzezinski calls an “increase in knowledge” as an essence of technetronic era is denoted as a sort of ‘outing’ of inner man, because accumulation of knowledge ever expands into infinity, pressuring man to subject himself to infinite forms of tests, trainings, improvements, life-long learning, etc. It is knowledge without an inner principle of unity, and therefore something rather akin to ‘ignorance’ or, better still, a re-imagining of oneself. Man becomes not a subject of knowledge, but its object. Who is the subject, then? Only his reflection in an infinite, splintered mirror of Faustian technology.

If we approach reality as Brzezinski does, with the implicit intention to re-cast it, then it really doesn’t matter what is real and what is image. The image of inner man is the inner man; an image can be made more or less ‘real.’ In this sense, technology, which in the technetronic era is to finally become our environment – including the nature itself observed as a system – represents a perfected mirror of matter. While reflections in matter are crude and thus retain some semblance of its models, technology is a kind of refinement of this mirror, and not by polishing, but by making it more fluid – like dark water or molten, yet cold, steel. In the mirror of the will all kinds of things can be reflected as reality, and everything is external to it.

Our celebrated abolition, die Aufhebung, is quasi-dialectical, as nothing shall remain within – only the void. External man must cease to be man, i.e. he must forfeit his inner being. We could compare the knowledge of this un-man not to the ‘docta ignorantia’ of Cusanus or Socrates, but rather to the learned ignorance of today’s ‘knowledge-based society.’ Learning eradicates the learner. And for all Brzezinski’s geopolitical subtleties and well-documented political leverage exercised in the past 45 years, his greatest crime is to propagate this alchemical exterminism as a manifest destiny for humanity. How can there be a destiny for one who is no one?

On a final note, it is saddening to realize that the quasi-academic style of a dystopian pamphlet can convince so many people that it is anything more than a letter of intent. Further dumbed down and “disseminated” through a myriad of posters, leaflets, sound bites and propaganda clips of globalist institutions from the UN to the EU, such jarring imagery today is more relevant and more convincing to the masses than it was 45 years ago. The technetronic era is an exercise in remodeling the man unto nothingness through the inversion of knowledge – a logical assassination.

All accumulation of knowledge is exercised through sound and vision, as Brzezinski explicitly states. Sight and sound themselves are weaponized to annihilate interior being, quite literary forcing the inside out. Life-long learning, as required by the technetronic principle, is the unlearning of inner life and integral identity for the sake of letting oneself being remolded from the outside, according to demands of ever-changing technological reality. History ends by making oneself external to oneself, with the destination of an absolute un-identity. Lest you find this farfetched, observe how EU legislators see the citizens of the future:

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The shattered mirror of liberal technocratic society.  http://ectr.eu/documents

A picture speaks a thousand shrieks. Behold the progress of dehumanization, played out in Faust’s mirror. Identities fractured and reassembled at will, essences revoked – the victory of “Tolerance.” If Arbeit could macht frei, why not try out Toleranz next?

So conspiracy theorists beware! Brzezinski might very well be one of you. Or you could just be a reflection in his distant mirror.


Branco Malic writes on philosophy, culture, and politics at Kali Tribune.

Naar nieuwe belangrijke geopolitieke wijzigingen?

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Naar nieuwe belangrijke geopolitieke wijzigingen?
 
Verhouding Rusland-China-Amerika bepaalt Europese macht
 
Peter W. Logghe
Ex: Nieuwsbrief Deltastichting Nr. 95 - Augustus 2015

Koopt China haar belang in Rusland?
 
Midden juni geraakte bekend dat China in het zuidoosten van Siberië, in de regio Transbaikalië (aan de Chinese grens gelegen) voor ongeveer 300 miljoen euro zal gaan investeren. Volgens berichten het om investeringen in een agrarisch gebied van ongeveer 115.000 hectaren groot. Enkele dagen later merkte de gouverneur van het nog oostelijker gelegen joods autonoom gebied (met 176.000 inwoners) op dat Chinese ploegen daar reeds meer dan 80% van de grond bewerken, waarvan 85% met soja bepland is.

China is bezig aan een stille, maar opmerkelijke opmars in Rusland, zoals het dat in het verleden deed in Afrika bijvoorbeeld. China zoekt grondstoffen, zoekt uitbreiding van importproducten. Vooral het Russische Siberië komt steeds vaker in beeld en de reden hiervoor is natuurlijk vrij duidelijk: De oppervlakte van Siberië bedraagt ongeveer 13,1 miljoen km2, waarin 40 miljoen inwoners leven. China is ongeveer een kwart kleiner, maar daar leven 33 keer zoveel mensen.

Sommige Russische politici – de liberaal-democraten om ze niet te noemen – schreeuwen al moord en brand en zien een dreigende invasie van Chinezen op zich af komen. Het zou wel eens kunnen dat hier gewoon een volgende zet op het geopolitieke wereldschaakbord bezig is tussen de verschillende grote partners, Amerika, Rusland en China.

Indamming van Rusland als actueel Amerikaans buitenlands beleid

Voor steeds meer politieke commentatoren is het duidelijk dat vrede en stabiliteit in Europa onmogelijk zullen blijken als ze tegen Rusland gericht zullen zijn. Maar sinds de crisis in Oekraïne kwam dit natuurlijk wel in een ander licht te staan. Konden sommigen de Russische operatie in de Krim geopolitiek nog enigszins plaatsen, dan bleek de bewapening van separatisten in Oekraïne voor velen een brug te ver! Het beeld dat velen van Rusland hebben – vooral, maar niet alléén NAVO-voorstanders – werd hierdoor eerder versterkt: Moskou, zo leek het wel, zou zich niet aan internationale verdragen houden, breekt het volkerenrecht waar het haar uitkomt, en geeft alleen maar de indruk mensenrechten te respecteren.

Men kan nochtans ook niet om de vaststelling heen dat Amerika er alles aan doet om de Koude Oorlog verder te zetten, en dat Rusland door haar ‘boerse’ opstelling argumenten in grote mate versterkt. Rusland zit in een moeilijke geopolitieke toestand. Heel wat voormalige Warschaupakt-leden werd intussen een sterke NAVO-partner. Had Rusland tot voor enkele jaren nog de wereld als geopolitieke Bühne, dan is die nu ingeperkt tot de periferie rond Rusland. Zelfs het Russische grondgebied zelf wordt stilaan geopolitiek strijdtoneel….Enkele bijzondere problemen houden de Russische bewindvoerders zeer bezig: Ten eerste ziet men het gevaar van latent etnische spanningen, gecombineerd met een extreme vorm van islamisme in Centraal Azië. Bijzonder veel Russische staatsburgers vechten nu al mee in de rangen van IS, en die strijders komen stilaan terug binnen gesijpeld.

Rusland ziet de Oekraïnecrisis, gekoppeld aan het in 2008 geëscaleerd conflict met Georgië en de verschillende gekleurde revoluties in en rond de Kaukasus als een nieuwe ronde in een geopolitiek spel waarin de VS als enige grootmacht er alles op alles op zetten om Rusland onder de duim te houden. Voor veel Russische commentatoren houdt de Koude Oorlog gewoonweg verder aan en sloot de NAVO – onder leiding van de VS natuurlijk – Rusland geleidelijk op in zijn binnengrenzen. Aan de buitengrenzen houden nieuwe, betrouwbare NAVO-lidstaten de wacht.

Een derde problematiek maken de Rusland “in het buitenland” uit. In de postsovjet-ruimte leven – het Baltikum inbegrepen – ongeveer 17 miljoen Russen, waarvoor het moederland zich verantwoordelijk voelt. Zal Rusland naar militaire middelen grijpen om hun belangen veilig te stellen? Stelt u even voor dat Rusland de Amerikaanse Monroedoctrine zou aanwenden om daar in te grijpen waar de belangen van “haar” Russische burgers in gevaar of in het gedrang komt?

Naar een einde van de indammingspolitiek? China als Dritte im Spiel?

china407-8001052.jpgEn zo komen we terug op Amerika. Als er iets is, dat de VS met 
bijzondere argwaan gadeslaan, zijn het maneuvers waarbij gebieden die voor haar strategisch zijn, 

toegang zou kunnen worden ontzegd. En dan valt natuurlijk de naam van die ‘andere’ supermacht, China.afgesloten worden, of waarbij hun de 

Ook in de multipolaire wereld, met haar grote economische belangen, is het duidelijk dat de handelingsvrijheid van de VS niet primair belemmerd wordt door Rusland. Rusland is momenteel – hoezeer bepaalde Russofielen dit ook kunnen of zullen betreuren – geen échte relevante geopolitieke factor. China is momenteel de enige wereldmacht die in staat is de VS te stoppen, of fundamenteel te hinderen. Economisch, financieel en technologisch is China stilaan zelfs de meerdere van de VS.

De voorbije jaren concentreerden de Amerikanen zich dan ook vooral op de vraag wat men zou moeten doen als bijvoorbeeld China de toegang tot operatiegebieden in Zuid-Oost- en Oost-Azië zou verhinderen. Wat als de toegang tot bepaalde strategische gebieden in de Stille Oceaan door China onmogelijk wordt gemaakt. Het is geen geheim dat de Volksbevrijdingsmarine al meer opdrachten uitvoert dan alleen de controle op de eigen kusten uit te voeren (zie vorige Nieuwsbrief van onze vzw…). Deze geopolitieke machtsuitbreiding van China komt voor de VS zeker niet als een verrassing uit de lucht vallen.

De VS hebben verschillende strategische scenario’s op zak, een zogenaamde dubbele strategie. De eerste strategie bestaat erin dat men China  prikkelt om deze weg niet te gaan. Zelfs verregaande economische samenwerking met China zou tot de mogelijkheden behoren, terwijl men verder zou bouwen aan militaire en technologische allianties in de regio, om de groeiende invloed van China in te dammen. De samenwerking met China zou kunnen op voorwaarde dat China de geopolitieke macht in de VS in de regio niet vermindert of afbouwt…

Een andere strategische keuze zou een Russisch-Amerikaanse alliantie kunnen zijn, een troefkaart waardoor een tot hiertoe louter maritieme indamming van China vervolledigd zou kunnen worden door een continentale insluiting. Een keuze die voor de VS bijzonder problematisch is, natuurlijk, want dan komen ook enkele strategische keuzes in Oost-Europa onder druk. Zelfs Europa zou de gevolgen van deze mogelijke nieuwe en onuitgegeven alliantie bepaald wel voelen.

Peter Logghe

vendredi, 28 août 2015

VS wil na Libië en Syrië ook uit Oekraïne vluchtelingenstroom naar Europa veroorzaken

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VS wil na Libië en Syrië ook uit Oekraïne vluchtelingenstroom naar Europa veroorzaken
 
Ex: http://xandernieuws.punt.nl
 
 
Onbegrijpelijk dat bondskanselier Merkel en president Hollande gisteren wel met deze Amerikaanse marionet, de Oekraïense ‘president’ Poroshenko, om de tafel gingen zitten, maar niet met de Russische president Putin.

De Verenigde Staten zijn druk doende om de Europese samenleving, cultuur en economie te ondermijnen met het veroorzaken van enorme vluchtelingenstromen. Na Libië, Syrië en Irak is Oekraïne het volgende land dat Washington in totale chaos probeert te storten, zodat ook vanuit het oosten honderdduizenden vluchtelingen op Europa zullen afstormen. Als de Europeanen niet heel snel de voor hen ongezonde banden met de VS doorsnijden en toenadering zoeken tot Rusland, dan zal er over een jaar of 5 à 10 vrijwel niets meer zijn overgebleven van onze welvaart, onze vrede en daarmee onze toekomst.

Frank-Walter_Steinmeier_Feb_2014_(cropped).jpg‘Geen vrede in Europa zonder Rusland’

‘Er kan uiteindelijk geen vrede in Europa zijn zonder Rusland daarin te betrekken,’ verklaarde de Duitse minister van Buitenlandse Zaken Frank-Walter Steinmeier, die helaas één van de zeer weinige politici in Europa is die zich nog enigszins nuchter en bezonnen opstelt tegenover Moskou.

Daar heeft hij volkomen gelijk in. NWO topman Henry Kissinger verraste vriend en vijand door het Westen op te roepen te ‘stoppen met het ten koste van alles steunen van (het regime in) Kiev,’ omdat Rusland en Oekraïne zeer nauw met elkaar verweven zijn, niet alleen omdat er zoveel Russen in Oekraïne wonen, maar ook vanwege de sterke economische en historische banden tussen beide landen.

Economie stort dankzij VS in

En die economie is dankzij de VS compleet aan het instorten. In het eerste kwartaal daalde het BNP van het land met 18%, in het tweede kwartaal nog eens met 15%. De schuldenlast steeg tot 100% van het BNP. De internationale crediteuren van het land onderhandelen daarom met Kiev over een door het IMF gewilde schuldenkwijtschelding. Rusland doet niet mee met deze onderhandelingen, omdat het de € 3 miljard die Oekraïne in december moet terugbetalen gebruikt als drukmiddel in de onderhandelingen met de EU en de VS.

Vluchtelingenstroom

Als het pro-Westerse fascistische regime in Kiev oorlog blijft voeren tegen de (pro-) Russische bevolking in het oosten van het land zal de economische en maatschappelijke situatie dermate te verslechteren, dat het slechts een kwestie van tijd is voordat er een enorme vluchtelingenstroom richting Europa op gang komt. Oekraïne dreigt dan hetzelfde lot te moeten ondergaan als de eveneens door Amerika en de NAVO –direct of indirect- verwoeste landen Afghanistan, Irak, Libië en Syrië.

Al tijdens de eerste oorlogsmaanden zochten honderdduizenden Oekraïners een veilig heenkomen in Rusland, dat deze vluchtelingen ondanks de hoge kosten gastvrij heeft opgenomen. Oekraïners zullen feitelijk het volste recht hebben om ook hun heil te zoeken in Europa – niet omdat ze hun thuisland zo graag willen verlaten, maar omdat er dankzij de anti-Russische bemoeienissen van Washington straks niets meer van over zal zijn.

Hoogste tijd om te praten met Putin

Om dat te voorkomen is het de hoogste tijd dat de Europese leiders samen om de tafel gaan zitten met de Russische president Vladimir Putin, die al vanaf het uitbreken van de crisis pleit voor een vreedzame oplossing om de stabiliteit in Oekraïne te herstellen en de economie van het land te redden. Tot nu toe werden zijn alleszins redelijke voorstellen echter door Washington en Brussel van de hand gewezen.

Valse propaganda uit Kiev

De Oekraïense ‘president’ Petro Poroshenko is daar mede schuldig aan doordat hij het Westen voortdurend voedt met ongeloofwaardige propaganda en een vals schrikbeeld van tienduizenden Russische soldaten en duizenden tanks en pantservoertuigen die aan de grens zouden klaarstaan voor een invasie. Tot nu toe werd er geen greintje bewijs geleverd voor zijn soms krankzinnige beweringen – sterker nog, Westerse inlichtingendiensten bevestigden meerdere malen dat er van een Russische militaire operatie in of tegen Oekraïne geen enkele sprake is.

EU moet deelname aan agressieve oorlog tegen Rusland weigeren

Europa moet van Poroshenko eisen dat hij de honderden miljoenen die hij van Brussel heeft gekregen niet gebruikt om oorlog te voeren tegen de Russisch sprekende bevolking, maar enkel om de economie te herstellen en de getroffen burgers te helpen. Ook moeten de Europese regeringen de VS de NAVO klip en klaar laten weten dat wij nooit en te nimmer zullen meewerken aan een agressieve oorlog tegen Rusland en/of tegen een deel van de bevolking van Oekraïne, en dat het daarom afgelopen moet zijn met de provocerende militaire oefeningen van de NAVO in Oost Europa.

Amerikanen willen Europa door vluchtelingen laten instorten

Alleen dan kan voorkomen worden dat Europa dankzij Washington tientallen jaren lang in ellende wordt gestort. ‘Dankzij Washington – is dat niet overdreven?’ denkt u? Nee, zeker niet nadat onlangs bekend werd dat het Witte Huis zogenaamde ‘non profit’ organisaties steunt die vanaf Amerikaanse bodem via het internet offensief ‘reclame’ maken voor de mensenhandelaren en vluchtelingenhelpers in Europa en hen zelfs financieel ondersteunen om zoveel mogelijk moslims vanuit Afrika en het Midden Oosten naar ons continent te sturen.

De Amerikanen willen via deze bewust gecreëerde toestroom van miljoenen moslim vluchtelingen Europa ondermijnen en uiteindelijk doen instorten, zodat er straks niet één serieuze concurrent voor de dan enige overgebleven supermacht meer over blijft. Er rest de Europese volken nog maar heel weinig tijd om te breken met dit destructieve beleid van de VS en een rampzalige toekomst te voorkomen.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Anderwelt Online

jeudi, 27 août 2015

La marque américaine derrière les afflux de réfugiés

La marque américaine derrière les afflux de réfugiés

Saudi Arabia’s Frightening New Movement in the Middle East

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Religious Eugenics: Saudi Arabia’s Frightening New Movement in the Middle East 
This post was originally published on this site
Ex: http://www.therussophile.org

Blanketed by its wealth and protected by political alliances, Saudi Arabia has covertly run and promoted a new movement in the Middle East: religious eugenics, under the false pretense of opposing the rise of Iran. From Syria to Bahrain and Yemen the evidence is overwhelming.

Earlier this August, the Red Cross added its voice to those of other humanitarian and rights groups in its condemnation of Saudi Arabia’s war in Yemen, lifting the lid on Riyadh’s little house of horrors in southern Arabia.

In no uncertain terms Peter Maurer, the head of the international Red Cross told reporters he had seldom witnessed such degree of devastation. He said: ”Yemen after five months looks like Syria after five years … The images I have from Sanaa and Aden remind of what I have seen in Syria.”

He stressed

“the firepower with which this war is fought on the ground and in the air is causing more suffering than in other societies, which are stronger and where infrastructures are better off and people are wealthier and have reserves and can escape.”

A country in ruins, Yemen is also a nation in permanent mourning, as every day its people are relentlessly slain – casualties of a violent and murderous colonial war – the latest victims of Riyadh’s expansionist military campaign in the Middle East.

According to official UNICEF tallies,

“close to 2,800 people have been killed and almost 13,000 people injured (including 279 children killed and 402 injured, respectively). An estimated 1 million people have been internally displaced (an increase of 122 percent since the crisis began), and some 400,000 people have sought protection in neighboring countries.”

While such figures are horrifying, they fall short of the truth. Agencies on the ground have already said that well over 500 children have been killed in Saudi-led air raids, most specifically in northern Yemen, where the war has been most devastating and aggressive. On average, children account for a quarter of all deaths and casualties.

For those who have managed to find shelter, living conditions are catastrophic. With no water, no electricity, little food and no access to health facilities ten million children are at risk of disease and starvation – again, North Yemen has suffered the brunt of this crisis.

Never in its history has Yemen experienced such a degree of pain and utter despair. But while wars are generally ugly affairs since they require their fill of blood before the canons finally fall silent, Saudi Arabia’s campaign in Yemen is far from ordinary.

But not only that, Saudi Arabia’s foreign policy in the Middle East is betraying a disturbing and rather ominous covert agenda, one which resonates with ethnic engineering and religious eugenics.

And if so far few have connected the dots, their hands tied by Riyadh’s overbearing and overarching control on media outlets and the grand political narrative, it is high time we learn to recognize Al Saud’s campaign for what it really is: a concerted effort to cleanse the region of all religious minorities, beginning with Shia Islam, its self-appointed nemesis.

To put it in simple terms – under Saudi Arabia’ suffocating grip, religious minorities are dying a slow and painful death.

From Syria to Bahrain, the kingdom’s eugenics campaign threatens the region’s religious and ethnic patrimonies, in a fashion reminiscent of Nazi Germany, when Jews and Gypsies were labeled undesirables.

Saudi Arabia is now building 600 mile wall to keep dangerous people out. What a concept!#tcot#pjnet#FoxNewspic.twitter.com/u056SB7HxW

— Michael A Nöthem (@mikandynothem) August 21, 2015

In an interview this April, the Saudi ambassador to the United States, Adel Al-Jubeir lifted the veil on Riyadh’s determination to carry through its agenda, no matter the price, no matter the impact. He asserted: ”This campaign is having a huge impact in Yemen and it is not over yet. For us failure is not an option. We will destroy the Houthis if they do not come to reason.”

If subtitles were running they would read – the Houthis will be destroyed because they represent a religious challenge to Wahhabism’s hegemony in the region. The Houthis, and the majority of all northerners in Yemen are Zaidis, a branch of Shia Islam.

Is it then a surprise that while South Yemen has benefited from humanitarian aid, North Yemen has witnessed a spike in violence, its seaports targeted to prevent food and medicine to be ferried in? Riyadh is quite simply profiling aid to carry out its religious cleansing, punishing millions for their rejection of Riyadh’s religion.

Saudi Arabia is an absolute theocracy, and as such its very raison d’ être is rooted within its violent and reactionary interpretation of Islam: Wahhabism, the ideology which inspired the likes of Al Qaeda and Islamic State. One of the main tenets of Wahhabism actually calls for the destruction of all religious sects, Islamic or otherwise. For Wahhabis there can be no greater glory than to massacre ”apostates.”

And while Riyadh’s neo-eugenics movement has taken on different forms, operating under various denominations depending on the countries it has targeted, the underlying current has been the destruction of religious pluralism.

Let me ask you this: Is there a real difference between Manama’s campaign to strip Shia Bahrainis from their nationality because the House of Al Khalifa seeks to eliminate all political and religious competition, and Islamic State’s murderous rampage against religious minorities in Iraq and Syria? And though Bahrain’s campaign might appear more “elegant” in that it is more covert and pernicious, the intent remains the same.

From the language used to the policies it has carried out in the Middle East, Riyadh has pushed the sectarian card, christening the resistance movement against its eugenics movement, the so-called Shia crescent threat.

The real threat here lies with Riyadh’s twisted crusade and sickening sectarian agenda.

Catherine Shakdam is a political analyst, writer and commentator for the Middle East with a special focus on radical movements and Yemen. Her writings have been published in world-renowned publications such as Foreign Policy Journal, Mintpress News, the Guardian, Your Middle East, Middle East Monitor, Middle East Eye, Open Democracy, Eurasia Review and many more. A regular pundit on RT, she has also contributed her analyses to Etejah TV, IRIB radio, Press TV and NewsMax TV. Director of Programs at the Shafaqna Institute for Middle Eastern Studies and consultant for Anderson Consulting, her research and work on Yemen were used by the UN Security Council in relation to Yemen looted funds in 2015.

from: http://www.globalresearch.ca/religious-eugenics-saudi-arabias-frightening-new-movement-in-the-middle-east/5471146

La cinquième colonne de Washington

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La cinquième colonne de Washington
 
Il a fallu vingt ans à la Russie et à la Chine pour comprendre que des ONG dites « démocratiques » et « droitdelhommistes » au sein de leur pays, sont des organisations subversives subventionnées par le département d’Etat et une ribambelle de fondations privées sous l’égide de Washington.
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Il est temps que l’Amérique soit reprise en main par Donald « Tsunami » Trump » (TT) ! Je ne dis pas que « TT » est un enfant de chœur, mais au moins nous saurons ou nous irons. Je peux toujours rêver.

Il n’y a pas qu’une cinquième colonne islamique en Occident, mais aussi celle de Washington à l’intérieur de la Russie et de la Chine. Il a fallu vingt ans à la Russie et à la Chine pour comprendre que des ONG dites « démocratiques » et « droitdelhommistes » au sein de leur pays, sont des organisations subversives subventionnées par le département d’Etat et une ribambelle de fondations privées sous l’égide de Washington. L’objectif de ces ONG est de déstabiliser ces deux pays résistants, afin qu’ils se soumettent à l’hégémonie américaine. La cinquième colonne de Washington a provoqué la « révolution de couleur » en Géorgie et en Ukraine, qui est une province russe depuis des siècles. Lorsque Poutine fut élu, Washington utilisa sa cinquième colonne pour jeter quelques milliers de manifestants dans la rue, dénonçant que Poutine « avait volé son élection. » La propagande américaine n’a aucun effet sur la Russie, dont les citoyens soutiennent à 89% leur Président. Les 11 % restants sont composés exclusivement de russes qui croient que Poutine est trop conciliant avec les agressions occidentales. Cette minorité soutien également Poutine. Ils veulent simplement qu’il soit plus ferme. Le pourcentage actuel de la population que Washington fut capable de transformer en traitres, ne représente que 2 à 3% . Ces traitres sont des « pro-occidentaux », des « intégrationnistes atlantistes », prêts à se soumettre à l’Amérique en échange de monnaie sonnante et trébuchante. La cinquième colonne de Washington à jeter sur les pavés de Moscou quelques milliers de personnes, n’a que d’effet sur des occidentaux insouciants. En effet, un nombre d’Occidentaux pensent que Poutine a volé son élection et aurait l’intention de profiter de sa position pour reconstruire un empire Soviétique pour écraser l’Occident. Écraser l’Occident ne serait pas très difficile, vu qu’il y œuvre de lui-même.

La Chine, obsédée de devenir riche, est un pion facile pour Washington. La Fondation Rockefeller soutient dans les universités des professeurs chinois pro américains. Les entreprises américaines créent des « conseils d’administrations » superflus, dans lesquels siègent des fonctionnaires du parti au pouvoir, moyennant des rémunérations élevées de « directeurs ». Ce qui compromet la classe dirigeante chinoise. Espérant avoir ainsi compromis la classe dirigeante par la corruption, Washington a inauguré les manifestations des ONG, espérant que les manifestations se propageraient à travers le pays et que la classe dirigeante corrompue par l’argent américain, serait lente à percevoir le danger. La Russie et la Chine ont finalement compris l’entourloupe. C’est à peine croyable que ces deux pays que Washington désigne comme des « menaces » purent être tolérants si longtemps concernant le financement de ces ONG. Cette tolérance sino-russe sur la cinquième colonne de Washington a dû encourager les néocons à pousser le monde au conflit. Mais, comme on dit, toute bonne chose a une fin. Le rapport Saker explique que la Chine, a enfin réagit pour se protéger de la subversion de Washington. Comme la Russie qui s’autodéfend désormais. Les américains devraient redevenir humbles et mettre au vestiaire leur arrogance. « Tsunami Trump » sera-t’il l’homme qui maitrisera les folies de la doctrine Wolfowitz qui exige que Washington doit être maitre du monde, ce qui présuppose la soumission de la Chine et de la Russie ?

mercredi, 26 août 2015

Erdogan’s Dirty Dangerous ISIS Games

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Erdogan’s Dirty Dangerous ISIS Games

by F. William Engdahl

Ex: http://journal-neo.org

Turkey is a beautiful land, rich in resources, with many highly intelligent and warm people. It also happens to have a President who seems intent on destroying his once-proud nation. More and more details are coming to light revealing that the Islamic State in Iraq and Syria, variously known as ISIS, IS or Daesh, is being fed and kept alive by Recep Tayyip Erdoğan, the Turkish President and by his Turkish intelligence service, including MIT, the Turkish CIA. Turkey, as a result of Erdoğan’s pursuit of what some call a Neo-Ottoman Empire fantasies that stretch all the way to China, Syria and Iraq, threatens not only to destroy Turkey but much of the Middle East if he continues on his present path.

In October 2014 US Vice President Joe Biden told a Harvard gathering that Erdoğan’s regime was backing ISIS with “hundreds of millions of dollars and thousands of tons of weapons…” Biden later apologized clearly for tactical reasons to get Erdoğan’s permission to use Turkey’s Incirlik Air Base for airstrikes against ISIS in Syria, but the dimensions of Erdoğan’s backing for ISIS since revealed is far, far more than Biden hinted.

ISIS militants were trained by US, Israeli and now it emerges, by Turkish special forces at secret bases in Konya Province inside the Turkish border to Syria, over the past three years. Erdoğan’s involvement in ISIS goes much deeper. At a time when Washington, Saudi Arabia and even Qatar appear to have cut off their support for ISIS, they remaining amazingly durable. The reason appears to be the scale of the backing from Erdoğan and his fellow neo-Ottoman Sunni Islam Prime Minister, Ahmet Davutoğlu.

Nice Family Business

The prime source of money feeding ISIS these days is sale of Iraqi oil from the Mosul region oilfields where they maintain a stronghold. The son of Erdoğan it seems is the man who makes the export sales of ISIS-controlled oil possible.

Bilal Erdoğan owns several maritime companies. He has allegedly signed contracts with European operating companies to carry Iraqi stolen oil to different Asian countries. The Turkish government buys Iraqi plundered oil which is being produced from the Iraqi seized oil wells. Bilal Erdoğan’s maritime companies own special wharfs in Beirut and Ceyhan ports that are transporting ISIS’ smuggled crude oil in Japan-bound oil tankers.

Gürsel Tekin vice-president of the Turkish Republican Peoples’ Party, CHP, declared in a recent Turkish media interview, “President Erdoğan claims that according to international transportation conventions there is no legal infraction concerning Bilal’s illicit activities and his son is doing an ordinary business with the registered Japanese companies, but in fact Bilal Erdoğan is up to his neck in complicity with terrorism, but as long as his father holds office he will be immune from any judicial prosecution.” Tekin adds that Bilal’s maritime company doing the oil trades for ISIS, BMZ Ltd, is “a family business and president Erdoğan’s close relatives hold shares in BMZ and they misused public funds and took illicit loans from Turkish banks.”

In addition to son Bilal’s illegal and lucrative oil trading for ISIS, Sümeyye Erdoğan, the daughter of the Turkish President apparently runs a secret hospital camp inside Turkey just over the Syrian border where Turkish army trucks daily being in scores of wounded ISIS Jihadists to be patched up and sent back to wage the bloody Jihad in Syria, according to the testimony of a nurse who was recruited to work there until it was discovered she was a member of the Alawite branch of Islam, the same as Syrian President Bashar al-Assad who Erdoğan seems hell-bent on toppling.

Turkish citizen Ramazan Başol, captured this month by Kurdish People’s Defence Units,YPG, as he attempted to join ISIS from Konya province, told his captors that said he was sent to ISIS by the ‘İsmail Ağa Sect,’ a strict Turkish Islam sect reported to be tied to Recep Erdoğan. Başol said the sect recruits members and provides logistic support to the radical Islamist organization. He added that the Sect gives jihad training in neighborhoods of Konya and sends those trained here to join ISIS gangs in Syria.

According to French geopolitical analyst, Thierry Meyssan, Recep Erdoğan “organised the pillage of Syria, dismantled all the factories in Aleppo, the economic capital, and stole the machine-tools. Similarly, he organised the theft of archeological treasures and set up an international market in Antioch…with the help of General Benoît Puga, Chief of Staff for the Elysée, he organised a false-flag operation intended to provoke the launching of a war by the Atlantic Alliance – the chemical bombing of la Ghoutta in Damascus, in August 2013. “

Meyssan claims that the Syria strategy of Erdoğan was initially secretly developed in coordination with former French Foreign Minister Alain Juppé and Erdoğan’s then Foreign Minister Ahmet Davutoğlu, in 2011, after Juppe won a hesitant Erdoğan to the idea of supporting the attack on traditional Turkish ally Syria in return for a promise of French support for Turkish membership in the EU. France later backed out, leaving Erdoğan to continue the Syrian bloodbath largely on his own using ISIS.

Gen. John R. Allen, an opponent of Obama’s Iran peace strategy, now US diplomatic envoy coordinating the coalition against the Islamic State, exceeded his authorized role after meeting with Erdoğan and “promised to create a « no-fly zone » ninety miles wide, over Syrian territory, along the whole border with Turkey, supposedly intended to help Syrian refugees fleeing from their government, but in reality to apply the « Juppé-Wright plan ». The Turkish Prime Minister, Ahmet Davutoğlu, revealed US support for the project on the TV channel A Haber by launching a bombing raid against the PKK.” Meyssan adds.

There are never winners in war and Erdoğan’s war against Syria’s Assad demonstrates that in bold. Turkey and the world deserve better. Ahmet Davutoğlu’s famous “Zero Problems With Neighbors” foreign policy has been turned into massive problems with all neighbors due to the foolish ambitions of Erdoğan and his gang.

F. William Engdahl is strategic risk consultant and lecturer, he holds a degree in politics from Princeton University and is a best-selling author on oil and geopolitics, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

Les jeux géopolitiques secrets concernant la Syrie

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Les jeux géopolitiques secrets concernant la Syrie

Dans un article précédent nous avons analysé l’information publiée le 16 août 2015 par l’Agence de presse turque BGN selon laquelle la Russie aurait fourni à la Syrie 6 avions MiG-31. Nous avions expliqué le rôle que pourraient avoir ces avions pour contrecarrer le projet d’imposition d’une zone d’exclusion aérienne dans le nord de la Syrie, comme le voulait la Turquie.

http://reseauinternational.net/la-Russie-tente-dannihiler-la-possibilite-dune-zone-dexclusion-aerienne-en-Syrie/

Peu de temps après la parution de cet article, les États-Unis et l’Allemagne ont annoncé qu’ils retiraient les batteries AA Patriot de la frontière de la Turquie avec la Syrie. Ces batteries avaient été déployées en 2013 en Turquie suite à une demande adressée à l’OTAN. La Turquie est armée de vieux missiles AA, mais ne dispose d’aucun système AA de longue portée. Sans la protection des systèmes Patriot, les chances de survie d’un avion AWACS impliqué dans une mission d’imposition d’une zone d’exclusion aérienne sont minimes.

http://sputniknews.com/Politics/20150822/1026052059/US-Patriot-missiles-Russia-Turkey.html

Ce n’est qu’après l’annonce de la décision prise par les Etats-Unis et l’Allemagne, que les responsables russes ont démenti l’information au sujet des MiG-31, lancée par l’agence de presse turque BGN une semaine plus tôt.

http://sputniknews.com/Military/20150822/1026049778/no-MiG-31-for-Syria.html

Au niveau géopolitique, il s’est joué entre la Russie et les Etats-Unis un jeu qui me parait extrêmement intéressant, car c’est la réédition, à une échelle moindre, du troc réalisé entre les États-Unis et l’Union Soviétique en 1962, pour désamorcer la crise des missiles nucléaires à Cuba. Grâce à l’opération Anadyr, les Soviétiques avaient secrètement installé à Cuba trois régiments de missiles balistiques nucléaires R-12 (rayon d’action de 2 000 km) et deux régiments de missiles balistiques R-14 (rayon d’action de 3 700 km), qui pouvaient frapper des cibles situées dans 20 % du territoire des Etats-Unis.

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Pour assurer le soutien, les Soviétiques avaient positionné à Cuba un régiment d’aviation de chasse doté de MiG-21, deux régiments de missiles AA de moyenne portée, une escadrille de bombardiers Il-28 (à moyen rayon d’action) équipés de bombes nucléaires, et une division mécanisée.

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Des négociations secrètes entre les Etats-Unis et l’URSS avaient conduit à désamorcer la situation par le retrait des armes nucléaires soviétiques de Cuba. En contrepartie, les Soviétiques avaient obtenu le démantèlement des bases de missiles balistiques nucléaires américains PGM-19 Jupiter (rayon d’action de 2 400 km), de Turquie et d’Italie.

Valentin Vasilescu

Traduction Avic – Réseau International

Déjà en 2010, selon Wikileaks, l'Ambassade US à Paris visait à séduire les "minorités" en encourageant le communautarisme

Déjà en 2010, selon Wikileaks, l'Ambassade US à Paris visait à séduire les "minorités" en encourageant le communautarisme...pour diviser les Français ? Les documents bruts...

 

Déjà en 2010, selon Wikileaks, l'Ambassade US à Paris visait à séduire les "minorités" en encourageant le communautarisme...pour diviser les Français ? Les documents bruts... TRADUCTION EN "FRANCAIS" APPROXIMATIF REALISEE PAR L'ORDINATEUR... DES TEXTES DE L'AMBASSADE US A PARIS SUR L'AMOUR QU'ELLE PORTE AUX "MINORITES"...

CONFIDENTIEL SECTION 01 DU 04 PARIS 000058 
 
NOFORN 
SIPDIS 
 
EO 12958: DECL: 31/12/2019 
TAGS: PGOV  PREL  KIRF  KISL  FR
OBJET: AMBASSADE PARIS - stratégie d'engagement MINORITAIRE 
 
REF: A. Secrétaire d'Etat a 127215 
      B. PARIS 1,714
 
Classé par: Ambassadeur Charles H. Rivkin, raisons 1.4 (b), (d). 
 
 1. (C / NF) RÉSUMÉ: Conformément à l'histoire unique de France
et les circonstances, Ambassade de Paris a créé une minorité 
Stratégie d'engagement qui englobe, entre autres groupes, le 
Population musulmane française et répond aux objectifs énoncés 
dans reftel A. Notre but est de faire participer la population française au 
tous les niveaux afin d'amplifier les efforts de la France pour réaliser 
ses propres idéaux égalitaires, faisant ainsi progresser de nationalité américaine 
intérêts. Alors que la France est à juste titre fière de son leader
rôle dans la conception des idéaux démocratiques et de défendre humaine 
homme et la primauté du droit, les institutions françaises ont pas 
prouvé qu'ils étaient suffisamment souple pour adapter à un 
la démographie de plus en plus hétérodoxe. Nous croyons que si
France, sur le long terme, ne pas augmenter avec succès 
opportunité et apporter une véritable représentation politique pour 
ses populations minoritaires, la France pourrait devenir plus faible, plus 
pays divisé, peut-être plus sujette aux crises et 
introvertie, et par conséquent un allié moins capable. À
soutenir les efforts français pour offrir l'égalité des chances pour les 
populations minoritaires, nous engager dans des discours positif; 
donner le bon exemple; mettre en œuvre un programme de sensibilisation des jeunes agressifs
stratégie; encourager les voix modérées; propager mieux
pratiques; et d'approfondir notre compréhension du sous-jacent
causes des inégalités en France. Nous allons également intégrer la
les efforts de diverses sections de l'ambassade, cibler influente 
leaders parmi nos principaux publics, et d'évaluer à la fois 
indicateurs tangibles et intangibles de la réussite de notre 
stratégie. RÉSUMÉ END.
 
----- --------------------------------------------- 
Contexte: La crise de la représentation EN FRANCE 
----- --------------------------------------------- 
 
 2. (C / NF) France défend depuis longtemps les droits humains et la
primauté du droit, à la fois à la maison et à l'étranger, et à juste titre 
se perçoit comme un leader historique parmi démocratique 
nations. Cette histoire et cette perception de soi nous serviront bien
que nous mettons en œuvre la stratégie exposée ici, dans lequel nous pressons 
France vers une application plus complète des valeurs démocratiques 
il épouse. Cette stratégie est nécessaire parce que le français
les institutions se sont pas révélées suffisamment souples pour eux-mêmes 
adapter à la démographie de plus en plus hétérodoxe du pays. 
Très peu de minorités occupent des postes de leadership dans la France 
institutions publiques. Comme propre diversité du Président Sarkozy
Tsar Yazid Sabeg a dit l'Ambassadeur Rivkin en Décembre, le 
Assemblée nationale "sert comme un miroir de la crise de 
Représentation en France "(reftel B). L'Assemblée nationale, 
parmi ses 577 députés, a un seul membre noir du 
France métropolitaine (hors de ses territoires insulaires), mais 
n'a pas de représentants élus de musulman ou arabe 
extraction, si ce groupe minoritaire représente à lui seul 
environ 10 pour cent de la population. Le Sénat a
deux musulmans sénateurs (sur 343), mais pas de noir 
représentants et seulement quelques sénateurs viennent de l'autre 
minorités ethniques ou religieuses. Sabeg a également noté qu'aucun
d'environ 180 ambassadeurs de France est noire, et seulement 
on est d'origine maghrébine. Malgré de Sarkozy
nomination de dirigeants tels que Rachida Dati, Amara et Fidela 
Rama Yade, les minorités continuent de faire face à un verre très épais 
plafond dans les institutions publiques de la France. Les médias français
reste majoritairement blanc, avec des augmentations modestes dans 
la représentation des minorités à la caméra pour les grands bulletins de nouvelles. 
Parmi les établissements d'enseignement d'élite françaises, nous sommes seulement 
conscients que Sciences Po a pris des mesures sérieuses pour intégrer. 
Bien que légèrement mieux représentés dans les organisations privées, 
minorités en France conduisent très peu de sociétés et 
fondations. Ainsi, la réalité de la vie publique française défie
idéaux égalitaires de la nation. En groupe, la politique élitiste
encore caractériser institutions publiques françaises, tandis que l'extrême 
à droite, les politiques xénophobes détiennent appel pour un petit (mais 
occasionnellement influente) minorité. Poster continuera à
explorer d'autres causes sous-jacentes de la vie sociale, politique et 
les obstacles économiques entravant l'avancement des minorités dans 
France (voir la tactique 6, ci-dessous). 
 
 3. (C / NF) France souffre des conséquences lorsque son leader
institutions ne parviennent pas à refléter la composition de son 
population. Nous croyons que la France n'a pas pleinement bénéficié
l'énergie, en voiture, et les idées de ses minorités. Malgré une certaine
Prétentions françaises à servir comme un modèle de l'assimilation et 
méritocratie, des inégalités indéniables ternissent la France mondial 
image et de diminuer son influence à l'étranger. À notre avis, un
manquement persistant à augmenter opportunité et de proposer une véritable 
la représentation politique pour ses populations minoritaires pourrait 
rendre la France un pays plus faible, plus divisé. La
conséquences géopolitiques de la faiblesse et de la division de la France 
nuira à des intérêts américains, car nous devons forte 
partenaires dans le cœur de l'Europe nous aider à promouvoir la démocratie 
 
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des valeurs. En outre, l'exclusion sociale a des conséquences domestiques
pour la France, y compris l'aliénation de certains segments de la 
la population, qui peut à son tour nuire à notre propre 
les efforts pour lutter contre les réseaux mondiaux d'extrémistes violents. UN
florissante, système politique français inclusive fera avancer notre 
des intérêts dans l'expansion de la démocratie et accroître la stabilité 
dans le monde entier. 
 
------------------------------- 
UNE STRATÉGIE POUR LA FRANCE: NOS OBJECTIFS 
------------------------------- 
 
 4. (C / NF) L'objectif primordial de notre sensibilisation minoritaire
la stratégie est de faire participer la population française à tous les niveaux 
Afin d'aider la France à réaliser ses propres idéaux égalitaires. 
Notre stratégie a trois grands publics cibles à l'esprit: (1) 
la majorité, en particulier les élites; (2) les minorités, avec une
se concentrer sur leurs dirigeants; (3) et la population générale.
Employant les sept tactiques décrites ci-dessous, nous visons (1) 
accroître la sensibilisation parmi les élites des avantages de la France 
l'accroissement des possibilités et les coûts du maintien du statu 
quo; (2) améliorer les compétences et de développer la confiance des
les leaders des minorités qui cherchent à augmenter leur influence; (3)
et à communiquer à la population générale en France que 
nous admirons particulièrement la diversité et le dynamisme de son 
la population, tout en soulignant les avantages de profiter 
de ces qualités en élargissant les possibilités pour tous. 
 
-------------------------------------- 
TACTIQUE 1: ENGAGER DANS discours positif 
-------------------------------------- 
 
 5. (C / NF) d'abord, nous allons nous concentrer notre discours sur la question de
l'égalité des chances. Quand nous donnons des adresses publiques au sujet de la
communauté des démocraties, nous allons mettre l'accent, parmi les 
qualités de la démocratie, le droit d'être différent, la protection 
des droits des minorités, la valeur de l'égalité des chances, et la 
importance d'une véritable représentation politique. En privé
réunions, nous allons diriger délibérément des questions sur l'égalité 
occasion en France à un niveau élevé, non-minorité française 
dirigeants. Plutôt que de se retirer des discussions impliquant
deux vaches sacrées en France - les notions de «laïcité» et 
«communautarisme» - nous allons engager directement les dirigeants français 
sur le rôle que leur terminologie et intellectuelle 
cadres pourraient jouer dans la création (ou diminuer) l'égalité 
d'occasion en France. Nous nous efforcerons de transmettre le
coûts à la France de la sous-représentation des minorités, 
soulignant les avantages que nous avons accumulées, au fil du temps, par 
travailler dur pour gruger les divers obstacles rencontrés par les 
Minorités américaines. Nous allons, bien sûr, continuer à adopter une
attitude humble concernant notre propre situation aux États-Unis, mais 
ne sera cependant souligner les innombrables avantages résultant 
à partir d'une approche proactive pour une large inclusion sociale, 
complétant nos partenaires français sur les mesures positives qu'ils 
prendre. En outre, nous poursuivrons et intensifierons notre travail
avec des musées et des éducateurs pour réformer l'histoire de France 
curriculum enseigné dans les écoles françaises, de sorte qu'il tienne 
compte le rôle et les perspectives des minorités en français 
histoire. 
 
------------------------------ 
Tactic 2: donner le bon exemple 
------------------------------ 
 
 6. (C / NF) Deuxièmement, nous allons utiliser l'outil d'exemple. Nous
va se poursuivre et intensifier nos efforts pour apporter la minorité 
les dirigeants des États-Unis à la France, qui travaillent avec ces américaine 
dirigeants de transmettre un sentiment honnête de leur expérience 
Minorité française et les dirigeants non-minoritaires de même. Lorsque nous envoyons
Les dirigeants français en Amérique, nous allons inclure, aussi souvent que 
possible, une composante de leur voyage qui se concentre sur l'égalité 
occasion. En l'ambassade, nous allons continuer à inviter un
large spectre de la société française à nos événements, et d'éviter, comme 
échéant, l'organisation d'événements blanc uniquement, ou d'une minorité seulement 
événements. Nous allons être inclusive, cette façon de travailler à briser
les barrières, de faciliter la communication et développer les réseaux. 
 En réunissant des groupes qui ne seraient pas interagir autrement 
ensemble, l'ambassade va continuer à utiliser son cachet à 
créer des occasions de réseautage qui traversent traditionnelle 
barrières culturelles et sociales en France. 
 
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TACTIC 3: LANCEMENT AUDACIEUX Youth Outreach 
------------------------------------------ 
 
 7. (C / NF) Troisièmement, nous allons continuer et d'élargir notre jeunesse
efforts de sensibilisation afin de communiquer sur notre commune 
valeurs avec le jeune public français de tous les socio-culturelle 
milieux. Menant la charge sur cet effort, le
Initiative de sensibilisation des jeunes inter-agences de l'ambassadeur vise à 
engendrer une dynamique positive chez les jeunes français qui mène à 
un plus grand soutien pour les objectifs et les valeurs américaines. Certains
 
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éléments de notre Initiative de sensibilisation des jeunes ont notamment 
importance pour les minorités, y compris: 
 
- Dessin fortement sur les nouveaux médias, nous visons d'abord à établir la confiance 
et gagner la compréhension entre les jeunes Français à partir diversifiée 
milieux. 
 
- Tout en renforçant la confiance et la compréhension mutuelle, nous cherchons 
pour aider la prochaine génération de la France d'améliorer leur capacité à 
conduire dans leurs communautés, tout en transportant le 
importance de transcender les limites de leur propre 
communautés, afin d'avoir un impact plus large, nationale. 
 
- Pour atteindre ces objectifs, nous allons construire sur le expansive 
Programmes de diplomatie publique déjà en place au poste, et 
développer des moyens supplémentaires créatifs pour influencer la jeunesse 
France, employant de nouveaux médias, les partenariats avec les entreprises, 
concours nationaux, des activités de sensibilisation ciblées, en particulier 
invités nous ont invités. 
 
- Nous allons également développer de nouveaux outils permettant d'identifier, d'apprendre, 
et d'influencer les futurs dirigeants français. 
 
- Comme nous élargissons formation et d'échange des opportunités pour le 
jeunesse de France, nous allons continuer à faire absolument certain 
que les échanges que nous soutenons sont inclusifs. 
 
- Nous nous appuierons sur les réseaux de jeunes existant en France, et 
en créer de nouveaux dans le cyberespace, connectant l'avenir de la France 
dirigeants à l'autre dans un forum dont les valeurs nous aidons à 
Shape - valeurs d'inclusion, de respect mutuel, et ouvert 
dialogue. 
 
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TACTC 4: ENCOURAGER voix modérées 
---------------------------------- 
 
 8. (C / NF) Quatrièmement, nous allons encourager les voix modérées de
la tolérance à se exprimer avec courage et conviction. 
Forts de notre travail avec les deux sites importants orientés 
vers les jeunes musulmans francophones - et oumma.fr 
saphirnews.com - nous allons soutenir, former et engager les médias 
et militants politiques qui partagent nos valeurs. Comme nous continuons
pour rencontrer les dirigeants modérés de groupes minoritaires, nous allons 
élargir également nos efforts visant à faciliter les racines d'herbe interreligieux 
échanges. Nous allons partager en France, avec les communautés de foi
et avec le Ministère de l'Intérieur, le plus efficace 
techniques pour enseigner la tolérance actuellement employées dans 
Les mosquées, les synagogues américaines, les églises et d'autres religieux 
institutions. Nous allons engager directement avec le ministère de
Intérieur pour les approches américaines et françaises à soutenir comparer 
les leaders des minorités qui cherchent la modération et la mutuelle 
la compréhension, tout en comparant nos réponses à ceux 
qui cherchent à semer la haine et de la discorde. 
 
--------------------------------- 
TACTC 5: PROPAGER MEILLEURES PRATIQUES 
--------------------------------- 
 
 9. (C / NF) Cinquièmement, nous continuerons notre projet de partage
les meilleures pratiques avec les jeunes leaders dans tous les domaines, y compris 
jeunes leaders politiques de tous les partis modérés afin qu'ils 
avoir les outils et de mentorat pour aller de l'avant. Nous allons
créer ou soutenir la formation et les programmes d'échange qui enseignent 
la valeur durable de l'inclusion large aux écoles, civile 
groupes de la société, les blogueurs, les conseillers politiques, et locale 
politiciens. Grâce à des programmes de sensibilisation, agents de l'ambassade
de toutes les sections vont interagir et de communiquer à ces mêmes 
groupes nos meilleures pratiques dans la création de l'égalité des chances 
tous les Américains. Nous allons également fournir des outils pour l'enseignement
la tolérance au réseau de plus de 1.000 université américaine 
les étudiants qui enseignent l'anglais dans les écoles françaises chaque année. 
 
--------------------------------------------- ---- 
TACTIQUE 6: approfondir notre compréhension du problème 
--------------------------------------------- ---- 
 
 10. (C / NF) sixième, grâce à un travail de contact concentré, rapports
et l'analyse, nous allons approfondir la compréhension de l'USG 
causes sous-jacentes des inégalités et des discriminations en France. 
 Nous allons innover en examinant comment la structure même 
de certaines institutions françaises peuvent limiter la représentation des minorités 
dans les fonctions électives et les rangs élevés de la fonction publique. 
Examen des développements significatifs dans la profondeur, comme le 
débat sur l'identité nationale (reftel B), nous avons l'intention de suivre 
les tendances et, idéalement, prévoir les changements dans le statut de 
minorités en France, estimer combien ce changement aura un impact 
Les intérêts américains. Comme notre conscience élargit et approfondit, nous
ajustera, en conséquence, la stratégie de sensibilisation de la minorité 
décrit ici. 
 
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PARIS 00000058 004 DE 004 
 
 
TACTIQUE 7: Intégrer, cible et évaluer nos activités 
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 11. (C / NF) Enfin, un groupe de travail de la minorité intégrera
le discours, actions, et l'analyse des articles pertinents et 
agences dans l'ambassade. Ce groupe, travaillant en tandem avec
l'Initiative de sensibilisation des jeunes, identifie et cible 
les dirigeants et les groupes influents parmi nos principaux auditoires. 
Il permettra aussi d'évaluer notre impact au cours de l'année, 
en examinant des indicateurs tangibles et intangibles de 
succès. Modifications corporelles comprennent une augmentation mesurable
le nombre de minorités et participants en public 
et les organisations privées, y compris l'éducation d'élite 
institutions; la croissance du nombre d'efforts constructifs par
les leaders des minorités pour organiser un soutien politique tant à l'intérieur 
et au-delà de leurs propres communautés minoritaires; nouvelle, proactive
des politiques visant à améliorer l'inclusion sociale adopté par la minorité non- 
les dirigeants politiques; expansion de intercommunautaire et
les échanges inter-religieux au niveau local; diminution de la populaire
le soutien aux partis et plateformes politiques xénophobes. 
Bien que nous ne pourrions jamais demander un crédit pour ces positif 
développements, nous nous concentrerons nos efforts dans la mise en oeuvre 
activités, décrites ci-dessus, que les prod, envie et stimulent 
mouvement dans la bonne direction. En outre, nous allons suivre
mesures incorporels de succès - un sentiment croissant de 
appartenant, par exemple, parmi les jeunes des minorités françaises, et un 
en plein essor espoir que, eux aussi, peuvent représenter leur pays 
à la maison, et à l'étranger, même un jour au sommet du français 
la vie publique, en tant que président de la République. 
RIVKIN

mardi, 25 août 2015

El eurasismo, ¿alternativa a Occidente?

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ADRIANO ERRIGUEL:

El eurasismo, ¿alternativa a Occidente?
Ex: http://ww.elmanifiesto.com
Nuestra época está marcada por una corriente arrolladora hacia la unificación mundial. El planeta se hace más pequeño al compás de la globalización, y una visión turística del mundo sustituye a las antiguas confrontaciones. Con la victoria total del capitalismo y de los mercados, el liberalismo es la única ideología posible en el siglo XXI. La globalización es también la victoria de Occidente: un modelo único para toda la humanidad. Pero se encienden focos de rebelión. Uno de ellos se llama eurasismo.
Rusia no es tanto un país como una civilización aparte, esto es, una forma particular de ser y de estar ante el mundo. El eurasismo es el intento de teorización de ese convencimiento. Un sistema de pensamiento con ambición de totalidad, tan metafísico como científico, tan político como filosófico, que trata de resolver los interrogantes abiertos durante dos siglos sobre la identidad rusa, sobre su cultura y sus valores. En ese sentido el eurasismo – y no el bolchevismo – es la única ideología genuinamente rusa surgida en el siglo XX. La única que, en vez de intentar imponer un cuerpo de doctrinas foráneas, trata de elaborar su propia lógica y su propio lenguaje. El eurasismo se configura como una teoría de ruptura frente al discurso de valores occidental[1].
De la misma forma que “Occidente” no designa hoy tanto una realidad geográfica cuanto que un tipo de civilización – la globalización neoliberal de hegemonía norteamericana – la expresión “Eurasia”, en el sentido que le confieren los “eurasistas”, no se limita a su significado geográfico. El eurasismo remite ante todo a una actitud filosófica, metafísica, existencial. Pero su punto de partida es la geografía, a la que asigna el lugar que en la visión occidental del mundo ocupa la historia. Para el eurasismo es la geografía – y no la historia – la que moldea la identidad de los pueblos. Es a partir de constantes geográficas como cabe aprehender la especificidad de los pueblos, no a partir de un historicismo que divide a las naciones en “atrasadas” y “modernas” según un canon cronológico-progresista de impronta occidental. Es por ello por lo que los eurasistas denuncian el “imperialismo epistemológico” occidental e invitan a Rusia a que “desaprenda Occidente”[2].
El eurasismo es una reivindicación del derecho a la diferencia, identitaria y metodológica, de todo lo que no es occidental. Rusia no es Occidente, es “un continente específico, un individuo geográfico, una totalidad definida por sus especificidades territoriales y geopolíticas, linguísticas y etnológicas. Por ello las ciencias susceptibles de revelar la ’esencia’ eurasiática están sometidas al primado del suelo y de la geografía”[3]. Elemento clave en este sistema de pensamiento es el rechazo del concepto occidental de temporalidad, que los eurasistas denuncian como una “colonización de los espíritus”. ¿Es posible una “historia sin tiempo”? ¿En qué consiste la idea eurasista de la historia?

Historia cíclica, historia esteparia
La aportación más novedosa del eurasismo es la sustitución del tiempo por el espacio, el sometimiento del primero al segundo. Ideología “geografista” por excelencia, la diferencia entre Europa y Rusia “se conjuga para los eurasistas en el modo espacial: la estepa está en el centro del pensamiento eurasista; la estepa conforma el mundo del movimiento, de la geografía. La estepa es también el mundo de la repetición. Según el geógrafo P. N. Saviskiy, Eurasia no conoce más que una única dinámica: la de la unidad, la de los imperios de las estepas que se extienden del Este al Oeste. La historia del mundo nómada – continúa Saviskiy – ofrece un material rico para la construcción de toda una teoría de la repetición de los fenómenos históricos. Y la historia de Eurasia se resume por sus constantes intentos de unificación interna. Al desplazarse del Oeste hacia el Este el pueblo ruso no hizo otra cosa que retomar en un sentido inverso el movimiento nómada, un movimiento cuya línea de continuidad es tan clara que puede hablarse de una repetición geopolítica de los acontecimientos[4].
Las implicaciones filosóficas de esta perspectiva – en la que reverberan las viejas concepciones “cíclicas” del tiempo histórico – son grandes. Es la ruptura de la concepción lineal de la historia, heredada del judeocristianismo. Para el eurasismo “diferentes tiempos históricos pueden convivir simultáneamente en el espacio eurasiático, que no puede por lo tanto ser situado de manera unívoca en una escala temporal lineal”. Dicho de otra forma: un mismo fenómeno social puede conocer – según el historiador G.V. Vernadsky – “cambios analógicos que se sobreponen al tiempo y al espacio. Dentro de un mismo espacio, un fenómeno social evoluciona siguiendo el tiempo. Pero dentro de un mismo período de tiempo, el fenómeno social varía según el espacio. A medida que retrocedemos en perspectiva, percibimos con mayor intensidad una serie de círculos fijos: las irradiaciones de aquellos fenómenos que, si antes estaban en el epicentro de la historia, hoy hace tiempo que están extinguidos”.
Una historia esteparia, una historia cíclica, un doble fenómeno de repetición que sustrae a Eurasia del campo de la Historia y la proyecta a un espacio atemporal, inmutable, no sometido al tiempo histórico. El Eurasismo como utopía retroactiva, una utopía que “puede proyectarse también en un futuro escatológico que pretende existir desde tiempos inmemoriales (…). Y si Eurasia existe fuera del tiempo, su historiografía no puede ser más que una historiosofía: el relato de una revelación donde cada acontecimiento encuentra su sentido”[5].
¿Mística o ciencia? ¿Historia o metafísica? Plantearlo en estos términos supone ya situarse en la perspectiva occidental. Pero el discurso eurasista se sustrae a esa dicotomía y elabora su propia lógica, que avanza a partir de sus propios presupuestos. “Frente al Occidente portador de la ratio, Oriente es el único que tiene conciencia del tiempo, de que la historia no puede ser ni una progresión mecánica sometida a leyes invariables ni el resultado del azar. Pensar la historia supone reconocer tanto la irracionalidad del hombre como el determinismo divino que preside el destino de los pueblos”. Si la historia tiene un sentido, para el eurasismo éste sólo puede captarse a partir de un marco de pertenencia colectiva. El tiempo y el espacio son nacionales, y el auténtico historicismo es siempre nacional. Por eso – señala Marlène Laruelle – “los eurasistas recusan de forma general toda posibilidad de comunicación entre las civilizaciones. El mundo debe ser policéntrico. Es preciso restablecer áreas de civilización iguales en derechos, autónomas unas de otras. Es preciso concebir el mundo como una serie de áreas culturales supranacionales, porque el Estado-nación es una construcción artificial de Occidente”[6]. Según esta idea los miembros de la comunidad mundial no serían Inglaterra, Rusia, Nicaragua, etc, sino Eurasia, India, Europa, América latina, del Norte…
El eurasismo es un discurso en ruptura con el progresismo occidental. Rechaza toda clasificación de los pueblos y las culturas según una escala de perfeccionamiento o de “progreso”. Por el contrario defiende el principio de la inconmensurabilidad cualitativa: ninguna nación tiene derecho a juzgar a otra. Un relativismo cultural extremo – apunta Marlène Laruelle – en el que se advierte la influencia del romanticismo alemán, con su defensa de la diversidad de culturas nacionales como portadoras de “porciones de la totalidad divina”. El eurasismo abomina de la globalización homogeneizadora del mundo. Porque “una “cultura universal” sería necesariamente racional, mecánica, espiritualmente vacía. Si no quiere ser una mera abstracción, la cultura no puede ser más que nacional”. O como señalaba el etnógrafo N. S. Troubetzkoy, la multiplicidad de las culturas es una “respuesta divina” a la construcción de Babel. En ese sentido “existe un paralelismo entre Europa y la humanidad de Babel: un éxito tecnológico proporcional al vacío espiritual, a la autocelebración blasfema de una humanidad que se cree autosuficiente”[7].

Un pueblo imperial
El eurasismo introduce un giro copernicano que contrasta con la tradición eslavófila. Ambas corrientes coinciden en su antiindividualismo, en la idea de que el hombre no es el centro del universo sino el agente de una misión que le trasciende. Pero el zócalo sobre el que se asientan las identidades colectivas no es el mismo para ambas corrientes. Si para los eslavófilos – nacionalistas panrusos, influidos por la idea del Volkgeist – las colectividades humanas se definen ante todo por la pertenencia étnica, para los eurasistas los grupos humanos se constituyen en torno a una determinada “idea”. Mejor dicho, en torno a una comunidad de destino.
¿Comunidad de destino? El eurasismo es partidario de la idea de la convergencia histórica. Autores como Trubestkoi y Saviskiy desarrollaron un concepto que sería más tarde adoptado por otras disciplinas: “la similitud a través del contacto”. La similitud como resultado no de una herencia común, sino de la vecindad continuada y del desarrollo paralelo. “La ideología eurasiática – señala el politólogo Stefan Wiederkehr – sostiene que los pueblos de Eurasia, a pesar de tener distintos orígenes y de no estar genéticamente emparentados, han desarrollado, con el correr del tiempo, una semejanza cada vez mayor y evolucionan hacia un mismo objetivo”. Eurasia es lo que los eurasistas denominan un “espacio de desarrollo común” (mestorazvitija); un “individuo geográfico” (P. N. Saviskiy). Pero el eurasismo introduce también un cierto sentido de predestinación. De la misma forma que un embrión desarrolla todo su potencial hasta convertirse en un ser adulto, Eurasia no es el producto de una casualidad (una serie de pueblos coincidentes un mismo espacio) sino que responde a una evolución necesaria. “La naturaleza de Eurasia – decía N. S. Trubetskoy – reside en su predestinación histórica a devenir una unidad. La unidad estatal de Eurasia es, desde el principio, un resultado inevitable”. La nación eurasiática es en este sentido producto “no del pasado y de la descendencia, sino del futuro y la teleología”[8].
A pesar de sus numerosas metáforas orgánicas, el biologismo y la genética no son admitidas por el discurso eurasista. Éste permanece “en el reino platónico y hegeliano de las ideas; la nación es religiosa y cultural; la historia del hombre no es la de una lucha sangrienta entre los fuertes y los débiles”[9]. Ni rastro pues de darwinismo social, ni de nacionalismo etnicista. En el contexto de la escalada del nazismo los eurasistas tomaron posición, desde el punto de vista cristiano, contra lo que llamaron la “barbarización de Europa”. Igualmente denunciaron el antisemitismo como un materialismo antropológico extremo. No podía ser de otra manera. El rechazo del racismo está en sintonía con la diversidad étnica del pueblo ruso. También con la propia idea de “Eurasia” como continuidad heterogénea en su origen pero homogénea en su destino. El discurso euroasiático no es un discurso sobre la nación sino sobre el imperio, en el sentido más tradicional y más auténtico del término.
¿Qué es Rusia? La eterna pregunta. Para los eurasistas Rusia se asimila a Eurasia. Lo cual no significa afirmar – precisa Marlène Laruelle – que Rusia sea Asia, sino que existe un Asia rusa. Eurasia no es ni una simbiosis ni un mestizaje, puesto que en ella se reúnen distintos pueblos y culturas – europeas y asiáticas – que no por ello renuncian a su alteridad. Pero si Eurasia existe “lo es gracias a que el pueblo ruso reúne en él todas las identidades de ese viejo continente. Rusia es eurasiática en su misma esencia, con o sin Eurasia, y la supranacionalidad eurasiática es la expresión de una ’rusidad’ que engloba en ella las diversidades nacionales”[10]. Dentro de esa diversidad eurasiática el pueblo ruso es el agente cohesionador. Sin él, no habría una totalidad que dé sentido a las partes. En ese sentido podríamos decir que el pueblo ruso es un pueblo con unamisión. Un pueblo imperial. Rusia estaba llamada a tomar la dirección, tarde o temprano, de toda Eurasia. ¿Como empezó todo?

Reivindicación de Gengis Khan
Para los eurasistas el Principado de Kiev – el primer Estado eslavo, surgido entre el siglo IX y las invasiones mongolas del siglo XIII – es un episodio importante, pero históricamente marginal a los efectos de la construcción de Eurasia. El embrión de la misión histórica de Rusia es el Principado de Moscovia, formado a partir del siglo XIV. En él se produjo el sincretismo definitorio de la identidad rusa: el elemento eslavo precristiano, la tradición bizantina y la aportación tártaro-mongola. En realidad todo empezó con los mongoles…
Gengis Khan marca un antes y un después. El conquistador de Asia “cristaliza la identidad rusa y la transforma en entidad euroasiática”. El imperio mongol no fue un modelo para Moscovia sino más bien una “pálida anunciación del destino ruso”[11]. Inversión radical de perspectivas: la invasión mongola no fue ni una catástrofe ni la causa del retraso histórico de Rusia, sino el crisol donde se forjó su identidad. Gengis Khan, el Carlomagno de las estepas.
¿Reivindicación de la horda? ¿Apología de la brutalidad? No se trata de eso. Los eurasistas afirman que Occidente, llevado de su egocentrismo, desconoce la realidad del imperio mongol. Los historiadores Vernadsky y Xara-Davan insistían en la importancia de lo espiritual – más que de lo económico y político – en la voluntad imperial de Gengis Khan. El Imperio mongol estaba concebido como un instrumento del Cielo eterno para establecer el orden en el universo. Una voluntad mesiánica que se materializaba en la edificación de un poder estatal, en una jerarquía político-administrativa, en el desarrollo del comercio, en la unión geopolítica de Eurasia. Una prefiguración, en suma, del mesianismo ruso: expansión territorial, sí, pero sustentada en un Imperium, en una fuerza espiritual. “Moscú como Tercera Roma encuentra una referencia en el absoluto político-religioso del imperio mongol”[12]. Lo que es también una escatología: un modelo de historicidad – señala Marlène Laruelle – “menospreciado por Occidente pero, según los eurasistas, específico de Rusia”[13].
Inversión radical de perspectivas: la influencia mongola habría contribuido no sólo a fortalecer la religión ortodoxa, sino a diferenciarla también del cristianismo occidental. El sentido religioso tártaro-mongol – con la importancia otorgada a la experiencia y al rito – se habría comunicado a la ortodoxia rusa: una religión que privilegia el ritualismo y la experiencia cotidiana sobre el enfoque intelectualizado del cristianismo occidental. Si las religiones paganas son meros cultos – y no religiones reveladas –, el cristianismo ortodoxo sería el único que habría sido capaz de conjugar la Revelación de Cristo con el ritualismo característico de las religiones ancestrales. La omnipresencia social del ritual pone de manifiesto que, como en la antigua Roma, la ortodoxia rusa es ante todo una religión de la polis.[14]
¿Es posible un imperio sin imperium? Sí lo es. Su nombre es imperialismo. El imperialismo es – observaba Julius Evola – una degeneración de la idea del Imperio, un expansionismo generado por la fuerza bruta, una superestructura mecánica y sin alma. Pero el eurasismo no propugna el dominio de un pueblo sobre otros sino una convergencia de etnias, de lenguas y de culturas dentro de un mismo territorio. Recogiendo esa idea el geógrafo P. Saviskiy definía al eurasismo como un “Imperialismo sano”. Pero tal vez no sea éste el término adecuado. La concepción eurasiática se aproxima mas bien a la idea tradicional del Imperio, tal y como se manifestaba en la Roma republicana: un pueblo federador (primus inter pares); una religión cívica basada en el rito; una tolerancia religiosa; una multiplicidad étnico-cultural; una integración bajo un principio rector. ¿Qué es todo ello sino el principio del Imperium, entendido como “la voluntad – en palabras de Julius Evola – de realizar en la tierra un orden y una armonía cósmica siempre amenazada”?; el imperium como “unidad de contrarios, como armonía de lo uno y lo múltiple, como conciliación de lo universal y lo particular” (Moeller Van der Bruck).

Una cultura de la otra Europa
El Eurasismo es una invitación a desaprender Occidente. A una ruptura con la epistemología occidental. Ello exige la elaboración de un lenguaje y de una lógica propia. Pocas corrientes intelectuales han sido tan fecundas a la hora de dar a luz nuevas ramas del saber: geosofía, etnosofía, historiosofía; o de acuñar nuevos términos: topogénesis, ideocracia, etnogénesis, pasionariedad. Términos y disciplinas difícilmente homologables a los estándares científicos de Occidente. Pero el enfoque eurasista no busca homologarse, sino diferir del occidental: mientras éste se pregunta por el “cómo” de las cosas, el primero se pregunta por su finalidad o sentido. El eurasismo es ante todo una hermenéutica, en cuanto interpreta los fenómenos como símbolos o signos de algo trascendente. Es también un pensamiento holista, en cuanto intenta mostrar la unidad de los fenómenos descritos, situarlos como partes de un “todo”. El holismo científico es “una aspiración a la unidad de los saberes, una constante del pensamiento ruso”[15]. Para el eurasismo las ciencias son también una expresión de la identidad nacional.
Pero es preciso no engañarse: esa subversión de la lógica occidental tiene sus matrices intelectuales en Europa. El eurasismo recoge la herencia de Hegel en primacía que otorga las “ideas” como motor de la historia. Se apropia de las teorías de Herder en su defensa del particularismo de los pueblos. Asume la perspectiva neoplatónica en su creencia en un “sentido oculto” de las cosas. Se inspira en la Naturphilosophie alemana en su defensa del organicismo científico. Recurre a las ideas de Nietzsche en su oposición entre “cultura” y “civilización”. Continúa la obra de Spengler en su visión cíclica de la historia. Integra la filosofía de Bergson en su crítica del cientifismo. Y así sucesivamente.[16]
A pesar de la originalidad de sus enunciados y del carácter irreductiblemente ruso de sus intuiciones, el eurasismo participa del clima europeo de su época – los años 20 y 30 del pasado siglo –. En este sentido puede ser considerado como una “revolución conservadora” rusa, o como la versión rusa de la “revolución conservadora” alemana. Al igual que ésta el eurasismo incorpora los saberes occidentales y se sitúa en el corazón de la modernidad, pero lo hace para subvertirla y llevarla por otros cauces. Frente al tradicionalismo pasivo que se aferra al pasado, el eurasismo es un antioccidentalismo activo que no reniega de la idea de revolución. Por otro lado, el hecho de que se defina en contraposición a Europa no significa que los eurasistas sean antieuropeos. Lo que sí son es antioccidentales. Y sólo son antieuropeos en la medida en que Europa se ha convertido en Occidente – en un proyecto uniformizador y mundialista – y ha dado la espalda a lo que hizo su grandeza. Los eurasistas se incluyen por derecho propio en una tradición cultural europea: en la revuelta que, desde el romanticismo, se expresa contra la civilización racionalista y burguesa. La cultura de la otra Europa.
Pero el eurasismo ejemplifica, sobre todo, lo que puede dar de sí un pensamiento metapolítico llevado a su más alto nivel de exigencia. “El eurasismo clásico – subraya el politólogo Stefan Wiederkher – fue una corriente original que, en apoyo de un programa político antiliberal, desarrolló enfoques científicos innovadores y experimentó con modelos teóricos que en esa época (…) estaban ya encontrando su lugar en el mainstream de la investigación histórica – tales como la interdependencia entre geografía e historia o el estudio de las mentalidades”.[17] Escuela de pensamiento multidisciplinar, entramado de alto nivel teórico, ambición de totalidad, voluntad de construir una cosmovisión. El eurasismo es la plasmación de una filosofía que da la primacía a las ideas como motor de la historia. Fue, en este sentido, el movimiento metapolítico par excellence.[18]
Un movimiento que, más de medio siglo después, habría de retornar con fuerza, entre la incertidumbre y el caos de la disgregación de la Unión Soviética.


[1] El eurasismo fue una ideología elaborada principalmente en los ambientes intelectuales y académicos de la emigración rusa en Europa, principalmente en Praga, París y Berlín, durante los años 20 y 30 del pasado siglo. Los principales teóricos eurasistas (y figuras señeras en sus respectivas disciplinas) fueron siete: el geógrafo y economista P. N. Saviskiy (1895-1968); el etnógrafo N. S, Trouvetskoy (1890-1938); el lingüista Roman Jakobson (1896-1982); el filósofo L. P. Karsavin (1882-1952); el historiador G. V. Vernadsky (1887-1973); el pensador religioso G.V. Florovskiy (1893-1979); el filósofo del derecho N. N. Alekséev (1879-1964).
 
[2]Marlène Laruelle, L’idéologie eurasiste russse, ou comment penser l'empire. L’Harmattan 1999, pag 26. Esta eslavista francesa está considerada como la principal referencia en Europa sobre el movimiento eurasista. A éste ha dedicado, aparte de la obra citada, el libro: La quête d’une identité impériale. Le néo-eurasisme Dans la Russie contemporaine (Petra Editions 2007). En la exposición que sigue nos apoyamos preferentemente en estas obras.
 
[3]Marlène Laruelle, Obra citada, pag. 30.
 
[4]Marlène Laruelle, Obra citada, pags. 101-102.
 
[5]Marlène Laruelle, Obra citada, pags. 103-104.
 
[6]Marlène Laruelle, Obra citada, pags. 95-96.
 
[7]Marlène Laruelle, Obra citada, pag 97.
 
[8] Stefan Wiederkehr, Die Eurasische Bewegung. Wissenchaft und politik in der russischen emigration der zwischenkriegszeit und in postsowjetischen Russland.  Böhlaug Verlag 2007, pags. 72-74.
Vinculado a la idea de “espacio de desarrollo común” (mestorazvitija) está el concepto (también desarrollado por los eurasistas) de “lenguas aliadas” (Sprachbund): grupos de lenguas que han desarrollado estructuras similares por contacto mutuo, en contraposición a las “familias lingüísticas” (Sprachfamilie), grupos de lenguas con un mismo origen.
 
[9]Marlène Laruelle, Obra citada, pag. 179
 
[10] Marlène Laruelle, Obra citada, pag. 193.
 
[11]Marlène Laruelle, Obra citada, pag. 193
 
[12]Marlène Laruelle, Obra citada, pag. 269
 
[13]Marlène Laruelle, Obra citada, pag. 104.
 
[14] Para los eurasistas “la Iglesia rusa es una Iglesia abierta, que no pretende más que una parte de la verdad, capaz de reconocer otras expresiones religiosas. Según algunos podría hasta ser acusada de panteísmo (...) por sus fuertes influencias paganas (...) La iglesia rusa es una ortodoxia próxima del paganismo de algunos pueblos eurasiáticos, sin vinculación con la ortodoxia griega y balcánica, alejada del cristianismo occidental”. Marlène Laruelle, Obra citada, pag. 194.
 
[15] Marlène Laruelle, Obra citada,, pags 109-111.
 
[16] Marlène Laruelle, Obra citada,, págs. 82-86.
 
[17] Stefan Wiederkehr, Die Eurasische Bewegung. Wissenchaft und politik in der russischen emigration der zwischenkriegszeit und in postsowjetischen Russland.  Böhlaug Verlag 2007, pags. 297-298.
 
[18] Como movimiento metapolítico el eurasismo es ante todo – señala M. Laruelle – “una atmósfera, una concepción del mundo”. Nunca contó con una plataforma ideológica común, mucho menos con un partido político. De hecho, los itinerarios políticos de los eurasistas fueron divergentes. Puede hablarse de rama “praguense” (Saviskiy, Troubetskoy) muy hostil a la URSS, y de una rama “parisina”, próxima al régimen soviético. La primera tuvo a sus principales interlocutores en la “revolución conservadora” y otras corrientes europeas de “tercera vía”. La rama “parisina” – que acentuaba el papel “ontológicamente revolucionario” del eurasismo – sería infiltrada por los servicios soviéticos. Varios de sus miembros, retornados a la URSS, acabarán en campos de concentración o fusilados. El clima de radicalización de los años 30 redundó en la división del eurasismo y en su práctica extinción en vísperas de la segunda guerra mundial. 

La crise syrienne entre l’Ukraine et l’Arctique…

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La crise syrienne entre l’Ukraine et l’Arctique…

 
Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
 

Durant ces dernières semaines, la crise syrienne a fait l’objet de plusieurs évolutions diplomatiques et militaires de différentes natures et origines, susceptibles de faire bouger quelques lignes, sans pour autant remettre en cause les tendances lourdes. En définitive, la Maison Blanche, les pays européens satellites dont la France, l’Arabie saoudite, la Turquie et Israël veulent toujours faire la peau de Bachar al-Assad. Moscou, Téhéran, le Hezbollah libanais, voire la Chine ne laisseront pas faire, tenant fermement les positions d’un jeu à somme nulle qui finira par déboucher sur l’adoption d’une espèce de « Yalta régional », parce qu’aucun des deux pôles ne peut l’emporter durablement sur l’autre… Ce grand jeu s’étire entre l’Ukraine et le Grand nord arctique !

Symptôme analytique, sinon psychanalytique : la démultiplication de « reportages » et d’éditoriaux, dans la presse occidentale et notamment parisienne, pour nous annoncer l’affaiblissement, sinon la chute prochaine de Bachar al-Assad, que les mêmes rédactions prédisent depuis l’été 2011… Cette résurgence de propagande repose sur une très mauvaise interprétation du dernier discours du président syrien qui a dit essentiellement deux choses : la guerre est plus longue et meurtrière que prévue et « nous avons besoin de tous nos soldats pour défendre l’intégrité territoriale et politique de la Syrie » ; l’accord sur le nucléaire iranien ne modifie en rien l’alliance militaire de la Syrie avec l’Iran et le Hezbollah libanais, appuyée par la Russie qui réaffirme sa présence en mer Noire, Méditerranée, en Asie et dans le Grand nord arctique.

Certes, l’armée syrienne a connu quelque revers avant de regagner d’autres positions, mais son option stratégique principale reste inchangée depuis l’été 2011 : « la défense du pays utile », à savoir l’axe Damas/Homs/Hama/Alep avec ses débouchés portuaires, le long de la côte Lattaquié/Tartous. L’armée gouvernementale, qui dispose toujours d’un format opérationnel de quelques 50 000 hommes, ne peut couvrir l’ensemble du territoire de Deraa, Deir ez-Zor à Palmyre… Il est aussi avéré que la coordination de ses forces avec les unités iraniennes et  celles du Hezbollah pose, évidemment quelques problèmes : différences de chaînes de commandement, de matériels et de cultures militaires. Mais, au final, les positions stratégiques sont tenues et bien tenues face à Dae’ch, Nosra et autres mercenaires de Tchétchénie, du Daghestan, du Maghreb et des pays européens.

Comme ils l’avaient fait pour les milices du Kosovo et de Bosnie, les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux continuent à fabriquer des combattants susceptibles de s’engager contre les forces gouvernementales syriennes. Mais aujourd’hui, cet effort vise moins le renversement du régime qu’à rassurer l’allié saoudien et à persuader Moscou d’intensifier ses efforts afin d’engager son partenaire syrien à envisager l’ouverture d’une nouvelle médiation diplomatique et politique. Le voyage, fin juin dernier, du patron des services syriens – le général Ali Mamlouk – à Riyad constitue l’un des événements les plus spectaculaires de ce processus qui n’a pas encore dit toutes ses ruses…

De son côté, Washington appuie officiellement les efforts russes tout en laissant Ankara massacrer les Kurdes qui sont pourtant les principaux combattants à contenir - au sol - l’expansion de Dae’ch. Ainsi, quelques 600 soldats turcs et une soixantaine de blindés sont désormais engagés sur le territoire syrien, dans la région d’Alep. Les deux brigades turkmènes qui ont fait leur entrée en Syrie par le poste frontière de Bab-el-Salame/Öncüpinar, face à la ville turque de Kilis, sont baptisées « Sultan Murat » et « Fatih Sultan Mehmet », du nom de deux empereurs ottomans. Elles constituent l’avant-garde d’une unité turkmène de quelque 5 000 hommes nommée « Armée de la Révolution » — Devrim Ordusu —, portée sur les fonds baptismaux fin juillet par Ankara qui lui fournit équipement, logistique et renseignement.

Fort de cette nouvelle dimension turco-kurde, Washington resserre les liens de l’OTAN - même si Erdogan poursuit ses propres objectifs -, cherchant à modifier un rapport de force en sa faveur au détriment du poids de la Russie et d’un Iran qui, malgré l’accord sur le dossier nucléaire, continue à soutenir Damas, le Hezbollah libanais et plusieurs factions palestiniennes. L’accord « technique » sur le dossier nucléaire ne concerne pas la gestion des crises régionales, réaffirment régulièrement les différents cercles de pouvoirs iraniens.   

Fidèle à la doctrine de « l’instabilité constructive », chère aux idéologues néoconservateurs américains et français, l’administration Obama cherche ainsi à établir une espèce de « paix froide » à somme nulle, un « Yalta oriental » entre les pôles sunnite et chi’ite pour la reconduction des intérêts américains aux proche et moyen-orient. A plus moyen et long termes, les priorités stratégiques de Washington concernent trois autres théâtres : l’Asie-Pacifique, l’Ukraine et le Grand nord arctique. En effet, ces trois zones hautement stratégiques sont essentielles aux yeux des décideurs civils et militaires du Pentagone pour contenir la Chine et la modernisation des capacités opérationnelles de la Russie.

Dans ces circonstances, l’arrimage de la Turquie à l’OTAN vaut bien le sacrifice des Kurdes, même si ces derniers restent en première ligne contre les barbares de l’ « Etat islamique ». On voit bien que depuis sa création et son expansion territoriale, Dae’ch n’a jamais, ô grand jamais constitué, pas plus hier qu’aujourd’hui, une priorité américaine, turque, ni israélienne. Entre le foyer ukrainien, les enjeux centre-asiatiques, ceux de l’Asie-Pacifique et les perspectives arctiques, la crise syrienne et ses débordements régionaux demeurent périphériques, sinon secondaires dans le nouveau grand jeu qui concerne la maîtrise des nouvelles routes et des richesses naturelles de l’Eurasie et du Grand nord. Par conséquent, la crise syrienne n’est pas gérée - par et pour elle-même - par les grandes puissances mais en fonction des contraintes d’un autre espace-temps.

Celui-ci nous projette à l’horizon 2030/2050, dans les postures d’une nouvelle Guerre froide qui oppose déjà les Etats-Unis, la Chine et la Russie…       

Richard Labévière, 23 août 2015

 

lundi, 24 août 2015

La situation en Ukraine à la fin août 2015

La situation en Ukraine à la fin août 2015

 

Xavier Moreau est un analyste installé en Russie depuis 14 ans. Il est l’auteur de la « Nouvelle Grande Russie » et l’un des intervenants principaux du site d’analyses politico-stratégiques stratpol.com.


- Source : Bertrand Riviere

samedi, 22 août 2015

DU RENFORCEMENT DE LA ZONE EURO À L’ÉTAT EUROPÉEN

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DU RENFORCEMENT DE LA ZONE EURO À L’ÉTAT EUROPÉEN

Redonner un sens à l'idée européenne

Gérard DUSSOUY *
Ex: http://metamag.fr
La crise grecque de l’euro, dans ses développements, pourrait-elle alors servir d’électrochoc ? A moins qu’il ne faille attendre 2016, pour qu’une prise de conscience collective européenne se produise ? G.H. Mead, un philosophe américain, a expliqué que la conscience collective émerge toujours d’un ensemble d’interactions, plus ou moins mimétiques, dans un contexte donné, fait de crises et plein de périls. Ce qui décrit assez bien la situation actuelle, à tel point que le Président François Hollande vient de plaider pour que la zone euro devienne une « avant-garde » de l’Europe, en se dotant d’un gouvernement économique et d’un parlement spécifique. On est, néanmoins, en droit d’être sceptique quant à sa volonté réelle. D’une part, à cause du peu de détermination qu’il montre à réformer la France elle-même, comme le prouve sa réforme territoriale, demeurée en panne au milieu du gué. D’autre part, en raison du fait, qui dépasse sa volonté, que de 1954 à 2005, à maintes occasions, la France a refusé toute avancée vers la supranationalité. De ce point de vue, la France est le vrai problème politique de l’Europe, en plus d’être un jour prochain son principal problème économique. Il serait assez cocasse, mais triste aussi, que dans l’avenir, cette « avant-garde », souhaitée par le président français, se constitue sans elle.   

Sur le socle de l’euro, il faut redonner du sens à l’idée européenne.

L’unification complète et simultanée de toute l’Union européenne,  en termes d’acquisition d’une souveraineté communautaire, est impossible.  Celle de la zone euro est plus concevable, mais très incertaine à l’heure qu’il est. La résolution ou pas de la crise grecque en dira long sur ce point. Cependant, et à priori, les États de la zone euro y sont les mieux préparés, puisqu’ils possèdent une monnaie commune et unique et qu’ils ont annoncé leur intention de s’engager sur le chemin du fédéralisme budgétaire. 

C’est sur cette base qu’il convient de redonner sens à l’idée européenne, en faisant en sorte que la gestion de la monnaie unique soit la source d’une prospérité partagée. 

Trois conditions à remplir s’imposent alors : 
1) agir en faveur de la réduction des écarts économiques et sociaux, et faire converger les législations ( afin que l’espace de la monnaie unique devienne enfin une zone monétaire optimale, selon le langage des économistes) ; 
2) équilibrer les comptes trop déficitaires de certains partenaires afin de pouvoir envisager une mutualisation de la dette restante (euro bonds) ; 
3) utiliser tous les atouts et tous les moyens techniques de la politique monétaire qu’offre une monnaie stable et appréciée (au plan interne comme au plan international).

La prospérité partagée repose sur la solidarité et la réciprocité. Aucun contribuable d’aucun des pays partenaires ne doit pouvoir se sentir lésé, et aucun actif ou aucun rentier de l’un des Etats de la zone ne doit avoir le sentiment d’être mis en danger par la politique de l’un des autres Etats. C’est bien pourquoi, il faut un gouvernement économique à la zone euro, placé sous le contrôle d’un parlement qui ait son mot à dire en matière de politique monétaire. Pour éviter les doublons, il a été suggéré que ce parlement soit constitué par la réunion des députés qui siègent déjà au Parlement européen et qui sont issus des pays qui ont la même monnaie. Il est légitime dans un espace démocratique comme l’Europe, que les représentants des peuples européens soient associés aux grandes décisions économiques qui les concernent. 

Pas de démocratie européenne sans Etat européen.

La démocratie, dont on ne cesse de regretter le manque ou l’insuffisance dans le cadre de l’Union européenne, est indissociable de l’Etat, parce que c’est lui qui garantit l’autonomie du politique. Il faut donc être conscient que le renforcement de la zone euro, avec un gouvernement et un parlement, en même temps que la « démocratisation » que cette innovation impliquerait, conduit à une mutation de l’appareil étatique du national vers le supranational européen. 

Or, une telle mutation, historique au plein sens du terme, doit se concevoir, pour réussir, dans une approche pragmatiste, c'est-à-dire sur le mode de l’expérience et de l’essai. Et non pas selon un a-priori ou une raison qui prédéterminerait les normes, comme cela est le cas de la conception quelque peu métaphysique de la « république à la française ». En effet, en ce qui concerne l’Europe, qui ne peut reposer que sur l’adhésion, la démocratie est la communauté des citoyens responsables des valeurs qu’ils choisissent pour la communauté, en choisissant d’un commun accord, ce qu’ils veulent pour eux-mêmes. Or, en l’occurrence, il est évident que le contexte historique sera décisif. 
 
On devine que l’une  des raisons d’être de l’Etat européen en devenir, de celles qui verraient les peuples européens prendre son parti, serait, contrairement avec ce qui se passe aujourd’hui avec la Commission, que cet Etat, à la demande de son parlement, impose la démocratie économique face aux grands groupes dont la puissance dépasse celle de leurs Etats nationaux respectifs. Il est clair que l’organisation économique du monde actuel joue un rôle si dominant dans la vie sociale, qu’on ne peut mettre en œuvre la démocratie politique sans être capable de contrôler les politiques économiques. Face à  tous les réseaux et à tous les lobbies qui assaillent Bruxelles en permanence, dont les intérêts sont souvent étrangers à l’Europe, il faut comprendre que l’Etat européen serait le meilleur garant institutionnel des peuples. Car, ce n’est qu’à travers son parlement qu’ils peuvent se faire entendre, et qu’ils sont susceptibles d’exercer, un jour, leur souveraineté communautaire.  

Une construction à géométrie variable : un Etat européen au cœur de l’Union européenne.

Dans des temps qui sont ceux d’une compétition aigûe, de plus en plus violente, entre les sociétés et les individus, d’un risque de pénuries, d’actes terroristes à grande échelle, l’absence d’un ordonnateur politique efficient, en Europe,  est une évidence dont tous les citoyens commencent à prendre conscience. L’immigration galopante et incontrôlée (et qu’il faut définitivement arrêter) devient une source de tensions entre les Etats ; entre l’Italie qui n’en peut plus et ses voisins, entre la France et l’Angleterre, entre les nations de l’Europe centrale. L’incapacité des gouvernements européens à résoudre la crise ukrainienne, à conduire des opérations préventives de sauvegarde contre les bases terroristes extraterritoriales, indique à quel point la résignation frappe la classe politique européenne. Sans doute est-ce là, en grande partie, la conséquence de la conscience qu’elle a de l’impuissance des multiples Etats-nation dont elle relève. Toutes ces considérations, autres que financières et monétaires, sur lesquelles on ne peut s’étendre ici, incitent à souhaiter que sur le socle de la zone euro naissent bientôt les fondations de l’Etat européen.    

 La nécessité d’aller de l’avant, dont témoignent les discussions sur une éventuelle redéfinition des pouvoirs de la Commission, est incompatible avec les nouvelles concessions au libéralisme et au libre-échange qu’entend exiger David Cameron. Et ceci implique deux remarques. La première est que le retrait du Royaume-Uni de l’UE est une hypothèse à envisager, bien que moins acquise d’avance qu’on ne pourrait le croire. Il serait moins pénalisant pour l’Union que celui de la Grèce, dans la mesure où le RU n’appartient pas à la zone euro. Et il le serait sans doute plus pour lui-même, sachant que ses échanges avec le continent se sont intensifiés au cours des dernières décennies, et qu’on ne voit pas comment les Britanniques pourraient, sans dommages pour eux, tirer un trait sur cette interdépendance. Ensuite, il pourrait redonner envie aux Écossais de réclamer une nouvelle fois leur indépendance, afin de réintégrer eux-mêmes, avec un nouveau statut, étatique celui-là, l’Union européenne et même la zone euro ! L’ethnocentrisme national ne peut être aujourd’hui, en Europe, que contre-productif, parce qu’il ne peut plus prétendre à l’autosuffisance et qu’il n’a pas de solution de rechange à faire valoir (et l’Angleterre n’est pas en Amérique du nord…). 

La seconde remarque est que le maintien probable du Royaume-Uni rend encore plus nécessaire l’Europe à plusieurs vitesses, parce que l’urgence des problèmes fait que l’on ne peut pas attendre que tous les partenaires soient tous d’accord pour aller plus loin. Face aux risques financiers considérables d’un marché à taux zéro qui conduit à tous les excès, face aux menaces grandissantes des terroristes islamistes, face à la montée en puissance de l’Asie, face aux prévisions démographiques affolantes (l’Afrique va compter en 2050 plus de trois plus d’habitants que l’Europe, et sept fois plus en 2100 ; cf. The 2015 Revision of World Population Prospects), les peuples européens qui prennent conscience de leurs vulnérabilités énormes doivent pouvoir se rassembler en un même Etat, au milieu de l’Union européenne, ou même au centre de la zone euro elle-même. En effet, il ne sera pas facile de mettre d’accord sur tout, et dans le même temps, les dix-neuf Etats démocratiques qui la composent. Aussi on peut penser à un premier noyau regroupé autour de l’essentiel, comme l’harmonisation fiscale (en faveur de laquelle se sont prononcées l’Allemagne, la France et l’Italie) et d’autres mesures annexes. Tout en maintenant  les liens spécifiques avec les autres partenaires, et tout en misant sur l’effet de démonstration de la puissance économique et financière de la nouvelle unité étatique. 

Si Bruxelles montrait ainsi toute sa détermination à relever les défis, à renouveler un vrai projet commun européen de défense et de sauvegarde dans tous les domaines, il y a fort à parier que tous les nationaux-populismes s’évaporeraient, faute de ne plus pouvoir dénoncer le bouc émissaire européen.   

Conclusion. La volonté de croire

A l’heure actuelle, dans la situation alarmante où se trouvent et la zone euro et l’UE, devant l’inertie politique des dirigeants européens et nationaux de toutes les catégories, les partisans de l’Europe unifiée, libre et souveraine, n’ont pour eux que la volonté de croire. Ou d’espérer que  la prise de conscience des menaces qui pèsent sur la civilisation européenne, sur la prospérité et la sécurité des Européens, fasse se lever une avant-garde. Moins, d’ailleurs, au sens où l’entend le Président Hollande, bien qu’elle ait toute sa pertinence, comme on vient de le voir, que sous la forme d’une réunion des fractions éclairées et responsables des peuples européens. La volonté de croire à leur reconnaissance de la réalité internationale et, finalement, pour une fois, au succès du rationnel en politique. 

*Gérard Dussouy est professeur émérite à l’université de Bordeaux. Il a publié un Traité de Relations internationales, en trois tomes, Editions L’Harmattan, 2009. Et en 2013, Contre l’Europe de Bruxelles, fonder un Etat européen, Editions Tatamis. Une édition italienne de ce dernier livre, mise à jour et adaptée, est en préparation. 

The Eurasian Idea from a Swedish Perspective

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The Eurasian Idea from a Swedish Perspective

By Tommy Rydén

Sweden is at the outskirts of the Eurasian geographical area, as it has been presented to us. For historical and practical reasons, Russia is in any case what comes to our minds when we talk about Eurasia from a Swedish viewpoint, since we are almost next door neighbours. It has been said that ”In the broader sense, Eurasianism can be considered as a form of continentalism for the project of the creation of a European-Russian common space — the Greater Europe stretching from Lisbon to Vladivostok”. Sweden could play an important part in this, if she chooses to.

Known historically for its neutrality, or at least some form of independence from other nations war agendas, and with an enthusiasm for international diplomacy, Sweden was initially oriented towards German culture during the first half of the 20th century. With the outcome of the second World War this changed to USA and the United Kingdom. The German language was replaced by the English language as the primary second language in the school system, and with that followed that people tends to orientate more towards that culture than anything else, especially in popular culture. Yet, Sweden is in no way a carbon copy of the Anglo-Saxon mindset.

There is nevertheless a cultural and political obstacle in our way. Advancing the idea of an expanded friendship with the Russian federation and Eurasia must, in order to fully develop and survive in the long run, be done through presenting the idea relentlessly, by trade and cultural exchange: step by step.

For this long-term change to take place we must first and foremost plant the idea that it even could take place, among key decision makers, and above all in the minds of the younger generation who share an interest in business and politics and will be our future leaders and decision makers. We need think-tanks, we need young bold politicians who dare to question the status quo, various educational associations, the use of social media and anything else that will put this idea into the mainstream in a responsible manner. There is no need for any great popular movement, only that influential individuals and groups connect and gets the word out. Quality is more important than numbers in getting the work done.

The Swedish tradition, even if not without faults and lately quite sabotaged, of diplomacy and until recently also in its avoidance of any open military alliances, could play an important role in the coming new world, as a liaison between Eurasia and the ”lands of the sea”.
There are some problems that must be dealt with in connections with this, one is about the NATO-partnership and another one is the incorrect image of Russia.

Sweden has unfortunately since the end of the Cold War in the 90ś, increasingly abandoned its honorable tradition of neutrality and true diplomacy, and the governments of late have oriented even further towards the North Atlantic Treaty Organization (NATO). Even European Union mutual agreements is seen by Sweden to include possible military assistance, if a member state who perhaps because of membership in NATO is subjected to an act of war.. The Swedish Minister of Defense concluded in a speech five years ago that Sweden no longer, practically speaking, could be regarded as military nonaligned.

During the end of 2014 there was a sudden comeback in Sweden of the submarine hysteria from the 1980ś, when the defense department once again, this time in coalition with NATO-friendly politicians, made claims about hostile submarines in the coastal area. They failed in actually finding a submarine of any kind, and did not produce any other proof that would stand up in court.
Yet, a survey in 2014 showed that 75% of the Swedes questioned believed the submarine stories as told by the media, certain politicians and the defense ministry. Only 11% percent said flatly no to the presentation . Consequently, the public support for NATO membership increased from 28% to 37% in 2014. Although never proven, the underlying message was that these submarines were Russian. Fredrik Bynander, Associate Professor of Political Science at the National Defence University, commented it somewhat critical by saying “media coverage has been very positive for how the defense presented it. It was a lineup of politicians who supported the Armed Forces version of what had happened.”

For myself, who served as a conscript in the Swedish Army at Revingehed in the 1980ś this sounds all so familiar. I remember how our commanding officer, a former Swedish volunteer in the American Rangers during the Vietnam war, spoke to us about sightings of “divers running across a small island” and “jumping into the sea at the other end”(!), indications of “submarines” or “suspicious sounds” in the coastal area, and we watched informational films where “enemy soldiers” we all understood were the Russians although this was not said openly, in a fictional scenario cut the throats of Swedish key people, like fighter jet pilots at their doorstep. In preparation for an invasion of Sweden. But back then we thought we had valid reasons to oppose the Communist ideology as a real threat, and this made it difficult not to believe any and all bad news coming from that part of the world.

The cost for the hysteria in 2014, with hundreds of Swedish navy personnel and several battleships involved in a futile search, was at least 20 million SEK and no submarine whatsoever was found. But facts have become irrelevant, the stories told now have their own lives, like folk tales, and with bits and pieces not related to the actual submarine search, are added as “proof” of the evil intentions of the Russian Federation and especially its supposed mastermind Vladimir Putin.

The most recent agreement between Sweden and NATO, which was forced upon the population without any public debate (many are even unaware about its existence), will allow NATO to deploy troops on the ground in case of an ”emergency”, although we are promised this is to be finally determined by the Swedish government in a case-to-case scenario. This whole deal would have to be rejected since this kind of agreement do not serve any Swedish national interests but only the geopolitical agenda of Washington and makes us a pawn in their man-made conflicts with others. In fact, it makes the peaceful country of Sweden a possible target for a military attack if there is an international conflict. The opponent would have to target their missiles on the non-Swedish NATO forces on Swedish soil in order to prevent these from taking off for their final destination.

Prior to this dilemma Sweden moved from regarding itself ”neutral” to officially labeling itself ”military nonaligned”, so this shift has been gradual, but by purpose. Nonaligned meant that we were supposed to not enter into any mutual defense guarantees and that Sweden was responsible for its own defense.

The European Union leadership, not to mention Washington, will most likely resist our plan for a greater openness towards Russia. The very idea of the European Union since start was to simplify trade within the European Union, to form a bloc. But over time it has also unofficially come to serve as a proxy for the interests of Washington in this geographical area, due to some major member states close relationship with that country. There were also early warnings about EU changing from a free market economy into the creation of a super state that could end up serving other masters. Yet, ”Binding together the EU as a whole is not only the self-interest of its national components but also the reality that no feasible alternative exists in the absence of a willingness to relinquish European identity as a distinct civilization.”

Nevertheless the marketing of business ventures in Eastern Europe, Russia and after that its neighboring countries will attract a growing interest among the many entrepreneurs who always want to explore new areas and escape the status quo of their own world. Not to mention tourism. We must not let the current political landscape lure us into believing this current situation will be for forever. There are signs that EU could implode in due time if changes are not made. ”It’s nothing at all to do with Europe, it’s to do with the political construct that is the Union. An unnecessary, inefficient and disposable layer of government. So, let us dispose of it. There’s absolutely nothing at all wrong with Europe or any aspect of it. It’s the political system of the European Union that is the problem” as one European writer formulates it. In any case Sweden needs to see to its own best interests.

We have to expect many citizens in Sweden to react with distrust at first to this idea. Even for some considerable time. This is because of how they have been conditioned by the media and ruling political class. In Sweden there is an old distrust of the ”Russian bear” which is of a much older date than the Cold War era, although the stated reasons for this stance has varied over time.

The Russophobia in Sweden, which clearly exist, is not easily explained. It is used from time to time by politicians who wants Sweden to move closer to NATO, or used by other interest groups who for an example dislike the Russian rejection of postmodernism and wants the latter to adopt so-called modern European values. Old tales and even prejudice have been inherited and passed on to new generations. Presumed conflicts of interest are over time then added to the mixture as to prove that the original distrust of Russians is indeed called for. Very often one really don’t know why we have to distrust Russians, only that we should.

Replace Russian with ”Jews” or for that matter ”witches” and there would be a public outcry or laughter. But to demonize Russians, who for some reason are expected to be millions of exact replicas of the current political leadership in the Russian Federation and with no individual ability to think and arrive at their own conclusions, is regarded as more or less accepted behavior. Among minor curiosities this has also generated appeals in numerous charismatic Christian groups, who for years have traveled to the border areas but even into Russia, with copies of the Bible, in order to make those of Russian ancestry, and others, into “Christians”. Which proves their lack of historical and cultural knowledge as far as the old church and Eastern Orthodoxy is concerned.

To begin with, this approach towards Russia began even before the Russian defeat of the Swedish forces at Poltava 1709 although Sweden was humiliated for a considerable time with the defeat at Poltava. The German aristocrat Sigmund von Herberstein published a book named ”Rerum moscoviticarum commentarii” already in 1549, after visiting Russia twice, This book was translated into several languages and was read by the political elite in Sweden. In the book ”Mosvovites” were described as more or less puppets in the hands of their ruler, with no mental ability to question anything. Human robots who could be a threat to all of Europe, or just anyone, in case they were ordered by their ruler to act. This image of the Russian man and woman is broadcasted very much the same today.

To Swedish minds an expansive Russia was viewed as possible geopolitical threat or at least a problem when the following tzars made Russia a greater and more unified country. Although there were from time to time intermarriages and good relations. But too be a friend of the Russian Federation or a friend of a country like Serbia, who acts as a bridge already between these two worlds, is in this authors opinion not to be anti-European, or subversive to our cultural heritage, but to reconnect with the God of the old church, core values and even various cultural expressions Europe lost due to its divisive Protestantism and today’s post-modernism. Gems that were preserved in Eastern Europe and Russia in spite of atheist rule.

Oddly enough, Sweden has been trading with Russia since the time of the Vikings and was by year 2013 one of ten largest direct investors in Russia. Participating in the Eurasian vision would be to take part in a project with a future, with all its resources and vast areas, where growth is to take place. Instead of merely as a pawn or outside player used by the western powers in their own scheme of divide and conquer.

An official partnership, similar to the one existing right now between Sweden and NATO, with the Russian Federation is too big a leap for the average man, and would not be workable at this time and age, perhaps not even beneficial to us or the Eurasian project at all if it was a mirror image of the kind of agreements we have made with USA and need to get out of. Sweden’s traditional role of neutrality and diplomacy should be emphasized in my opinion. We can however take small but important baby steps in a direction that will build trust and friendship and make Sweden a neutral ground were the business world and politicians can meet up.

Do we, the Swedes and peoples of Eastern Europe and Russia, share any common cultural values of today or have we lost it all to post-modernism? Are we too different?

I dare say we do have a lot in common, and it was recently manifested in the political life of this nation. In the election of 2014 the self-described socially conservative political party, the Sweden Democrats (SD), became the country’s third largest party with 13% of the vote. In a strength of power they voted down the new Socialist government's budget, forcing the prime minister to declare a snap election. Surveys showed SD could gain 16-20% in the upcoming snap election. However, this made the center parties, who lost the general election to the minority coalition of Social Democrats and the Environmental Party, cut an eight year deal with the government, promising to support the ruling Social Democrat/partner government in order to sidestep the elections results and prevent the possibility of SD getting even more support in a new election.

Swedes, at heart and generally speaking, don’t like to be bullied or manipulated by outside powers, we prefer to chose our own path. So do the Russians.

The party SD is described by the establishment media and various opponents as harboring people with negative feelings about immigrants, due to their opposition to liberal immigration policies, while the SD party leadership itself has promised to take action against anyone who promote a racist agenda. They view themselves as nationalists or lately preferably as socially conservative, and have gained considerable support among disappointed Conservative Party members and voters, since the latter party has moved to the center and can hardly be viewed as even traditionally conservative anymore. In this authors opinion it would benefit us all if they moved even more from a tendency of ethnic nationalism to a focus on values and aspirations shared not only by Swedes.

Despite decades of Swedish presumably Social Democratic or liberal governments trying to impose ”equality” and dictating how parents should live their family lives, with women forced to work outside of the home as much as possible, they have not succeeded and have nowadays resorted to making threats to enact laws that will force women to leave home early and dad to stay home in the name of total gender equality. No matter if this is the best solution or not for the specific family. These ideas are shared by the leaderships of the center parties, with the exception of the Christian Democrats who still try to attract the more culturally conservative voters. Once again, these centrist politics can be seen as an expression for the Swedish habit of trying to achieve consensus, which now has ended up with the almost all the parties looking very much the same.

A survey in 2013 showed that 4 in 5 Swedes reject this forced gender equality idea when it comes to the family structure and thinks it should be up to the family not the government to decide. This despite the fact that the equality agenda is promoted all the time in media and politics.

Unfortunately the leadership of that party is also somewhat caught up in the ”distrust Russia” hysteria, but there are other more understanding voices in the youth league. Overall it's in any case a positive indicator that something is happening in an otherwise sleepy Sweden. It would be healthy for the sake of cultural preservation, aside of pure economical reasons, to move closer to Russia and Eurasia.

Nevertheless, the electoral success since 2010 for this party is an indicator that a growing percentage of the Swedish population, in spite of a massive almost day and night assault by the media and the older political establishment telling them to vote against SD, likes the idea of preserving the traditional family and promoting other socially conservative ideals in a country where dissident conservative voices are suppressed, ridiculed or labeled in a negative manner. This indicator is important, although a political party should not be seen as a replacement for any long-term work at depth. In order for real changes to take place in a population, and not just end up as a temporary vote, one need to work from the bottom and up, not from the top and down to not dissolve with any temporary political winds in the future. We can do this by involving key people, quality people, who get the message out to their respective groups, churches, associations, newspaper people or other places where they have some influence on their peers. Numbers are less important. Connecting with the right people who can influence others, and get the message out there through them, is far more important than hoping for the masses to wake up by themselves.

If we can convince a large enough percentage of the population, through the work of influential individuals and groups, that the countries who supports cultural preservation and core family values the most, not only in words but in action, are to be found in the East and not in the West, then it will help our cause.

This could be done with or without involvement of the European Union. It should be noted that many Swedes express doubts about the nations membership in EU. ”Swedes in favors of being part of the union came in at 45 percent” in 2013, since the membership has given Sweden no visible benefits aside of making it easier to travel between the member states.

However, in order to make improvements between Sweden and Russia and avoid unnecessary conflicts we need to get rid of a bunker mentality which only our common cultural enemies can benefit from. A recent Russian poll showed that 36% of the Russians wish for Russian to distance itself further from the West. It is understandable and would perhaps even be applauded by those who think there can be nothing good in the West whatsoever. But the problem is this; in for an example Sweden people are made to believe the worst about Russians, and in Russia – due to the ongoing onslaught on that country from Western geopolitical interests – people tend to think the worst about the West, sometimes on valid grounds but also because of cultural and linguistic differences. A more hostile population on any side of this fence will in the long run only benefit those who wish to dismantle Europe as well as Eurasia.

Viewed from the outside, Sweden is an open democracy where everyone can express their opinion. But those who have lived here even a short time has quickly become aware that even if that is the case then there is an expectation that everyone should be in agreement. Anyone who deviates in any matter which the media and establishment determined the limits of, as for an example the message that the Russians want to harm us, will promptly be regarded as strange and deviant. It is not unlikely that in time they will consider those individuals and organizations who question the rapprochement with NATO and oppose the idea that the West is the savior of the East as subversive elements and a threat to national security.

When writing this in the month of February, Swedish TV viewers are bombarded every day with slanted news reports where the Russian Federation is presented in a negative light and repeatedly said to have caused all the problems in Ukraine, adding that the rest of us can ”become the next target” for ”Russian expansion”. They have completely forgotten the West's major responsibility in how this conflict occurred. In the same breath we are told that the United States and Sweden will conduct joint air exercises because of the "growing threat" (from Russia). It is like preparation for a war, where the propaganda has taken over completely and people have lost their ability to think critically. They try to apply simple explanations to complex problems. ”We” and ”them”.

But we cannot let these sometimes dark clouds fence us in.

The core idea with the European Union was to encourage and simplify trade and travel between European countries. This was a noble idea. It's an ever more grandiose idea, and truly more international, to open up for trade and cultural exchange with the Eurasia. Now it's up to Sweden to decide which role to play in this new world, either as a bystander or important participator.

vendredi, 21 août 2015

Ein linker Patriot – Zum Tode von Egon Bahr

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Ein linker Patriot – Zum Tode von Egon Bahr
Von  
Ex: http://www.compact-online.de

Es war die Selbstverständlichkeit des Satzes, die beeindruckte: „Wir wollen Deutsche sein, so viel von Deutschem noch übrig geblieben ist. Ja was denn sonst?“, sagte Egon Bahr im November 2014 auf der COMPACT-Konferenz. Es war die Quintessenz eines politischen Lebens. Eine Bilanz. Egon Bahr konnte sie ziehen, denn seinen Teil trug er bei. Jetzt ist der Vordenker der neuen Ostpolitik im Alter von 93 Jahren verstorben.

Er war immer ein kritischer Geist, ein politischer Querdenker. Als regelrechter Kalter Krieger, wie er sich selbst nannte, lehnte Bahr etwa 1956 das KPD-Verbot ab. Als Willy Brandt 1974 der SPD-Fraktion seinen Rücktritt erklärte, sah man Bahr weinen. Doch weniger über die Demission des Freundes und Weggefährten, als über die zynische Heuchelei des Fraktionschefs Herbert Wehner: Der Alt-Stalinist und Intrigant hatte Brandts Erklärung mit einem lautstarken „Willy, du weißt, wir alle lieben dich“ kommentiert. In der Ukraine-Krise waren Kritik an der Politik Russlands und gleichzeitig die klar benannte Mitverantwortung des Westens für ihn kein Widerspruch. Noch vor wenige Wochen unterzeichnete er eine Resolution gegen die Eskalationspolitik – die Krieg in der Ukraine könne in die Katastrophe führen, „wenn die bereits drehende Spirale des Wettrüstens, der militärischen Provokationen und konfrontativen Rhetorik nicht gestoppt wird“, heißt es darin.

Nach dem Krieg ging Bahr – der wegen seiner jüdischen Großmutter aus der Wehrmacht ausgestoßen wurde – als Journalist erst zur „Berliner Zeitung“ im sowjetischen Sektor, dann jedoch bald zum von den USA gegründeten Rundfunksender RIAS, später in den diplomatischen Dienst. 1956 trat er der SPD bei – noch vor dem verhängnisvollen Godesberger Programm. Die Ernennung zum Leiter des Presseamtes im West-Berliner Senat unter dem Regierenden Bürgermeister Willy Brandt wurde zu einer Schicksalsentscheidung.

Wendepunkt in Bahrs – wie Brandts – Leben waren die Tage nach dem 13. August 1961. Die DDR – und damit die Sowjetunion – errichteten eine Mauer mitten in Berlin. Ein Messerstich aus Zement ins deutsche Herz. Und die Westalliierten, angebliche Schutzmächte West-Berlins, taten: Nichts. US-Präsident John F. Kennedy soll beim Eingang der Nachricht im Weißen Haus erklärt haben, die Berlin-Krise sei nun beendet. Es gibt Hinweise, er sei im Vorfeld über die geplanten Sperrmaßnahmen informiert gewesen.

In diesem Moment muss der sozialdemokratischen Denkfabrik im Rathaus Schöneberg bewusst geworden sein: Auf die Westmächte ist kein Verlass. Die Deutschen selbst müssten die Teilung überwinden. Das ging nur im Dialog miteinander – und den wollten beide Seiten. Anfang Dezember 1963 hatte der stellvertretende Ministerpräsident der DDR, Alexander Abusch ein Passierscheinabkommen für die Besuche von West-Berlinern im Ostteil der Stadt angedeutet – Brandt und Bahr nahmen den Strohhalm dankbar an. Nur Wochen später konnten 700.000 West-Berliner erstmals seit dem Mauerbau Verwandte im Ostteil besuchen.

Doch für wirkliche Deutschlandpolitik war Berlin zu klein. Bahrs Chance bot der Wechsel Brandts nach Bonn. Während dessen Zeit als Außenminister (1966—1969) war er als Ministerialdirigent Leiter des Planungsstabes im Auswärtigen Amt. Als vielleicht engster Freund, jedenfalls wichtigster Berater wurde er zum Architekten der Ost-Verträge. Später hatte er als Bundesminister für besondere Aufgaben praktisch ein eigenständiges Ressort für die Kontakte nach Ost-Berlin und Moskau. Sein Credo „Wandel durch Annäherung“ und „Politik der kleinen Schritte“ prägte eine langfristige angelegte Strategie einer deutschen Lösung – deren Ausgangspunkt die Verträge mit der Sowjetunion, Polen und schließlich der DDR waren. In Washington wurden Brandt und Bahr für diesen Kurs stets beargwöhnt.

Unklar ist bis heute Bahrs Rolle im Misstrauensvotum der Union gegen Brandt im April 1972. Immer wieder gab es Gerüchte, sowohl der geheime Verbindungsmann der DDR-Regierung Hermann von Berg, als auch der DDR-Unterhändler beim Grundlagenvertrag Michael Kohl hätten seine Haltung zu Bestechungen von CDU/CSU-Abgeordneten ausgelotet. Bahr bestritt dies zeitlebens. Klar ist, dass sich Brandt damals tatsächlich nur durch den Kauf von zwei Oppositionsparlamentariern durch die Staatssicherheit im Amt halten konnte.

Der Rücktritt Willy Brandts 1974 markierte auch für Bahr den weitgehenden Bedeutungsverlust. Dem neuen Bundeskanzler Helmut Schmidt diente er bis zum Ende der Legislaturperiode als Entwicklungshilfeminister. Einige Jahre war er Bundesgeschäftsführer der SPD. Sein Glaube an eine deutsche Einheit wurde in den 1980er Jahren schwächer – doch ganz erloschen ist er nie. Als schließlich zusammenwuchs, was zusammengehört – wie es Brandt nach dem Mauerfall formulierte – war Bahrs Vision die einer Friedensmacht Deutschland, die ihren Einfluss in der Welt geltend machen sollte. Doch dieser Wunsch hat sich nicht erfüllt.

In einem seiner letzten Interviews sagte Bahr, er erinnere sich, „dass Brandt über sich selbst sagte: ‘Je älter ich werde, um so linker werde ich.’ Wenn ich sehe, wohin dieser Kapitalismus treibt, habe ich das Gefühl, dass es bei mir ähnlich ist.“ Nun ist er gegangen: ein kritischer Geist, ein linker Patriot.

 

 

«Le grand problème de l’Europe, c’est l’occupation américaine»

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«Le grand problème de l’Europe, c’est l’occupation américaine»

En Europe, c’est l’été

L’été règne sur toute l’Europe, de la Grèce jusqu’à la Suède. Les vacances ont vidé les bureaux, et rempli les plages. Des fleurs partout, des fleuves de parfums. Des festivals sans fin, des performances et autres installations artistiques agrémentent les anciennes cités désuètes. Mais ça ne se passe pas comme d’habitude. Le vieux continent est malade. La vie est belle, mais pas pour vous. Les bonnes choses vous passent sous le nez, et le chômage est au plus haut.

L’austérité pour tous sauf les banquiers et les politiques corrompus, c’est le mot d’ordre. La protection sociale rétrécit, mais les budgets militaires grossissent, et l’Otan n’en finit pas de s’étendre. En dehors de l’Allemagne, les pays européens membres sont désindustrialisés, leurs travailleurs perdent leur savoir-faire et finissent dans les services. Un caddie de golf risque moins de créer des problèmes qu’un ouvrier de l’industrie, certes. La démocratie n’est jamais tombée aussi bas.

Après la débâcle Syriza, en Grèce, on ne fait plus guère confiance à la rhétorique gauchiste. De toute l’histoire moderne européenne, on n’avait jamais vu une reddition aussi honteuse, une  telle trahison. « Alexis Tsipras » est une traduction grecque de « Vijkum Quisling », ou « Maréchal Pétain ». Il a reçu le plein soutien de son peuple, et il s’est dégonflé ! La première décision de Syriza après son fiasco a été d’entamer une coopération militaire avec Israël. Aube Dorée, le mouvement d’extrême-droite, n’est plus seul à clamer contre cet abaissement devant les banquiers, mais c’est un parti dans l’opposition, et il ne risque rien à pousser des coups de gueule.

Les partis de gauche et de droite sont maintenant bien semblables. L’Europe n’a plus ni vraie droite ni vraie gauche. La pseudo gauche soutient les guerres impérialistes et émascule l’homme. La pseudo droite soutient les guerres impérialistes et supprime les impôts pour les riches. C’était plus drôle avec les partis traditionnels, avec la droite qui haïssait les financiers et maintenait la tradition, l’Eglise et la famille, tandis que la gauche attaquait la bourgeoisie, se souciait des travailleurs, et se battait pour la justice sociale. Dans les termes de Douglas Adams, « les hommes étaient de vrais hommes et les femmes de vraies femmes, et les petites bestioles fourrées d’Alpha du Centaure de vraies petites bestioles fourrées d’Alpha du Centaure. » Maintenant tous poussent les femmes dans les conseils d’administration des multinationales, se disputent les donations juives et  rivalisent de risettes pour se faire bien voir des gays.

Sur des questions importantes, c’est du pareil au même, comme disait, perspicace, ma logeuse chinoise. La gauche veut plus d’immigration, pour des raisons humanitaires et par antiracisme, tandis que la droite est d’accord, pour avoir une main d’œuvre moins chère et pour forcer les natifs à plus de docilité. Le résultat est le même.

Les gens qui se voient menacés par l’immigration votent souvent pour la droite,  parce qu’ils pensent qu’une petite dose de racisme débouchera sur de réelles actions. Mais c’est en vain. Prenez Nicolas Sarkozy, ex-président français. Il flatte son électorat avec une ligne raciste, mais c’est lui qui a bombardé la Libye et envoyé plus d’immigrants en France qu’aucun gauchiste ne l’a jamais fait. A moins, bien sûr, que le président actuel François Hollande ne parvienne à le surpasser, puisque son soutien aux rebelles syriens a déjà envoyé un million de réfugiés en Europe.

Au Royaume Uni, Tony Blair a détruit le parti travailliste. Il a fait du vieux parti des ouvriers et des mineurs des éclaireurs des tories. Il a soutenu   absolument toutes les campagnes militaires US et y a gagné le titre honorable de caniche britannique. Favori d’Israël et du lobby israélien, c’est un autre de ses titres de gloire. Il n’est plus au pouvoir, mais ceux qui le soutenaient dans son parti sont toujours là. Et ils continuent à perdre…

Les travaillistes voudraient que ce soit Jeremy Corbyn qui soit leur chef. Blair le déteste, ce qui est sûrement une excellente recommandation. On s’attend à ce qu’il  soit un nouveau Michael Foot, qui était un grand homme à l’ère pré-thatcherienne. Il veut le  désarmement nucléaire, il a parlé en termes positifs du Hamas et du Hezbollah, il a voté contre la Marche vers l’Est des guerres américaines.  Littlewood l’a appelé « l’antidote à l’emprise sioniste ». Il pourrait changer la donne, s’il parvenait au pouvoir. Mais les autres vont le maintenir à l’écart, parce que les gens qui sont derrière les partis préfèrent des politiciens faibles et perméables.

Le parti d’extrême-droite BNP se veut l’héritier des vrais travaillistes. Ils disent que les ouvriers anglais votent pour le BNP. Ce qui ne manque pas d’un certain fondement. Car la vraie gauche, qu’il s’agisse de la variété chinoise, soviétique ou cubaine, était strictement anti-immigration. Mais l’immigration n’est qu’une question parmi d’autres, alors que le BNP a rétréci son horizon pour ne développer qu’une politique antimusulmane. Ils n’essayent même pas d’affronter le vrai problème, qui est la richesse démesurée de quelques uns, édifiée sur l’appauvrissement de vastes majorités.

Le Front national en France a des côtés plus reluisants, et plus de soutiens. En fait, le FN est probablement le seul parti bien vivant en France, les autres sont morts. Il veut sortir la France de l’Otan et de l’Union européenne, pour retrouver l’amitié avec la Russie et la souveraineté nationale. Leur arrivée à l’Elysée changerait bien des choses en Europe, mais cela arrivera-t-il un jour ? [L'auteur doit ignorer que la ligne politique de Marine le Pen n'est pas si différente, au sujet d'Israël notamment, des autres grands partis - Ndlr]

occupPlan-Marshall.jpgLe grand problème de l’Europe, c’est l’occupation américaine. Elle est là, la source des problèmes. En 1945, le continent a été partagé entre US et URSS. En 1991, les Russes se sont retirés, mais aucune liberté ne s’en est suivie : ce sont les US qui ont pris la place, occupant toute l’Europe, depuis Narva en Estonie jusqu’à Oeiras au Portugal, depuis la Baie de Souda en Crète jusqu’à Orland en Norvège. Sur ces fondements militaires, ils ont renforcé la pression politique. Et leur joug pèse sur les pierres grises de la vieille Europe. Les mesures qu’ils forcent les dirigeants européens à prendre nuisent  au continent. Les dirigeants prennent les mauvaises décisions, et c’est le peuple qui trinque.

L’Europe avait un excellent client pour sa production. La Russie lui achetait machines-outils, fromages, vins et voitures, et fournissait du gaz et de pétrole à bon marché. Les US ont mis fin à ces échanges profitables. Et maintenant les Européens bradent leurs pommes et leurs fromages, dépensent plus en achats militaires, et importent du gaz américain cher.

L’Europe avait un ami quelque peu excentrique, Kadhafi  le colonel à la retraite. Il vendait du pétrole bon marché, importait des marchandises européennes pour sa petite population prospère, et donnait du travail à des millions d’Africains. Sous la houlette US, l’Otan a bombardé la Libye, sodomisé le colonel avec un flingue, l’ont lynché, et ont anéanti son pays. Les Africains déferlent, depuis, en Europe, sur tout ce qui peut flotter sur mer.

L’Europe pouvait compter sur l’amitié de l’ex-ophtalmologiste de Londres, qui était à Damas. Il y ramenait des marchandises européennes, gardait son pays à flot, fréquentait Paris. Sous la direction US, cet homme aimable s’est vu traité de « génocideur », et ils ont armé ses ennemis, les takfiristes fanatiques. Son pays a été dévasté et des millions de réfugiés syriens ont fui en Europe.

Ils y ont retrouvé les irakiens, dont le pays a été ruiné par l’invasion US de 2003. Le pays le plus avancé du Proche Orient, avec un système d’éducation et de santé gratuites, avec les meilleurs ingénieurs et une armée solide, est devenu un nid de bagarres sectaires, tandis que des millions d’Irakiens rejoignaient l’Europe. Les Afghans, Palestiniens, Arabes, Africains se retrouvent en Europe, s’ils parviennent à échapper au poing d’acier qui écrase leurs pays.

Mon ami Roger van Zwanenberg, éditeur de la maison Pluto, estime que l’effroyable dévastation du Proche Orient du fait des guerres commandées par les US s’explique par l’influence sioniste et correspond au souhait israélien de voir la région fragmentée et soumise dans le cadre du paradigme d’un Grand Israël du Nil à l’Euphrate.

C’est tout à fait plausible, si on garde à l’esprit la scène récente de Netanyahu devenu objet de vénération au Congrès US. Les promoteurs des guerres étaient principalement les néocons archisionistes, Wolfowitz, Perle et consorts. Ils ont poussé à l’invasion de l’Irak et voulaient en faire autant en Iran. Mais pourquoi ces mégalomaniaques borneraient-ils leurs rêves de suprématie au Proche Orient ? Pourquoi ne pas viser la domination mondiale ? S’ils veulent mettre en pièces les vieilles sociétés orientales, ils peuvent le faire aussi en Europe, et y mettre le paquet. L’Europe est bel et bien une victime du conflit. Sans ces guerres, les vagues d’immigrants ne recouvriraient pas l’Europe comme le Proche Orient. Par conséquent, quels que soient les commanditaires de ces guerres, ils ont probablement essayé de démolir l’Europe comme le Proche orient, et l’Europe était la plus importante des victimes visées, parce qu’il fallait lui briser la nuque, la faire rentrer dans le droit chemin de la domination mondiale. Et le Proche Orient n’est pas la seule source de réfugiés et d’immigrants.

Jadis, l’Union européenne était une union des Etats issus de l’empire de Charlemagne, et peut-être une idée qui se tenait. Mais les US ont pris le contrôle de Bruxelles et les ont forcés à accepter les Etats de l’Est européen, sous la coupe de dévots de l’Amérique furieusement anticommunistes. A l’intérieur de l’UE, les pays développés de l’ancienne union ont dévoré les pays périphériques moins développés. Les Etats baltes ont perdu environ un tiers de leur population ; la Lettonie est passée de 2,7 millions d’habitants à la fin de l’époque soviétique à 1,9 millions aujourd’hui, la Lithuanie est passée de 3,7 millions à 2,9 millions. La Roumanie, alors que la poigne d’acier de Nicolas Ceausescu l’avait libérée de ses dettes, se retrouve maintenant à nouveau endettée jusqu’au cou. Et les citoyens appauvris de tous ces pays se précipitent en masse dans les villes de l’Ouest.

Prenez le cas de la Suède. C’est l’été le plus froid depuis plusieurs années, en Suède. Le mois de juillet a été aussi frais qu’un mois d’avril, mais cela n’a nullement arrêté l’afflux des réfugiés. Devant chaque supermarché, chaque station de train ou de métro en Suède, depuis Kiruna jusqu’à Luind, vous tombez sur un mendiant rom avec une soucoupe en plastique à la main. Ils sont venus de Roumanie et de Hongrie, les Etats qui font partie de l’UE, qui ont certes un niveau de vie assez bas, mais qui appartiennent à l’espace Schengen, ce qui les dispense de visa. Ils ne sont pas venus de leur plein gré, mais ont été expédiés par leurs  barons qui se sont construit de grands châteaux dans le plus pur style tzigane tape-à-l’oeil, sur la redevance que les mendiants leur versent. Après trois mois à battre le pavé suédois, ils rentrent chez eux, remplacés par d’autres arrivages de mendiants.

La police suédoise n’interfère pas avec ces mendiants. Ils disent qu’il n’y a pas de loi pour chasser les gitans. Ils ont peur de se voir condamnés pour racisme s’ils le faisaient. Les romanichels sont hauts en couleur, hommes et femmes, âgés ou plus jeunes, et ne sont jamais plus que deux à chaque emplacement. La logistique ne peut pas être facile, avec tant de gens à répartir si uniformément, mais les barons roms savent s’y prendre : je n’ai jamais observé de bagarre, ou même d’altercation, entre les mendiants. Ils ont même été entraînés à sourire ; quelque chose que vous ne verrez jamais en Europe de l’Est, où les mendiants sont aussi sinistres que les immeubles des années 1950.

Les réfugiés de Somalie et du Soudan, victimes des interventions US précédentes, ne mendient pas. Ils se regroupent dans des villes suédoises plus petites ; l’Etat suédois paye pour leur hébergement et leur donne quelques subventions pour vivre. Ils ne sont pas autorisés à travailler, et de toute façon personne n’a besoin d’eux comme ouvriers. Ils restent là, simplement, en attendant que leurs demandes d’asile aboutissent, généralement sur un refus. Après quoi ils disparaissent des radars.

Mais ne versez pas trop de larmes sur les Suédois. Les tauliers se font beaucoup d’argent dans ce système de même que les fonctionnaires. L’Etat suédois paye 500 couronnes (50 euros) par nuit et par chambre. C’est une excellente affaire dans les petites villes reculées. Habituellement, l’Etat préfère des hôtels avec beaucoup de chambres à offrir, et ils renvoient l’ascenseur au fonctionnaire chargé de l’hébergement. Curieusement, un individu considéré comme le plus ouvertement raciste de toute la Suède, qui se bat contre l’immigration, a fait des profits rondelets avec l’hébergement  des Somaliens ; il s’appelle Bert Karlsson.

Outre les réfugiés et immigrants fournis par les guerres US et l’élargissement de l’UE dicté par les US, la Suède et les autres pays de l’Ouest se trouvent minés par la campagne, en provenance aussi des US pour réorganiser la vie en termes de gender. Il y a peu d’enfants ; des écoles ont été fermées, les gays ont absolument tous les droits ; les femmes sont prioritaires pour les emplois. Les garçons ont moins d’opportunités : depuis les chaînes publiques de télé jusqu’aux coiffeurs, les emplois sont pris par les femmes. Les prêtres de l’église suédoise sont principalement femmes ; l’Etat choisit  et rémunère les évêques connus pour leur soutien au sacerdoce féminin.

« La Suède est l’Arabie saoudite du féminisme », a conclu Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, bouclé pour la troisième année consécutive à l’ambassade d’Equateur à Londres ; C’est un expert en la matière : deux petites Suédoises avaient porté plainte pour viol, simplement parce que dans le cadre d’une relation pleinement consentie, elles avaient eu un rapport sexuel non protégé. La procureuse Marianne Ny a  dit qu’en de tels cas, l’homme doit faire de la prison, même s’il s’avère qu’il était innocent. La Suède a le taux de plaintes pour viol le plus élevé au monde, et le taux le plus élevé de plaintes fallacieuses pour viol rejetées. Ce qui ne fait pas la promotion de l’amour entre personnes de sexe opposé.

L’éducation fait tout ce qu’elle peut pour émasculer les hommes, et les splendides Suédoises préfèrent souvent des mâles étrangers plus masculins (je le sais, étant précisément un mâle étranger basané et moustachu qui plus est, j’avais épousé une ravissante Suédoise il y a bien longtemps). Les Suédois se marient de moins en moins, et ont de moins en moins d’enfants, malgré les aides gouvernementales très généreuses.

Bien des observateurs conservateurs accusent les féministes. Même si les hommes ont certainement perdu la guerre, la victoire des femmes ne résiste pas à l’examen. Jadis les femmes avaient le choix : rejoindre le monde des gens très occupés ou rester à la maison avec les enfants. Jadis, les femmes pouvaient élever une famille sans se sentir coupables. Jadis les femmes pouvaient aimer être courtisées. Tout ça c’est fini, la dévirilisation des hommes a rapidement entraîné la déféminisation des femmes.

Il y a un sous-entendu commun aux tenants du pouvoir : c’est que les hommes féminisés sont plus faciles à contrôler, et c’est pour  cela qu’ils encouragent l’homosexualité. Déviriliser l’homme est un pivot dans la reprogrammation de l’humanité pour qu’elle devienne horde obéissante, parce que les hommes entiers sont imprévisibles.  Ils sont prompts à la rébellion, prêts au sacrifice et à l’action. Ce n’est pas une coïncidence si les ennemis de l’empire sont tous des mâles très virils, qu’il s’agisse de Kadhafi, de Castro, de Chavez, de Loukachenko, de Poutine, ou de Julian Assange. Tout devient clair : les hommes sont ciblés pour l’élimination, et les fourmis au travail n’ont pas besoin de sexe.

Les Suédois ont le culte des « blacks », qui vient  aussi des Usa, à en croire Rachel Dolezal, la militante blanche pour les droits des noirs qui se faisait passer pour  noire. Les noirs sont censés être meilleurs et plus beaux que les blancs. Dans le film Terminator, c’est un savant noir qui invente le truc merveilleux ; il se bat aux côtés de la guerrière blanche contre les méchants hommes blancs. Morpheus, noir, dans Matrix, est un opérateur de Zion, et il sauve la race humaine. Il y avait un président noir dans Le Cinquième Elément, avant Obama. Bien des Suédois en manque d’enfants ont importé des enfants noirs et asiatiques, autre ligne culturelle instaurée par Angelina Jolie. Ce racisme à l’envers n’est pas différent de la variété ordinaire. Les noirs sont des gens très bien, mais nullement meilleurs que les Suédois roses.

Les Suédois ordinaires sont malheureux. Dans une petite ville avec un haut pourcentage de réfugiés et d’immigrants, ils sont 40% à voter pour le parti d’extrême droite, les Démocrates suédois. Ils sont 12% à l’échelle du pays malgré une campagne féroce contre eux dans les médias.

La gauche a obtenu une majorité relative des sièges au Parlement, après des années de droite au pouvoir. Après l’élection, les gauche et droite officielles ont uni leurs forces sur un programme commun dans le seul but de maintenir les Démocrates suédois en marge,  ostensiblement. Les électeurs de gauche se sont sentis bernés. Pourquoi s’en faire et pourquoi voter, si le résultat, c’est un arrangement entre les partis ?

Ne versez pas une larme sur le sort des Démocrates suédois non plus. Il y a un timide parti pro-sioniste dont l’action la mieux connue en matière politique a été d’installer une parade gay dans un quartier musulman. Ils s’extasient devant l’Etat juif, comme leurs frères dans les autres pays d’Europe. Ils acceptent l’emprise de l’idéologie gender, qui est le programme du nouvel ordre mondial. Ils sont contre les immigrants et les réfugiés, mais jamais contre ceux qui envoient les vagues déferler sur la Suède. Au contraire, ils soutiennent le régime de Kiev, bande de bâtards à la botte des néocons, et détestent la Russie comme se doit de le faire tout défenseur du Nouvel Ordre Mondial.

Voilà pourquoi il est bien difficile de voir d’où pourra venir la libération du continent, et si même il en est encore question.

Israël Adam Shamir

Article initialement publié dans Unz Review.

Traduit par Maria Poumier le 17/08/2015

Lire également: http://arretsurinfo.ch/chaos-au-moyen-orient-objectif-voulu-ou-erreur-politique/

Arrêt sur info n’est pas tenu pour responsable des déclarations inexactes ou incorrectes contenues dans les articles publiés

Source: http://plumenclume.org/blog/30-en-europe-c-est-l-ete-par-israel-adam-shamir

La France ? Combien de guerres civiles ?

 

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La France ? Combien de guerres civiles ?

 
Michel Garroté
Politologue, blogueur
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Le naufrage français, qui aujourd’hui risque de dégénérer en guerre (s) civile (s), a commencé, doucement, il y a quarante ans, voire plus. Au plan économique : l’étatisme, l’aversion au libéralisme, l’Etat Providence, le diktat des syndicats, le déficit et la dette. Au plan culturel : la démission de la droite et la prise de tous les grands pouvoirs culturels et médiatiques par la gauche et l’extrême-gauche. Politique étrangère : rapprochement avec l’URSS, alliance avec le monde arabo-musulman ; ainsi qu’américanophobie et israélophobie obsessionnelles.

Au plan anthropologique : rejet de la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne ; et rejet de la démocratie chrétienne. Au plan politique : partis soumis à l'ambition d'un homme ou de quelques-uns ; et apparition du « politiquement correct » liberticide. A noter que le Front National (FN), même s’il est encore diabolisé par certains médias, est un parti qui fait partie du système et qui fonctionne comme les autres partis, soumis, lui aussi, à l'ambition d'une personne ou de quelques-unes.

Au plan des libertés, à partir de 2012, le gouvernement socialiste s’est progressivement transformé en un régime socialiste de plus en plus sectaire et répressif. Contre La Manif Pour Tous (LMPT) à Paris, contre Génération Identitaire (GI) à Poitiers, et, plus récemment, contre une série de site et de blogues de droite, et, même, contre certains médias classiques, tel l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Il s’agit-là, très clairement, d’une dérive autoritaire. Elle est d’autant plus inquiétante que le régime socialiste utilise désormais la police comme une police politique, lorsque cela lui semble utile.

Au plan religieux, je ne crois pas un seul instant à une modification des relations étroites entre d’une part, les autorités françaises, et d’autre part, l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et ses Etats-membres, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et le Conseil français du culte musulman (CFCM). D’une main, les autorités françaises font mine de durcir le ton ; de l’autre, elles continuent de ménager l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), le Conseil français du culte musulman (CFCM), le Qatar, l’Arabie saoudite, les Frères musulmans, les wahhabites et les salafistes. Ce naufrage français dans tous les domaines risque - aujourd’hui - de dégénérer en guerre (s) civile (s).

Pourquoi guerre (s) civile (s) et non pas, simplement, guerre civile au singulier ? Parce qu’en France, tout le monde redoute une guerre civile, mais que personne ne sait la forme qu’elle prendra. Guerre civile pour des raisons sociaux-économiques ; guerre communautariste ; guerre entre factions politiques extrémistes. Toutes ces options restent ouvertes et aucune n’exclut toutes les autres. A cet égard, il y a eu un précédent : la « guerre civile » du Liban de 1975 à 1990.

Les médias parlaient de guerre entre « palestino-progressistes » et « phalangistes chrétiens », deux formules mensongères et ridicules. La « guerre civile » du Liban était tout à la fois une guerre entre les chrétiens et les musulmans, entre les pro-OLP et les autres, entre les pro-syriens et les autres, entre de multiples factions dont certaines faisaient cette guerre uniquement pour s’enrichir et acquérir une parcelle de pouvoir, un morceau de territoire.

Le 17 août 2015, sur le thème de la guerre civile, Georges Bensoussan se livre dans un entretien au Figarovox : « Toute une partie de la jeunesse de notre pays se reconnaît de moins en moins dans notre culture. Elle lui devient un code culturel étranger, une langue morte et pas seulement pour des raisons sociales. Nous sommes en train d'assister en France à l'émergence de deux peuples au point que certains évoquent des germes de guerre civile. Dans le cadre de la préparation d'un nouvel ouvrage, j'ai été frappé en écoutant plusieurs de mes interlocuteurs de voir que l'expression ‘guerre civile’, qui aurait fait ricaner il y a dix ans ou surpris il y a cinq ans, est aujourd'hui dans les bouches d'un grand nombre, tant d'élus de terrain, de policiers, de médecins hospitaliers (service des urgences par exemple) ou de banlieue. Le sentiment que deux peuples sont en train de se former, côte à côte, et qui se regardent souvent avec hostilité, ce sentiment-là est aujourd'hui partagé par beaucoup », conclut Georges Bensoussan.

Quatre mois auparavant, le 24 avril 2015, Thierry Baudet signait dans le Figaro un article intitulé « Le risque de guerre civile paneuropéenne est réel » article dans lequel on pouvait lire : « Ce que nous devons retenir de la situation en Irak, en Syrie, en Libye et autres, c'est qu'une unité politique qui n'est pas soutenue par un peuple doté d'une identité nationale commune est intrinsèquement instable. Les différentes factions ou communautés perçoivent alors la politique comme une compétition gagnant-perdant c'est eux ou nous- et sont toujours enclines à prendre le pouvoir quand l'autre est plus faible ».

Thierry Baudet : « C'est ce que nous avons eu à surmonter en Europe lors des guerres de religions aux 16ème et 17ème siècles qui conduisirent en France à l'assassinat d'Henri IV et à la Fronde, et en Hollande à l'assassinat de Guillaume le Taciturne et à la Guerre d'Indépendance avec l'Espagne catholique pour finalement aboutir à la formation d'une conscience nationale. En raison de l'immigration de masse et des aspirations politiques naturelles des musulmans devenus très nombreux, nous prenons le risque d'un retour à l'état de guerre civile paneuropéenne. C'est une raison supplémentaire pour ne pas permettre l'arrivée de ces réfugiés sur nos côtes », concluait Thierry Baudet.

Quatre mois plut tôt, le 8 janvier 2015, après les attentats parisiens, Ivan Rioufol écrivait cet article intitulé « une guerre civile menace la France », article dans lequel on pouvait lire : « La France est en guerre. En guerre civile peut-être, demain. Son ennemi est l'islam radical, l'islam politique, l'islamisme djihadiste. «Nous avons vengé le prophète», auraient crié les tueurs. L'ennemi n'est évidemment pas l'ensemble des musulmans, dont beaucoup sont bien sûr horrifiés par ce carnage contre des journalistes. Mais ceux-là doivent, toute affaire cessante, descendre massivement dans les rues pour se désolidariser enfin clairement de ceux qui ont la même religion qu'eux et qui appliquent ses préceptes à la lettre. En 1954, en Algérie, l'Armée de libération nationale ne comptait pas plus de 800 hommes ; ils ont réussi à faire plier la République huit ans plus tard », concluait Ivan Rioufol.

Michel Garroté, 18 août 2015

mercredi, 19 août 2015

Hollande ou la politique du tronc creux

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Hollande ou la politique du tronc creux

par Peter Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Il est des troncs d'arbre qui ressemblent à s'y méprendre à des troncs d'arbres sains. Cependant ils sont creux, seulement faits d'une écorce. Si l'on appuie un poing contre eux, il les traverse. Ces troncs sont exactement ce que sont les dernières propositions de François Hollande à propos de l'Euro.

Le problème est que les commentateurs du monde politico-médiatique ont, pour le moins, tardé à réagir. Ils semblent se prêter à la mystification, qu'ils soient complices ou incompétents.

Une organisation renforcée de la zone euro ? Voilà pour commencer ce que le président propose. Il est, certes, tout à fait évident qu'une monnaie commune nécessiterait une intégration économique, bien au-delà de ce qu'on connaît aujourd'hui. Cependant François Hollande est-il crédible quand il en parle ?

Il voudrait des règles plus strictes. Comment le peut-il quand il n'est pas capable de respecter celles qui existent déjà. C'est comme un sauteur en hauteur qui, incapable de franchir une barre d'un mètre, demanderait qu'on porte la barre à deux mètres.

Et que ferait-on de la Grèce dans cette zone Euro plus intégrée ? Il s'est félicité du maintien de ce pays dans la zone, au prix d'un abaissement des exigences du même genre que celui dont a bénéficié la France pour son déficit. Vouloir mieux intégrer la zone Euro passerait d'abord dans un certain sens par un Grexit suivi d'un Franxit.

Enfin il n'y a pas d'intégration économique sans intégration politique. D'ailleurs Hollande parle de "gouvernement de la zone Euro". Quelle perte de souveraineté est-il prêt à consentir, lui qui s'est fait élire pour s'opposer à la démarched'Angela Merkel et qui donne en permanence des gages à sa gauche ?

La France dans une avant-garde ? Il y a déjà antinomie à proposer une organisation renforcée, concernant tous les pays de la zone, et une avant-garde, séparant certains pays des autres. On ne peut pas à la fois vouloir la cohésion, jusqu'à la Grèce comprise, et la séparation.

Et puis comment le mauvais élève de la classe peut-il prétendre à faire partie de l'élite? Il est vrai que, selon Hollande, l'avant-garde serait constituée de tous les pays qui en décideront. Autant dire que les Grecs en seront candidats parmi les premiers. Pour reprendre l'exemple sportif, une épreuve de qualification sélectionne uniquement ceux qui sont capables de franchir une barre donnée. Quelle est la barre fixée par Hollande ? Un déficit nul peut-être ?

Un budget spécifique et un parlement ? Assurer un contrôle démocratique est certainement une bonne chose, mais promouvoir trop d'instances prétendûment "démocratiques" ne peut que tuer la démocratie.

Il s'agit ici d'organiser l'avant-garde. Mais, apparemment sans toucher aux Etats actuels, ni à l'Union Européenne, ni à la zone euro. On fabriquerait un mille-feuilles à l'image de celui que notre président s'est montré incapable de réduire dans son pays.

Il y aurait un budget spécifique. Pourquoi faire ? Alimenté comment ? S'agirait-il, par exemple de financer l'éducation? Donc avec les mêmes règles de fonctionnement et de recrutement partout. Nul ne peut y croire de la part de Hollande. Faudrait-il prélever l'impôt à la place des pays actuels ? Peut-être celui sur les entreprises, qu'il faudrait alors unifier. Ce n'est pas pensable.

Il y aurait un parlement. Ce pourrait être une partie du parlement européen. Mais il faudrait de nouveaux partis et un nouveau président. Comment pourra-t-on éviter la confusion et l'effondrement d'un pouvoir parlementaire déjà bien faible, comme la crise grecque l'a montré ?

Il n'y a que deux façons de mettre du sens derrière le verbiage creux qu'on nous a servi.

La première est la convergence. On prend deux pays, ou davantage, comme la France et l'Allemagne. Sous le contrôle démocratique de leurs parlements respectifs, ils décident d'aligner leurs politiques sur un certain nombre de points : imposition des sociétés, du capital, des personnes, système de santé, aides sociales, périmètre de la fonction publique, code du travail … On laisserait juste une différence temporaire de TVA pour faciliter les adaptations. Le système allemand n'est pas parfait : il lui manque une politique familiale et il joue un peu trop sur la main-d'oeuvre de ses voisins européens. Mais, sur presque tous les points, ce serait au système français d'évoluer.

Le problème est que, depuis qu'il a été élu, François Hollande a pratiqué une stratégie de la divergence. S'il a mis en place quelques usines à gaz pour tenter de corriger l'excès d'imposition qu'il a installé, jamais il n'a cherché à traiter les problèmes à la base. C'est ainsi qu'il a préféré laisser entendre qu'il accordait des "cadeaux aux patrons" assortis de contreparties illusoires, plutôt que de reconsidérer l'impôt sur les entreprises.

Chaque jour ou presque, on traite en France un nouveau sujet sans le moindre souci de la convergence avec notre voisin. Ségolène Royal a supprimé une taxe routière sur les poids-lourds qui s'inspirait du modèle allemand. Elle s'oppose à une fiscalité du diesel plus proche de celle de l'essence, comme en Allemagne. Dans les deux cas, on aurait pu mettre sur pied une fiscalité commune européenne ou, pour le moins, les mêmes règles de part et d'autre du Rhin, au prix éventuels de quelques ajustements en Allemagne. On aurait déjà pu le faire pour le permis à points, la vitesse sur les routes …

La seconde voie est l'intégration. Les pays qui sont intégrés disparaissent en tant que tels au profit d'un nouvel état. C'est au niveau de ce dernier que la démocratie s'exerce. C'est beaucoup plus simple et c'est définitif. Mais évidemment il faut le vouloir. On est aux antipodes des petites combines de François Hollande.

Pierre EISNER (PSUNE/LBTF)

mardi, 18 août 2015

Roger Koeppel: «Hitler, Staline, la crise ukrainienne et la Suisse…»

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Roger Koeppel: «Hitler, Staline, la crise ukrainienne et la Suisse…»

La crise ukrainienne envenimée par des perceptions historiques erronées.
Une opportunité pour la Suisse.

De Roger Köppel

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Le président russe Poutine reste le méchant en Occident. Bien qu'actuellement la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, François Hollande, tentent une initiative de paix, il reste toutefois clair, selon la vision occidentale, que l'homme de Moscou porte la responsabilité principale du désastre dans une Ukraine déchirée.

J'ai eu l'occasion, voilà quelques mois, de parler de Poutine avec de hauts représentants du gouvernement allemand lors d'un dîner à Berlin. J'ai été effaré par le ton guerrier intransigeant et l'aversion extrêmement dure vis-à-vis du Kremlin. Bien entendu, ces attaques verbales étaient quelque peu en décalage avec la réalité parce que les Allemands n'auraient ni les moyens militaires ni la volonté militaire de mettre leur hostilité à l'épreuve. Tout cela n’est donc pas allé au-delà d’une exaspération sonnant étrangement exagérée, à la limite de l'hystérie.

J'ai essayé de détendre l'atmosphère par une objection apparemment raisonnable, déclarant que les Allemands n'ont, à vrai dire, aucun intérêt à s'aliéner les Russes. Les Russes, quant à eux, sont tributaires du savoir-faire industriel allemand et, qui plus est, les Allemands ont également très bien collaboré pendant des siècles avec les Russes, des personnalités allemandes de premier plan ayant même régulièrement aidé les Russes au cours de leur histoire à civiliser leur pays.

J'avais visiblement commis un impair. Tout à coup, les visages de mes amis allemands se sont assombris, les fentes des yeux se sont transformées en meurtrières. Un ministre m'a lancé que les Allemands ne pourraient jamais parvenir actuellement à un accord avec Poutine. C'était exclu, impossible, absolument impensable. Ce serait une répétition du pacte diabolique qui avait été conclu avant le début de la Seconde Guerre mondiale par Hitler et Staline, l'infâme pacte de non-agression, qui a eu pour conséquence la destruction de la Pologne. Rien que ce poids de l'histoire empêcherait la chancelière de faire un pas vers les Russes. Poutine souhaite revenir à l'Union soviétique, l'Allemagne doit s'y opposer.

Brusquement, j'ai réalisé que la Seconde Guerre mondiale n'était toujours pas terminée dans l'esprit de ces hommes politiques. Le traumatisme persiste. L'Allemagne reste prise au piège de ses expériences historiques qu'elle revit sans cesse mentalement pour absolument éviter de les répéter.

Tout cela est noble, compréhensible. Reste que les analogies historiques peuvent induire en erreur. Le «pacte de non-agression germano-soviétique» du 24 août 1939 entre Hitler et Staline a signifié une trêve temporaire conclue entre deux grands criminels, qui se sont mis d'accord pour reporter de quelques années leur massacre réciproque afin de leur permettre auparavant d'amasser encore un lourd butin. Ce n'était pas une entente pacifique entre des hommes d'État rationnels, mais une sorte d'opération à terme de destruction entre des ennemis mortels qui permettait à chacun de parier secrètement sur le fait qu'il serait bientôt assez fort pour rayer l'autre de la carte. Rien à voir avec ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine.

Poutine n'est pas Staline et encore moins Hitler, bien que certains analystes imprudents aient déjà mis cette absurdité sur le tapis. Poutine dirige une ancienne superpuissance qui a dû supporter, durant les vingt dernières années, de voir ses frontières repoussées d'ouest en est d'environ deux mille kilomètres. Les Russes ont laissé l'Allemagne se réunifier pacifiquement et leurs anciennes républiques soviétiques passer aujourd'hui en grande partie dans l'alliance de défense occidentale, l'OTAN.

Mais, comme si cela ne suffisait pas, l'Occident, enivré par l'élargissement à l'Est de l'UE et de l'OTAN, a commencé imprudemment à attirer l'Ukraine dans ses filets, en lui faisant miroiter des alliances et de l'aide économique. Lorsque l'ancien président élu, Victor Ianoukovitch, a été inconstitutionnellement chassé de ses fonctions en février 2014, sans la majorité requise, les politiciens occidentaux formaient une haie sur la place Maïdan. Imaginons ce qui se passerait à Washington si les Russes venaient présenter leurs hommages à un soulèvement populaire au Mexique. Le conflit ukrainien s'est au moins autant imposé à Poutine que l'inverse.

L'histoire peut rendre sage, mais aussi aveugle. Les schémas de la guerre froide et de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas adaptés pour évaluer la situation en Ukraine. Ces modèles ne font qu'accentuer les divisions et menacent de détruire complètement la confiance. Malheureusement, toutes les parties sont actuellement un peu aveuglées par l'histoire et elles semblent toutes même avoir de bonnes raisons à cela.

Les Allemands restent comme pétrifiés par Hitler et estiment voir une répétition de la situation avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains croient voir en Poutine une réincarnation de l'expansionnisme soviétique. Les Russes, pour leur part, qui ont payé par des millions de victimes les agressions de Napoléon et des nazis, se défendent contre des peurs ancestrales d'étranglement. La paranoïa des uns attise le délire de persécution des autres. L'histoire mondiale est une chronique des malentendus.

C'est peut-être en cela que réside, précisément aujourd'hui, une valeur particulière de la Suisse qui n'est pas hantée par les démons de l'histoire et très appréciée comme interlocuteur neutre et raisonnable. Notre pays peut-il contribuer à la dédiabolisation et à un rapprochement? Nous ne devrions en aucun cas nous laisser entraîner sous le feu croisé et dans une querelle sous-tendue par des analogies historiques erronées. La Suisse entretient une relation amicale, équidistante, aussi bien avec la Russie qu’avec l'Europe.

Auteur et source : Roger Koeppel, Editorial, Die Weltwoche, 13 août 2015

lundi, 17 août 2015

La géopolitique et l’or

Le Bulletin Popescu

La géopolitique et l’or

Le rôle de l'or dans la géopolitique et l'influence sur le marché de l'or de la géopolitique à travers les banques centrales.

(9 Août 2015)

dimanche, 16 août 2015

« Le salafo-jihadisme est entretenu dans plusieurs pays… »

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« Le salafo-jihadisme est entretenu dans plusieurs pays… »

Entretien avec
Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch
 

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Nous reproduisons l’entretien accordé par Richard Labévière au quotidien algérien El-Watan durant la conférence d’Alger sur « la dé-radicalisation », les 22 et 23 juillet derniers. Propos recueillis par Salima Tlemçani. Nous nous sommes permis de reprendre quelques erreurs de transcription qui altéraient la compréhension générale.

Spécialiste du financement du terrorisme islamiste,  Richard Labévière, rédacteur en chef du magazine en ligne prochetmoyen-orient.ch, dénonce « la naïveté, le machiavélisme ou l’hypocrisie » de certains Etats comme la Suisse ou la France, qui recyclent d’anciens membres du GIA (Groupes islamiques armés). Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il espère casser les faux-fuyants  du politiquement correct des Nations unies et parler carrément de « takfirisme », de déviation de l’Islam, d’Islam radical salafo-jihadiste, entretenus par certains pays qui doivent être interpellés pour faire le ménage chez eux.

- El-Watan : Pourquoi, après tant de victimes, on continue à parler d’extrémisme violent au lieu de terrorisme ? A-t-on peur d’identifier le mal et ses causes ?

Richard Labévière : Nous sommes face aux faux-fuyants sémantiques du politiquement correct, liés au fonctionnement et aux contraintes formelles de ce genre de rencontres organisées sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU, où l’on évite de citer nommément les pays et les responsabilités impliquées dans le phénomène terroriste. Cela débouche sur une langue de bois qui évite de « nommer un chat un chat ». Pourtant, la conférence d’Alger sur la dé-radicalisation concerne bien le terrorisme salafo-jihadiste et ses idéologies. Celles-ci nous ramènent à deux filiations principales : à la doctrine des Frères musulmans de Hassan al-Bana et Sayed Qotb, ainsi qu’à l’idéologie wahhabite, telle qu’elle est véhiculée par les médersas et les conseils d’oulémas d’Arabie Saoudite, du Qatar et l’ensemble de leurs relais internationaux… Lorsqu’on travaille sérieusement sur ces dossiers, on ne peut pas éviter d’identifier les vraies responsabilités sans nommer les Etats impliqués donc responsables de l’extension de la menace terroriste.

Les bailleurs de fonds, sur lesquels j’ai beaucoup travaillé depuis 25 ans, sont en majorité des donneurs d’ordres saoudiens, koweïtis, Emiratis, etc… Ce rappel évident ne veut pas dire qu’il faille criminaliser en bloc ces Etats. Mais, je pense qu’il faut parler vrai et nommer les idéologies et les mécanismes en cause ; remonter aux sources de financement, déconstruire leurs filiations à l’étranger, afin d’établir les chaînes de responsabilité, quitte à heurter quelques sensibilités. Le terrorisme est une technique, un mode opératoire. On ne lutte pas contre une technique et un mode opératoire, mais contre des objectifs précis et des ennemis clairement identifiés. Ce travail de traçage permet de situer les opérateurs et les organisations malfaisantes qui financent, appuient et entretiennent l’expansion du phénomène terroriste.

Il faut donc casser ce politiquement correct des Nations unies et parler plus précisément du « takfirisme », des déviations de l’Islam, d’Islam radical salafo-jihadiste entretenus par certains pays qu’il faut maintenant interpeller afin qu’ils fassent le ménage chez eux… La tenue de cette conférence, à Alger, est très importante, non pas parce que l’Algérie constitue un modèle de l’antiterrorisme, mais certainement pour sa grande expérience en la matière.

Elle s’est démenée durant les années 1985/1998, toute seule, sans appuis internationaux. Ses forces de sécurité ont combattu les précurseurs de ce que nous appelons aujourd’hui Dae’ch, puisque les GIA pratiquaient les mêmes horreurs et avaient proclamé le califat, sauf qu’à l’époque il n’y avait pas de téléphone portable, ni d’internet ; et qu’on était bien avant les attentats du 11 Septembre 2001. L’Algérie d’aujourd’hui se trouve dans un contexte géostratégique très déstabilisé depuis la guerre franco-britannique relayée par l’OTAN en Libye. Ce pays a véritablement implosé. Il est actuellement aux mains de groupes « takfiristes ». Ces derniers se sont vite redéployés en Tunisie, dans les pays de la bande sahélo-saharienne, des côtes de la Mauritanie jusqu’à la Corne de l’Afrique, avec des jonctions opérationnelless entre AQMI, Ansar Eddine, Boko Haram et les Shebab somaliens, grâce à l’argent des narcotrafiquants d’Amérique latine, qui disposent de têtes de pont aéroportuaires en Guinée Conakry, au Maroc et en Mauritanie.

El-Watan : Du Maroc jusqu’en Asie, la « politique du chaos » organisé vise la destruction d’Etats comme l’Irak, la Syrie, la Libye ou le Yémen avec l’expansion de groupes comme Dae’ch, ayant pris la succession d’Al-Qaïda et de ses héritiers Taliban en Afghanistan. Ne sommes-nous pas en présence de prestations de services négociés entre les puissants de ce monde et les groupes islamistes armés, qui apparaissent aussi bien équipés que des Etats, pour semer mort et dévastation ?

RL : Vous avez raison. Souvenez-vous, de la guerre d’Afghanistan (1979 – 1989), on estimait à 35 ou 40 000 le nombre des activistes étrangers passés dans les factions les plus extrémistes, dont la nébuleuse d’Oussama Ben Laden, le fils illégitime de la monarchie saoudienne, des Services américains et pakistanais. Dans le contexte de la Guerre froide, les Américains ont toujours utilisé l’extrémisme radical sunnite, et ce, dès l’instant où le président égyptien Nasser s’était tourné vers Moscou. Les différentes administrations américaines (républicaines et démocrates) n’ont cessé d’utiliser les Frères musulmans pour lutter contre le nationalisme arabe en Egypte, au Yémen, en Palestine, en Asie centrale et même dans le Sin-Kiang chinois....

Cette politique a culminé en Afghanistan, où les Américains ont fabriqué Ben Laden et ses émules. Après le retrait des troupes soviétiques en 1989, ils n’ont pas assuré le service après-vente et les effets induits leur sont revenus en pleine figure. L’élève s’est retourné contre ses maîtres. Le deuxième élément clef concerne l’Arabie Saoudite, partenaire stratégique des Etats-Unis depuis la signature du Pacte du Quincy (février 1945) entre Ibn Séoud (le fondateur du royaume d’Arabie saoudite) et le président Roosevelt : les Etats-Unis gèrent les premières réserves d’hydrocarbures du monde, tandis que Riyad exporte le wahhabisme jusqu’en Indonésie, en Afrique, voire en Amérique latine et en Europe.

Ce qui nous amène à cette situation d’aujourd’hui où la France, par exemple, est partie en guerre contre Bachar al-Assad pour faire plaisir au nouveau roi Salman. Les marchés d’armement avec l’Arabie Saoudite représentent quelques 35 milliards d’euros. Mieux, après les attentats du 11 Septembre 2011, les Américains ont pointé du doigt les Saoudiens, mais ils ont attendu mai 2011 pour aller tuer Ben Laden alors qu’ils connaissaient parfaitement sa villégiature pakistanaise depuis plus de cinq ans… Ils ont décidé de le tuer en mai 2011 parce qu’ils ne voulaient empêcher une jonction entre Al-Qaïda et les révoltes arabes déclenchées en janvier 2011.

Le calcul américain consistait à mettre les Frères musulmans au pouvoir partout dans les pays arabes, en Tunisie, en Egypte, etc., mais, malheureusement pour eux, cela n’a pas marché. En tout cas, l’administration Obama a décidé a ce moment de tourner la page al-Qaïda et d’utiliser le chaos en recourant à de petits groupes en Irak et ailleurs, permettant à Dae’ch de se développer et de conquérir des territoires importants en Irak et en Syrie. Lorsque les fêlés de Dae’ch ont proclamé le califat, tout le monde s’est inquiété, à commencer par les pays du Golfe. Les Saoudiens ont eu peur qu’ils ne revendiquent la gestion des Lieux saints (La Mecque et Médine).

Dae’ch est né d’une scission interne d’al-Qaïda en Syrie et en Irak. Au départ, son expansion s’est faite avec la bienveillance, sinon sous le contrôle des services américains, turcs et saoudiens. Nous sommes dans une logique d’échecs en série, mais d’échecs et de désastres prémédités. D’abord en Afghanistan avec le retour des Talibans, puis surtout avec les conséquences désastreuses de la deuxième guerre d’Irak et la chute de Bagdad du printemps 2003. Quand le proconsul américain Paul Bremer démantèle l’armée irakienne et le parti baath, il sait très bien qu’il va favoriser les divisions ethniques et contribuer à re-tribaliser, sinon détruire le grand Etat-nation arabe qu’était l’Irak. Ce faisant, il met en œuvre la prophétie d’Oded Yinon - un conseiller du ministère israélien des Affaires étrangères - qui écrivait en 1982, qu’il était dans l’intérêt stratégique d’Israël de casser les Etats-nations arabes en autant d’ethnies et de tribus qui se combattraient entre-elles. Par extension, la « fitna », jetant les Sunnites contre les minorités chi’ites constitue une véritable aubaines pour les stratèges de Washington et de Tel-Aviv : diviser pour régner…

Les attentats commis par Dae’ch, ciblant des mosquées chi’ites en Irak, en Syrie, au Pakistan ou au Koweït, illustrent parfaitement cette théorie des néoconservateurs américains, dite de l’« instabilité constructive », permettant aux Etats-Unis et à leurs alliés d’exploiter le pétrole et les richesses de ces Etats fragilisés, sinon « faillis » en toute tranquillité.

El-Watan : Pourquoi à chaque fois, comme vous le dites, l’élève dépasse le maître et les Occidentaux, notamment les Américains, n’en tirent pas les leçons ?

RL : J’ai eu l’occasion, à maintes reprises, de dire que si Dae’ch n’existait pas, il aurait fallu l’inventer. Les puissances occidentales auraient dû l’inventer… Comment expliquez-vous qu’une coalition internationale anti-Da’ech aussi importante, avec des moyens aussi colossaux, n’arrive pas à neutraliser quelque 40 000 hommes disposant de quelques blindés ? Sur le plan militaire, cela est strictement inconcevable. Pour éradiquer Dae’ch, la plupart des experts militaires savent très bien qu’il suffirait de déployer au sol un contingent d’une dizaine de milliers de forces spéciales pour engager deux ou trois confrontations définitives.

On ne le fait pas parce qu’on veut canaliser le phénomène et l’utiliser pour déstabiliser la région, pour faire fonctionner les industries militaires et maintenir un niveau de violence nécessaire aux jeux d’alliances stratégiques, afin de contenir les pays dits « méchants » comme l’Iran, la Syrie qu’on veut démanteler et le Hezbollah libanais qui, pourtant défend aujourd’hui, en première ligne, l’intégrité et la souveraineté du Liban. Nous sommes dans une logique où, d’un côté, on assiste à la démultiplication de groupes armés qui profitent des revenus des trafics de drogue, d’armes d’êtres humains, d’ivoire d’éléphants…. et, de l’autre, des réponses tactiques d’une coalition internationale hétéroclite dont les Etats membres cherchent d’abord à défendre et promouvoir leurs propres intérêts économiques et stratégiques ; le plus bel exemple étant la Turquie. Sous prétexte de lutter contre Dae’ch, ce qu’elle ne fait pas, elle en profite pour décimer les Kurdes, qui constituent pourtant les premières forces engagées au sol contre les terroristes de l’ « Etat islamique ». 

En fait, les deux sont des ennemis complémentaires. Le terrorisme est un mal nécessaire qui rapporte beaucoup d’argent. On évite soigneusement de remonter aux causes, notamment financières du terrorisme parce qu’on identifierait alors ses véritables bénéficiaires. Prenons un seul exemple très actuel : naïveté ou machiavélisme de certains Etats comme la France ou la Suisse qui recyclent d’anciens terroristes des GIA dans des ONGs, spécialisées dans la défense des droits humains et de la démocratie. A défaut d’en pleurer, c’est à mourir de rire, sinon d’indignation. En mourir, c’est souvent le cas…

El-Watan : Dans cette confrontation géostratégique d’intérêts, l’Algérie est-elle la cible ou l’alliée ?

RL : Le peuple algérien a fait face au colonialisme, à la Guerre de libération, à la décennie noire (1988/1998). Quelle histoire ! Et maintenant, elle est confrontée, presque encerclée de menaces terroristes de toutes parts. Elle n’est pas forcément un « modèle », mais sa riche expérience en la matière peut être partagée. Quand les militaires parlent de « retex » (retour d’expérience), on voit très bien que les institutions algériennes fonctionnent, l’armée fait son boulot comme elle l’a fait auparavant, non seulement pour l’intégrité et la stabilité de l’Algérie, mais pour l’ensemble des autres pays de la Méditerranée, confrontés aux flux migratoires qu’ils n’arrivent pas à juguler. Sans l’Algérie, ce sont des millions et non pas des milliers d’immigrés qui se déverseraient dans les ports européens.

Mais il est clair que l’Algérie garde l’image du front du refus et qu’elle joue le rôle d’empêcheur de tourner en rond au sein de l’OPEP et d’autres institutions internationales, notamment l’Union africaine. Dans la mesure où elle a toujours revendiqué farouchement son indépendance et sa souveraineté sur les plans régional et international, elle devient un pays gênant comme l’ont été  l’Irak, la Libye et la Syrie aujourd’hui ainsi que les autres Etats-nations du Proche-Orient n’acceptant pas le nouvel ordre géostratégique américano-israélo-saoudien. Il y a des pays arabes qualifiés - comme l’avait proclamé en son temps la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice - de « modérés », cautionnant l’agenda des néoconservateurs américains et ceux qui refusent cet alignement. L’Algérie refuse l’alignement. Elle reste perçue comme un obstacle à la mondialisation économique libérale, sauvage et mafieuse, qui, faut-il le souligner, est toujours allergique aux Etats-nations forts, indépendants et souverains.

C’est pour cela qu’on veut démanteler la Syrie, qu’on a cassé l’Irak, qu’on a coupé le Soudan en deux Etats, comme on veut scinder le Yémen ainsi qu’on l’a fait au Kosovo, devenu aujourd’hui  un micro-Etat mafieux spécialisé dans les trafics d’organes humains, d’armes et de prostituées. On veut faire des Etats confettis qui acceptent le nouvel ordre des Américains. Lors de cette conférence d’Alger, le représentant de la Russie a déclaré que la Syrie est une ligne rouge, parce que si demain Dae’ch prend le pouvoir, l’ « Etat islamique » menacera le Caucase, à nouveau la Tchétchénie, voire directement Moscou. Heureusement que face aux pays du Golfe, qui financent et sous-traitent ces politiques destructrices, il y a des Etats comme l’Algérie et la Russie qui demeurent dans des logiques stato-nationales et régaliennes.

El-Watan : Justement, ne voyez-vous pas qu’à travers cette façon d’éviter de nommer les idéologies à l’origine de cette altération de l’Islam, il y a une volonté de protéger le Qatar et l’Arabie Saoudite ?

RL : Certainement ! Mais ces pays ne sont pas uniquement responsables de la diffusion des idéologies radicales, mais aussi, comme nous le disions, du financement de l’islamisme politique et militaire. Je travaille depuis 20 ans sur les financements des groupes islamistes terroristes, mais également sur les systèmes de medersa qui, à coups de pétrodollars, ont détruit les confréries soufies pluralistes dans toute l’Afrique subsaharienne, au Niger, au Sénégal et ailleurs afin de les remplacer par le dogme wahhabite totalement étrangers aux pratiques religieuses de ces pays.

C’est là que les choses doivent être clairement dites. Cela ne se fait peut-être pas d’une manière publique, mais dans les travaux à huis clos, les représentants du Niger, de la Fédération de Russie, du Sénégal, de l’Egypte ont exprimé des inquiétudes très claires. Il y a une prise de conscience de plus en plus générale, débouchant sur non pas la recherche de modèles « clés en main » de dé-radicalisation mais sur des « retex », des retours d’expérience propices à l’échange et à des coopérations régionales et internationales. La dé-radicalisation commence par l’école et l’éducation. Il faut être tout à fait rigoureux dans la formation des différentes instances de diffusion religieuses afin d’arriver à des pratiques modérées et respectueuses de la croyance des « autres ». Cette posture se fonde sur la connaissance de l’Autre, donc sur son acceptation. Les causes de tous ces extrémismes sont, très souvent d’abord liées à l’ignorance de l’Autre…

En Afrique subsaharienne, et même en Europe, il y a un débat sur la nécessité d’une réflexion approfondie sur l’Islam. Je ne suis pas islamologue, mais je me réfère à des spécialistes, comme le grand juriste égyptien (malheureussement disparu) Al-Ashmawi qui a lutté toute sa vie contre toutes les formes d’islamismes politiques et militaires ayant pris l’Islam en otage. Il plaidait, déjà au début des années 1980, pour un profond mouvement de réforme de l’Islam à travers des outils pédagogiques et institutionnels ad hoc, prônant notamment l’apprentissage du fait religieux dans les écoles, avec des accords et des conventions de partenariat de réciprocité entre les pays, parce que, à quoi sert-il que l’Algérie, la Tunisie, la France ou d’autres pays fassent des efforts sur l’apprentissage du fait religieux, si dans le même temps, les oulémas saoudiens continuent à affirmer que la terre est plate ?

El-Watan : Ne voyez-vous pas que l’Algérie reste victime d’une incompréhension, qui date des années 1990, et qui ressurgit aujourd’hui à travers certaines réactions internationales après les attaques terroristes de Tiguentourine et plus récemment de Aïn Defla, rappellant ainsi la logique des partisans du « qui tue qui ? » ?

RL : Je crois qu’il y a quand même une certaine évolution. Les anthropologues et les experts les plus sérieux ont tordu le cou à cette monstrueuse propagande, aux impostures intellectuelles et politiques du « qui tue qui ? ». Il y a quand même eu, rétrospectivement, une condamnation unanime de cette propagande, notamment en France, en Allemagne, en Suisse et même certains pays du Golfe, même si - nous le disions à propos des ONGs -, ces pays n’en n’ont pas tirer toutes les conséquences !

El-Watan : La Jordanie et le Bahreïn…

RL : Oui, les deux ont condamné les derniers attentats. Il est décevant de constater, néanmoins, que les pays arabes, surtout la Ligue arabe, n’assurent que le service minimum quand il s’agit de réagir aux attentats commis en Algérie. Mais quand le président du Sénat suisse tresse les louanges de la lutte antiterroriste, que le président Hollande loue les relations franco-algériennes en matière de lutte antiterroriste, que les Allemands voire les Britanniques, reconnaissent le rôle important joué par l’Algérie dans le même domaine, je pense que votre pays a fait un progrès considérable.

C’est vrai qu’il y a toujours cette réticence à son égard à cause de ses positions qui l’honorent face aux crises du Yémen, d’Irak, de Libye et de Syrie. Mais ses efforts diplomatiques dans le règlement pacifique des crises, comme celles du Mali, de Libye, du conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie, forcent le respect et une certaine reconnaissance internationale.

L’Algérie n’est pas sur la ligne américano-saoudo-israélienne. Elle gêne par sa tradition de la défense des indépendances nationales, notamment sur la Palestine, la Syrie et les autres crises proche-orientales. Ce qui la rend suspecte aux yeux de tous les pays qui ont décidé de s’aligner sur cet agenda américano-saoudo-israélien. Cet alignement a pour centralité le conflit israélo-palestinien et le règlement de la guerre en Irak et la Syrie. Nous sommes dans une logique de confrontation de deux camps, occidentalo-saoudo-israélien, et celui d’un front du refus représenté par l’Iran, la Syrie et le Hezbollah libanais ainsi que les nationalistes qui soutiennent la cause palestinienne.

El-Watan : Comment expliquer que les Algériens soient peu nombreux dans les rangs de Dae’ch, alors qu’ils constituaient le contingent le plus important au sein d’al-Qaïda  ?

RL : On peut identifier trois facteurs qui expliquent ce fait. Le premier est que chaque famille algérienne garde en mémoire l’histoire extrêmement douloureuse des années 1990. Le peuple algérien a eu cette maturité du malheur qui fait qu’aujourd’hui, ses enfants ne rêvent plus du jihad en Irak ou en Syrie, parce qu’ils en connaissent les impostures spirituelles et idéologiques. Le deuxième facteur est lié au fonctionnement des institutions de l’Etat algérien. Que l’on soit d’accord ou non avec la situation politique interne, il y a une réalité que personne ne peut nier. Les institutions fonctionnent.

L’Algérie a tenu le coup seule durant dix ans, sans l’appui de la communauté internationale, et aujourd’hui elle continue à le faire en déployant ses moyens militaires et diplomatiques et cela force, on l’a dit, une certaine reconnaissance, voire une admiration certaine. Le troisième facteur nous ramène aux fondamentaux à l’héritage de la Révolution nationale de l’indépendance de l’Algérie. En Syrie par exemple, la communauté algérienne est suspectée d’être l’alliée de l’Etat syrien et du baathisme mais aussi pour avoir une conception nationale qui est contradictoire avec la oumma. Pour moi, ce sont les trois raisons qui font que les Algériens soient peu présents dans les rangs de Dae’ch. On ne sort pas indemne de ce que vous aviez subi durant les années 1990 sans un minimum de mémoire et de maturité politique.

El Watan : L’armée algérienne a fait son travail, même si ce travail doit être mieux relayé par les médias, les mosquées, les écoles, etc. De nombreux spécialistes disent que l’intégrisme, qui constitue la matrice de l’extrémisme violent, est là et n’a pas été vaincu comme l’a été le terrorisme. N’y a-t-il pas de risque de retour vers les années de violence ?

RL : Je reste très confiant par rapport aux capacités institutionnelles algériennes, même s’il y a des difficultés à gérer l’avenir et à trouver des solutions aux nouveaux défis. L’Algérie est aujourd’hui fragilisée économiquement à cause de la politique de bas prix du baril de pétrole, imposée par l’Arabie Saoudite pour mettre en difficulté ses ennemis géopolitiques membres de l’Opep, à savoir le Venezuela, la Russie et l’Algérie.

El Watan : Voulez-vous dire que la baisse des prix du pétrole est une politique de sanction?

RL : C’est une manière de sanctionner les pays qui ne sont pas sur la ligne de la mondialisation économique vue par les Etats-Unis, les pays du Golfe et Israël. On crée un contexte économique qui défavorise l’Algérie, on attise certaines revendications sociales comme celles liées au gaz de schiste par exemple, ou encore on pousse à la confrontation communautaire, comme cela s’est passé à Ghardaïa, on aide à faire remonter des groupes islamistes du sud du pays, etc. En fait, on fait tout pour que plusieurs problèmes entrent en convergence et fragilisent l’Algérie. Cependant, je reste très confiant quant à la solidité des institutions du pays et de son armée pour faire face à ces situations construites.

El-Watan : Le fait que nous soyons entourés par des pays pourvoyeurs d’éléments de Dae’ch ne suscite-t-il pas le risque d’implantation de cette nébuleuse terroriste ?

Le trio Sarkozy-Cameron-Obama n’a pas pris conscience des conséquences de la guerre qu’il a menée en Libye, suscitant une implosion politique de ce pays immense. Rappelez-vous, l’Union africaine était en discussion avec les Libyens. Elle était sur le point d’arriver à une sortie de crise en faisant évoluer les positions d’El Gueddafi. Mais la France et la Grande-Bretagne ont décidé d’intervenir et d’outrepasser la résolution 1973 de l’ONU. A ce jour, ces pays n’ont pas encore fait leur mea culpa à propos du chaos qu’ils ont créé dans ce pays.

La grande force de l’Algérie, c’est sa stabilité. Si elle sombre, ce ne sont pas des milliers mais des millions de migrants qui vont se déverser en Europe. Cela est un atout essentiel. Il ne s’agit pas de culpabiliser seulement les pays européens qui n’accueillent pas suffisamment le flux migratoire, mais aussi les politiques au Nord, qui n’ont pas eu le courage de dire ou de provoquer une réunion internationale tripartite : Union européenne-Union africaine-Ligue arabe et de faire en sorte que les millions de dollars versés par l’Arabie Saoudite et des pays du Golfe, aux medersas du Niger jusqu’au Sénégal, servent au développement local de ces régions afin de fixer les population locales et de lutter contre l’émigration clandestine. L’Algérie se trouve dans cette intersection-clé du dispositif.

El-Watan : Ces préoccupations ont-elles été soulignées lors de cette conférence d’Alger ?

RL : Oui, il y a eu des interventions très pertinentes, y compris de la part de l’UE, et cela a suscité des réactions du Niger, du Sénégal et de la Russie qui ont exprimé des inquiétudes locales, mais aussi la nécessité d’échange des expériences et une réponse globale à une lutte réelle contre Dae’ch et les nouvelles formes de violence terroriste. La finalité du terrorisme, on ne le dit pas souvent, est de faire de l’argent. S’il s’étend et reconduit ses canaux, c’est parce que nous n’étudions pas suffisamment les connexions du crime organisé, des grands cartels de cocaïne et des trafiquants d’ivoire d’éléphant qui évoluent en Afrique subsaharienne. Leur principal objectif est de faire de l’argent sous couvert de défense de l’Islam… Il s’agit de déconstruire cette imposture !

Propos recueillis Salima Tlemçani, journaliste, El-Watan

Presseschau - August 2015

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Presseschau
August 2015
 
Hallo, wieder einige Links. Bei Interesse einfach mal anklicken.
P.S.: Auf besonderen Wunsch wurden noch einmal einige (sehr) wenige Links der letztmonatigen Presseschau erneut aufgenommen.
 
AUßENPOLITISCHES
 
EU-Skepsis wächst: Volksbegehren war erfolgreich: Jetzt denkt auch Österreich an den EU-Austritt
 
Scheine drucken
Jetzt ist sogar der Guerilla-Grexit eine Option
Die Griechen haben "Nein" gesagt. Der Grexit ist so wahrscheinlich wie nie. Doch wie würde er ablaufen? Möglich ist jetzt ein Szenario, das lange nur als Idee von Verschwörungstheoretikern galt.
 
Der mythische Kampf des Alexis Tsipras – Dr. Christoph Quarch
 
Reich, schön, links
Klassengesellschaft auf griechisch
Die griechische Regierung ist voll von weltgewandten Professoren, die Europa den Neoliberalismus austreiben wollen. Ein Blick auf die Oberschicht des Landes.
 
Meinung
Humanitär wäre nur die Euro-Abschaffung
von Henning Hoffgaard
 
Kommentar zur Griechen-Rettung
Mit Volldampf auf den Eisberg
von Michael Paulwitz
 
Nach Einigung mit Tsipras
Widerstand gegen neues Spar- und Hilfspaket wächst
 
(eine köstliche Geschichte…)
Griechenland
Mit dem Jagdbomber zum Geldabheben
 
In der Schuldenfalle
21 Länder stehen zusammen mit Griechenland vor dem Pleite-Abgrund
 
Italien ist Griechenland in XXL
 
Grexit: Hellas ist das kleinste aller Probleme – PIIGS im Fokus
 
Eine Welle von Deutschenhass rollt durch Europa
 
Österreich verschärft Verhetzungsparagraphen
 
Generalstaatsanwaltschaft
Rußland stellt Unabhängigkeit des Baltikums in Frage
 
Obama zum Kuba-Embargo: "Wir sind Nachbarn, jetzt können wir Freunde sein"
 
Neustart nach dem Kalten Krieg: Kuba dämpft Erwartungen
 
Republikaner laufen Sturm gegen Botschaftseröffnung auf Kuba
 
(Die Rasse wird nicht erwähnt, also dürften die Täter keine Weißen gewesen sein…)
Blutiger Nationalfeiertag: Sieben Tote bei Schießereien in Chicago
Wegen des Nationalfeiertags freuten sich viele Amerikaner auf das Wochenende. Doch in Chicago kam es zu einer Serie von Gewalttaten. Eines der Opfer: ein siebenjähriger Junge.
 
Kalifornien: Weiße sind in der Minderheit
 
USA
Infrastruktur vor dem Kollaps
 
Atomabkommen mit Iran
„Ein Zeichen der Hoffnung für die ganze Welt“
In dem seit 13 Jahren schwelenden Atomstreit ist eine Einigung erzielt worden. Iran will auch bis zuletzt umstrittene Kontrollen von Militäranlagen zulassen - nach Anrufung einer Schlichtungskommission.
 
Iran holt 12 Tonnen Gold aus der Schweiz nach Hause
 
Türkei fliegt Luftangriffe gegen Kurden bei Kobani
Kurdische Quellen und die Syrische Beobachtungsstelle für Menschenrechte berichten erstmals von Angriffen der türkischen Armee auf Kurden in Syrien. In Istanbul spitzt sich die Lage in Gazi zu.
 
INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Eurokrise und Psychologie
Gegen die Wand
von Markus Brandstetter
 
Wegen Grexit-Idee: USA legen Schäuble und Gabriel Rücktritt nahe
 
(Nachdem das Thema beim Bilderberg-Treffen auf der Agenda stand, wird nun ein SPD-Minister vorgeschickt, um das öffentliche Stimmungsbild auszuloten…)
Schwarzgeld
NRW-Finanzminister will das Bezahlen mit Bargeld begrenzen
 
Athen ist der falsche Feind!
Die politische Klasse Deutschlands gehört auf die Anklagebank
 
Abstimmung zu Griechenlandhilfen
Was für ein absurdes Theater!
von Michael Paulwitz
 
"Macht Merkel einen guten Job, oder soll dieses süße Kätzchen sterben?"
Die Meinungsforscher von Forsa sagen: 75 Prozent der Grünen-Anhänger finden Merkels Griechenlandpolitik dufte. Da kann doch was nicht stimmen.
 
Gastbeitrag Soli wegen Griechenland auf 8 Prozent erhöhen
 
Steuergelder für Rüstungsindustrie
Panzerbau wird staatlich gefördert
 
Ministerin Schwesig plant 24-Stunden-Kitas
 
Beck fordert härtere Strafen für Schwulenfeindlichkeit
 
Deutsche Parteien verlieren weiter Mitglieder
Die Parteien in Deutschland finden kein Mittel gegen den Schwund ihrer Mitglieder. 2014 verloren die im Bundestag vertretenen Parteien sowie die FDP zusammengerechnet insgesamt 2,5 Prozent ihrer Mitglieder, wie eine Untersuchung ergab.
 
Kommentar zur AfD
Petrys größte Herausforderung
von Dieter Stein
 
(Bernd Lucke erweist sich als schlechter Verlierer)
Nach Niederlage
Lucke tritt aus AfD aus
 
Lucke droht AfD-EU-Abgeordneten mit Fraktionsausschluß
 
(Hier wird auch Lucke kein Glück haben…)
FDP lehnt ehemalige AfD-Mitglieder ab
Bei der FDP seien enttäuschte AfD-Mitglieder nicht willkommen, sagt Parteichef Lindner. Wer Ressentiments gegen "Altparteien" und "Lügenpresse" habe, sei nicht liberal.
 
Schreibtisch, Garten, Alltag (XXIII): Abendfriede und AfD
 
Bernd Lucke als Chef
AfD-Abtrünnige gründen neue Partei „Alfa“
 
Alfa-Chef Bernd Lucke
„Ein deutscher Euro-Austritt ist nicht verantwortbar“
Bernd Lucke hat seine nächste Partei gegründet. Im ersten großen Interview als Alfa-Chef distanziert er sich von AfD-Forderungen, greift Finanzminister Schäuble an und erklärt, warum Deutschland im Euro bleiben muss.
 
Neuauszählung der Stimmen
Bremen-Wahl: Bürger in Wut erheben Manipulationsvorwurf
 
(Eines seiner Ziele: Er wolle das durch die islamkritische Pegida-Bewegung entstandene Bild der Elbestadt wieder gerade rücken. "Ich möchte Dresden zu einer Vorzeigestadt der Integration und Beschäftigung von Flüchtlingen und Zuwanderern machen."…)
Oberbürgermeister-Wahl: FDP-Mann Hilbert regiert in Dresden
 
Demonstration in Leipzig
Pegida will bei Landtagswahlen antreten
 
Wohnungseinbrüche auf Rekordniveau
 
(Volkskund Deutsche Kriegsgräberfürsorge nun auch auf evangelischem Schuldkult-Kurs…)
Gedenkpolitik
Auf dem Weg zur „Aktion Sühnezeichen“
von Felix Krautkrämer
 
Herero-Aufstand: Vertreter Namibias fordern Entschuldigung von Gauck
 
(Peenemünde gedenkt derjenigen, die es einst mit Bomben befreiten)
Gedenkpolitik
Wenn Täter zu Opfern werden
 
(Das Fritz-Bauer-Institut kann sich weiter die Taschen mit Steuergeldern vollstopfen…)
Wissenschaftsminister Boris Rhein
Finanzierung der ersten Holocaust-Professur Deutschlands gesichert
(die taz jubiliert…)
 
Gedenkpolitik
München untersagt „Stolpersteine“
 
KZ-Gedenkstätte Osthofen
Straße versehentlich nach SS-Führer benannt
 
Geschichtspolitischer Modetrend auf Provinzniveau
Frankfurt lässt Hindenburg von der Ehrenbürgertafel entfernen
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
Tatkult und Revolution von Rechts
 
Ein Kondensat im Mitteldeutschen Rundfunk und ein Podium bei Compact
 
Münchner Hofbräukeller
Lokal wirft Studentenverbindungen Rufmord vor
 
Ausschreitungen gegen Akademikerball
Österreich: Deutscher Linksextremist scheitert mit Berufung
 
Fall Gysi
Das Versagen der Justiz
Warum drängt er nicht selbst auf einen Prozess?
 
Lebensgefährliche Erkrankung: Neonazi Mahler unterbricht Haft
Der inhaftierte Neonazi Horst Mahler ist schwer erkrankt, er hat seine Gefängnisstrafe unterbrochen. Der 79-Jährige wird in einer Klinik behandelt.
 
(Die Aktion hat gesessen. Das erkennt man an der aufgeregten Wortwahl…)
Braune Brut bei den Roten: Nazis besetzen SPD-Zentrale
 
(… auch hier…)
"Identitäre Bewegung": SPD verurteilt rechte Besetzungsaktion
 
Widerstandskurs in der Hayek-Gesellschaft – André Lichtschlag im Gespräch
 
(Erlangens Oberbürgermeister Florian Janik (SPD) betätigte sich als Hetzer mit menschenverachtenden Parolen)
Erlangen
zwischentag und Vernichtungsphantasien eines Oberbürgermeisters
 
(Das Problem ist, dass die Amadeu-Antonio-Stiftung mit massenweise öffentlichen Geldern am Leben gehalten wird.)
Einwanderung
Kahane: Der Osten ist zu weiß
 
(Die radikale Linke versucht noch eine Weile, die Einwanderer als dummen August zu instrumentalisieren, bis auch diese Kontrolle ihr entgleiten wird.)
„Hate Germany“
Asylanten provozieren mit deutschfeindlichen Trikots
 
(Bernd Langer)
Lobende Worte für Brandanschlag
Linker Autor muß wegen Billigung von Straftaten vor Gericht
 
Nach Anschlag auf Auto
Linken-Politiker beklagt Pogromstimmung
 
Friedrichshain-Kreuzberg
Linksextremisten attackieren Berliner Polizisten
 
("Protest" gegen "Gentrifizierung")
Nürnberg
Linksextremisten verprügeln Ehepaar
 
Bremen
Linksextremisten bekennen sich zu Anschlag auf Innenbehörde
 
Polizist wegen Körperverletzung bei Blockupy-Demo 2013 verurteilt
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
Hasser gegen Hilfsbereite
von Martin Lichtmesz
 
Kommentar zur Asyl-Debatte
Schreibtisch-Terroristen
von Michael Paulwitz
 
Bevölkerungsaustausch in Europa (I): Ursachen
 
Bevölkerungsaustausch in Europa (II): Vorgang und Schwerpunkte
 
Bevölkerungsaustausch in Europa (III): Perspektiven
 
(Dazu ein Pankraz-Text von 1999, der nichts von seiner Aktualität eingebüßt hat.)
Pankraz,
M. Lind und das Gespenst der Brasilianisierung
 
Mehr als eine Million Asylbewerber in Deutschland
 
Gregor Gysi: Zum Glück sterben die Deutschen aus!
 
Kommentar zur Asylwelle
Jenseits der Humanität
von Michael Paulwitz
 
Was Egoisten wissen müssen
Kommentar: Die Asylbewerber und wir
Gegen die grassierende Angst vor einer „Vergreisung des deutschen Vaterlands“ und dem damit verbundenen „Zusammenbruch aller sozialen Sicherungssysteme“ gibt es eine gute Therapie: Man schaue sich die Asylbewerberzahlen an.
 
Berlin-Wannsee Flüchtlinge – ja, bitte! Bürger wollen Heim in ihrem Kiez
 
Unzensuriert-TV 3: Asylchaos - Sturm auf Europa
 
Grüne in Baden-Württemberg
Wahlkämpfer fürchten heikles Flüchtlingsthema 
 
Asylwelle
Hamburg plant Containerdörfer für 20.000 Asylbewerber
 
Asylansturm: München ruft Katastrophenfall aus
 
Ungarn geht gegen Asylbewerberzustrom vor
 
Wolfgang Rettig
Deutschland -- Zuwanderung ist Mord
 
Die Akif-Partei
von Akif Pirinçci
 
36.000 EURO pro Asylant: Geert Wilder deckt den Asylwahnsinn auf https://www.youtube.com/watch?v=hWWVTb3ok6g
 
Gauck: Verwirklichung der Einwanderungsgesellschaft braucht Zeit
 
Kommentar zur Gauck-Rede
Es lebe die realexistierende Einwanderungsgesellschaft!
von Felix Krautkrämer
 
(Ein Großverdiener echauffiert sich…)
"Til Schweiger beschimpft Flüchtlings-Gegner auf Facebook"
Til Schweiger: "Ihr seid zum Kotzen!"
 
Die Sprache der Einwanderungsbefürworter
 
(Ein Spalter warnt vor der "Spaltung der Gesellschaft")
Pöbeleien und Gebrüll auf Bürgerversammlung in Freital
Chef der Landeszentrale warnt vor Spaltung
 
„Pro Asyl“ prangert Verschärfung des Aufenthaltsrechts an
 
Dietzenbach / Langen
Schöne Stange Geld zum Gegensteuern
Stadt kann Projekte gegen Rassismus und Islamismus fördern
 
Erkennungsdienstliche Behandlung
Bundespolizei kapituliert vor illegalen Einwanderern
 
Kritik an Begriff „Flüchtlingsmassen“
Hofreiter geißelt Klagen über Asylwelle als „Schande“
 
Flüchtlinge in Deutschland
„Es ist Zeit für einen neuen Aufbau Ost“
Baden-Württembergs Ministerpräsident Kretschmann schlägt vor, mehr Flüchtlinge in östlichen Bundesländern unterzubringen. Nicht bei jedem stößt dieser Vorschlag auf Gegenliebe.
 
Mettmann
Streit um Steuererhöhung wegen Asylbewerbern
 
(Alexander Krauß)
Sachsen
CDU-Politiker verteidigt Asyl-Äußerungen
 
In der Innenstadt ziehen 38 minderjährige Flüchtlinge ein
Es wird die zentralste Unterkunft für Asylbewerber in Augsburg sein: Noch dieses Jahr sollen 38 Flüchtlinge am Elias-Holl-Platz einziehen. Viele Nachbarn sind erleichert.
 
Flüchtlinge in Nordfrankreich
Letzte Station Neuer Dschungel
Auf dem Weg nach Großbritannien stranden Flüchtlinge oft im französischen Calais. Dort fordern Politiker Hilfe aus London ein. Zur Not will man es auf eine diplomatische Krise ankommen lassen.
 
Nick Abbot on calais migrants.
 
LKW Fahrer filmt pöbelnden Asylantenstrom aus Afrika auf Autobahn
 
Thüringen
30 Asylanten wollten Studentenfestival stürmen
 
Unverschämte Asylanten erpressen Bürger: Wir wollen ins Disco gehen und Party machen
 
Mehr Flüchtlinge als Einwohner ! Asylanten gehen mit Gewalt gegen einheimische Bürger vor.
 
(Schule gegen Rassismus…)
Behinderte Deutsche müssen für Asylanten rappen!
 
ARD Die Reportage: Der Arbeitsmarktreport - das Märchen vom Fachkräftemangel
 
Angela Merkel
„Islam gehört unzweifelhaft zu Deutschland“
 
Antisemitismus und Rassismus in Deutschland
Muslime sind nicht die neuen Juden
 
Gegen Judenhass
Zentralrat fordert Islamunterricht zur Prävention
 
Gesetzesänderung
Niedersachsen droht Discos bei Diskriminierung mit Strafe
 
Überfüllung: Dortmund fordert Asylbewerber zur Weiterreise auf
 
(Einwandererkrawalle in Den Haag)
Hunderte attackieren Polizisten in Den Haag
Ein 42-Jähriger ist in Den Haag nach seiner Festnahme gestorben. Seitdem demonstrieren Hunderte gegen Polizeigewalt. Nachts eskalierte die Situation mit Straßenschlachten, es gab 16 Festnahmen.
 
Wollen wir schwedische Zustände?
 
(Probleme in Freibädern mit "Jugendlichen"…
Immerhin schreibt die "Süddeutsche" in einem kurzen Moment der Ehrlichkeit: "Die Störer und Schläger sind meist größere Gruppen von Jugendlichen, in Bezirken wie Wedding, Kreuzberg oder Neukölln häufig mit Migrationshintergrund.")
 
Neukölln
Polizei muss erneut im Columbiabad für Ruhe sorgen
 
(Realsatire)
Wegen angeblicher Gewalt
Mazyek: Viele Moslems meiden U-Bahnen aus Angst
 
Hattersheim
Pistole vors Gesicht gehalten
Vier bewaffnete Räuber überfallen Jugendlichen in S1
 
(hier die Beschreibung der Täter)
 
Rückfall nach Jugendstrafe
Drogenkonsum durch Raub- und Einbruchserien finanziert
 
("dunkler Teint")
Mann mit auffälliger Tätowierung im Gesicht
Räuber droht Neunjähriger mit Schlägen
 
Kirchheim: Reiterinnen fühlen sich belästigt
 
Streit zwischen Pakistanern, Afghanen und Tunesiern - vier Verletzte
Schlägerei in Erstaufnahmestelle Patrick-Henry-Village
 
Massenschlägerei in Trierer Asylheim
 
Gewalt unter Asylbewerbern und NPD-Aufmarsch in Sömmerda
 
(Zustände in Offenbachs Innenstadt; Probleme mit Südosteuropäern)
„OB vor Ort“
Von Rüpeleien und Radau
 
Schlägerei in Offenbacher Diskothek
Auf Türsteher eingetreten: Angeklagte teilweise geständig
 
KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
(Spenden-Gesinnungszensur)
Gelder für Attikafiguren auf Landtagsschloss
Landtag will keine Klaar-Spenden mehr
 
Warum das eigene Haus in Deutschland so teuer ist
Feste Betonmauern, dreifach isolierte Fenster, verputzte Leitungen: Häuser in Deutschland werden robust und nach Vorschrift gebaut. Das ist teuer. Und muss nicht immer die beste Lösung sein.
 
(Neubauten in Fachwerk)
 
Architektur-Blogger fordert Stopp von Neubauten
 
Unwirtliche Städte
Augen auf und durch
"Angsträume" in Städten beschleunigen unseren Puls und Schritt. Wie Stadtplaner und Architekten gegensteuern können.
 
So wollen die Glauchauer ihr Wahrzeichen retten
Zum 775-jährigen Bestehen der Stadt gab es mehrere Initiativen, um Geld für den Bismarckturm zu sammeln. Doch saniert wird frühestens 2016.
 
Baden-Baden Zwei Schlossruinen sind eine zu viel
Vor 13 Jahren verkaufte das Haus Baden seinen alten Stammsitz an eine kuweitische Familie. Seither verrottet die Anlage in der Altstadt von Baden-Baden – und niemand will etwas daran ändern.
 
(Dämmstoffe)
Woolrecs Recycling-Lüge
Aus gefährlichem Sondermüll harmlosen Dämmstoff machen - das war das Versprechen des Unternehmens Woolrec in Braunfels-Tiefenbach. Wie hr-Reporter jetzt herausfanden, stand dahinter von Anfang an eine große Lüge.
 
(älter, aber aktuell)
Dämm-Agentur „Dena“
Angriff der Umerzieher
„Dena“ heißt eine Staatsagentur, die uns zum Dämmen bekehren will. Die Industrie findet es prima. Und der Bürger zahlt die Rechnung.
 
Kommentar zum Betreuungsgeldurteil
Karlsruher Rabulistik
von Michael Paulwitz
 
Hotpants-Erlaß
Kleiderstreit im Sommerloch
von Michael Paulwitz
 
(So offen ist der Dialog wohl nicht gemeint, wenn von vornherein konträre Gefühle nicht erwünscht sind…)
Bundespräsident
Gauck fordert offene Debatte über Homo-Ehe
 
Die Lästerzungen und der Tod. Vier Fragen an Martin Lichtmesz
 
Papst-Bild aus Kondomen erregt Gemüter
 
Satanisten-Kurve
Papst hat Rendezvous mit dem Teufel in Bolivien
 
800-jähriges Klosterleben in Villingen ist zu Ende - Abschied mit Wehmut
 
Angebliche Weltoffenheit
Ausländer-Zustrom: Amtssprache Englisch im Schlepptau?
von Thomas Paulwitz
 
Studie belegt: Linke Regierungen richten Schaden an
 
Alexander Dugin - Ohne Rebellion keine Souveränität
 
Rainer Mausfeld: „Warum schweigen die Lämmer?“ - Techniken des Meinungs- und Empörungsmanagements
 
Die systematischen Lügen der dpa. Eine Übersicht verlogener dpa-Berichte.
 
Gefühle digital übertragen: Zuckerberg träumt von Telepathie und berechenbaren Menschen
 
20 Jahre Amazon: Wie ein Unternehmen uns alle verändert hat
Amazon wird 20 Jahre alt. 1995 trudelten in einer kleinen Online-Buchhandlung in Seattle die ersten Bestellungen ein. Seitdem hat das Unternehmen unsere Lesegewohnheiten gründlich aufgemischt. Nun steht die nächste Revolution an.
 
Umfrage unter Handynutzern weltweit
Jeder Fünfte würde am Wochenende lieber auf Sex statt aufs Smartphone verzichten
 
EU-Parlament zu Panoramafreiheit
Klicken und Posten - kein Problem
 
Ray Kurzweil: Humans will be hybrids by 2030
 
(Neue Formen der Gehirnwäsche…)
Vorurteile können im Schlaf abgebaut werden
 
Behördenchaos in Berlin
Der Terminhandel für Bürgerämter in Berlin floriert
Weil Berlins Bürgerämter überfüllt sind, blüht der Handel mit Terminen. Drei Berliner haben den Mangel zum Geschäft gemacht. Der Senat ist irritiert.
 
Größtes Fahrverbot aller Zeiten
Ist Ihr Auto bald wertlos? In diesen Städten könnten Diesel-Fahrzeuge verboten werden
 
Biologische Lebenserhaltungssysteme: Algen als Sauerstoffquelle und Nahrung im All
 
Forscher glauben: Erde steht unmittelbar vor einer Mini-Eiszeit
 
Solarmobil Stella Lux: Schnell, bequem, 100 Prozent öko
 
Hitler Avatar
Die seltsame und schreckliche Welt der Savitri Devi
 
Savitri Devi
 
(Grotesk)
"Lenin" und "Stalin" prügeln sich in Moskau
 
Ein Ebook zum Downloaden auf allen Kanälen:
"Styx - die Reise beginnt" von Christa Ritter
 
(Schöne Geschenkidee zur Fraktur-Schrift)
Fraktur mon amour
 
Thriller-Verfilmung: „Kind 44“
Wandlung eines Systemtreuen
 
„Hannas Reise“: Vom „Sühne-Sex“ in Tel Aviv und Berlin
 
"Unsere Absichten sind sauber"
Rockband "Laibach" spielt in Nordkorea
(Übrigens zeigt dieser Artikel mal wieder erschreckend die mangelnde historische Bildung deutscher Journalisten. Zitat von Benjamin Konietzny, Jahrgang 1984: "Die Band gründete sich 1980 im ehemaligen Jugoslawien und benannte sich nach dem von den deutschen Besatzern im zweiten Weltkrieg geprägten Namen für die slowenische Hauptstadt Ljubljana." Auweia.)
 
Festnahme wegen Drogenmissbrauchs
US-Rapper Snoop Dogg schimpft auf schwedische Polizei
 

 

 

samedi, 15 août 2015

La fin de l’Europe

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La fin de l’Europe

par Cedric Durand

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Dans cet article initialement paru sur le site américain Jacobin, Cédric Durand montre que la crise en Grèce s’inscrit dans un mouvement de désintégration du projet européen.

Cédric Durand est économiste à l’université Paris-13 et enseigne à l’EHESS. Membre des Economistes attérés et du comité de rédaction de Contretemps-web, il est l’auteur du livre Le capital fictif (Les Prairies ordinaires, 2014), et a coordonné l’ouvrage En finir avec l’Europe (La Fabrique, 2013).

Du point de vue européen, l’effondrement financier de 2008 ne fut que le prologue d’une crise  continentale généralisée. La débâcle financière de fabrication états-unienne a déclenché une chaîne complexe d’événements inattendus à travers le Vieux Continent, contaminant toutes les sphères de la vie sociale et débouchant sur un paysage radicalement nouveau, en proie aux turbulences politiques et économiques.

Comme le déclarait il y a quelques mois Ada Colau, la maire nouvellement élue de Barcelone à la tête d’une coalition inspirée des Indignés :

« De cette crise, personne ne sortira comme avant. Ce qui nous attend, c’est, au choix, un horizon féodal, avec une augmentation brutale des inégalités, une concentration sans précédent des richesses, de nouvelles formes de précarité pour la majorité des citoyens. Ou alors, une révolution démocratique, où des milliers de personnes s’engagent, pour changer la fin du film ».

Nous sommes très probablement arrivés à ce tournant historique. La très large victoire du Non au référendum grec du 5 juillet est une des plus claires indications de la volonté des classes populaires de mettre un terme à des décennies d’intégration européenne néolibérale. Cette réouverture de ce qu’Auguste Blanqui appelait le « chapitre des bifurcations » participe de mouvements tectoniques qui secouent un continent tombé dans une spirale de rancune et de ressentiments jamais vue depuis le milieu du siècle dernier.

Une grande entreprise politique en faillite

Il y a quinze ans, le succès du lancement de la monnaie unique a alimenté une vague d’europhorie à travers le continent. La Stratégie de Lisbonne de 2000 promettait de faire de l’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité et d’une plus grande cohésion sociale. » Les enthousiastes dépeignaient l’Union comme « un phare de lumière dans un monde troublé ». Marcel Gauchet et Jürgen Habermasfaisaient valoir que la nouvelle formule européenne – en termes de gouvernance démocratique supranationale et d’Etat-providence – était destinée à servir de « modèle pour les nations du monde ».

Les prévisions des jours européistes ne se sont jamais matérialisées. Au contraire : rétrospectivement, la séquence toute entière apparaît comme une histoire d’échecs ininterrompus. Les performances de la zone euro en termes de croissance économiques ont été largement en deçà de celles de toutes les autres régions, avant et après la crise, et le virage austéritaire de 2010 a produit une magnifique débâcle économique. Le PIB n’a toujours pas retrouvé son niveau de fin 2007, ce qui en fait l’une des pires crises économiques de l’histoire récente – surpassée seulement par la catastrophique restauration capitaliste russe des années 1990.

L’OCDE a concédé un aveu sans détour de l’inadéquation de la gestion économique pendant cette période en illustrant le contraste entre les prévisions de croissance et la trajectoire effective de la zone euro. Le redémarrage, annoncé à de multiples reprises, ne s’est jamais matérialisé.

Prévisions du  PIB de la zone euro et trajectoire effective (OCDE, 2014) :

Le chômage atteint des sommets : en 2014, ce sont 44 millions de personnes qui sont privés d’emploi ou sous-employés au sein de l’Union européenne. Ce fléau est non seulement un douloureux drame personnel pour les travailleurs concernés et leurs familles, mais aussi une illustration spectaculaire de l’irrationalité de notre organisation sociale qui se solde par un gaspillage économique gigantesque, gâchis d’autant plus considérable que les travailleurs européens sont parmi les plus productifs au monde.

Le mythe de la convergence intra-européenne s’est également écroulé. Au cours des cinq dernières années, le rapprochement en trompe l’œil des niveaux socioéconomiques s’est évanoui, réinstallant avec une ardeur redoublée la hiérarchie économique entre le noyau européen allemand et les périphéries. Le PIB par habitant de l’Italie est aujourd’hui plus faible qu’il n’était en 1999. D’autres pays comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont submergés par la désespérance sociale, avec des segments entiers de la population dans l’impossibilité de satisfaire à leurs besoins essentiels.

L’ironie de l’histoire est que toute cette souffrance fut vaine. Les ratios dette/PIB ont augmenté en dépit des sévères mesures d’austérité, enfermant les pays périphériques et leurs classes laborieuses dans un cycle sans fin de servitude pour dette vis-à-vis des marchés financiers et des institutions et des pays créanciers. Dans le même temps, les déséquilibres commerciaux persistent au sein de la zone euro, et la coordination plus étroite des prescriptions néolibérales au niveau de l’UE n’offre aucun mécanisme capable de s’attaquer aux problèmes sous-jacents de développement inégal.

Un césarisme bureaucratique dysfonctionnel

Les vents contraires de la dépression économique ont transformé la gouvernance européenne en une machine de guerre de classe. Le grand bond en avant de l’intégration au cours des dernières années a réduit quasiment à néant la capacité des parlements nationaux à exercer un rôle actif sur la politique économique. Durcissement des règles, supervision bureaucratique par la Commission et les gouvernements centraux, mise en place  d’organes technocratiques indépendants contrôlant la politique budgétaire et élargissement des compétences de la Banque centrale européenne (BCE) ont réduit l’action des gouvernements à la mise en œuvre du vieux « consensus de Washington » : rigueur budgétaire, privatisation et libéralisation.

Les mesures d’austérité antipopulaires et les réformes du marché du travail ont suscité dans les pays du Sud des mobilisations sociales d’une ampleur sans précédent depuis des décennies, avec plusieurs grèves générales et des phases quasi-insurrectionnelles en Espagne et en Grèce. Lorsque la détermination des gouvernements nationaux s’est affaiblie, le centre européen a eu recours à une poussée d’autoritarisme : des coups de force bureaucratiques ont évincé plusieurs premiers ministres, tandis que la BCE, dirigée par l’ancien vice-président de Goldman Sachs, Mario Draghi, soumettait explicitement les dirigeants récalcitrants à un chantage à la liquidité.

Dans aucun autre cas la confrontation n’est apparue avec autant de clarté qu’en Grèce. Dans une déclaration de mi-juin 2015, l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, écrivait avec une franchisedéconcertante : « Par le jeu de la démocratie, les citoyens grecs ont fait savoir qu’ils ne voulaient pas de certaines réformes. Nous estimons que ces réformes sont nécessaires » En opposant explicitement les choix démocratiques et les exigences bureaucratiques néolibérales, Blanchard répétait tout simplement le mantra des dirigeants européens selon lequel il n’y a pas d’alternative au statu quo.

Les discussions avec la Grèce sont donc un processus formel visant à vaincre politiquement les forces de gauche au pouvoir dans ce pays afin d’enterrer toute perspective de changement politique significatif à travers le continent. On ne saurait expliquer autrement l’inflexibilité des créanciers malgré le franchissement par Tsipras de toutes les lignes rouges de Syriza en termes de réforme des retraites, de politique fiscale, de privatisations et de libéralisation du marché. Cette attitude punitive était claire comme de l’eau de roche à la fin juin, lorsque la BCE a activement poussé à une panique bancaire en mettant en garde contre une « crise incontrôlable », puis en  plafonnant ses prêts d’urgence au secteur bancaire, ce qui a entraîné la fermeture des banques, la limitation des retraits et l’établissement d’un contrôle des capitaux.

Cependant, la rigidité vis-à-vis du gouvernement grec n’est pas seulement l’effet d’une volonté politique néolibérale éhontée. Elle révèle un problème de faiblemanœuvrabilité du navire politique européen due, pour l’essentiel, à la taille et à la complexité juridique de l’UE. Fondamentalement, la gouvernance de l’UE est la douloureuse sédimentation de difficiles compromis interétatiques à travers des règles dont le contournement est délicat et toujours acrobatique. Les capacités de décisions à l’échelon européen sont en conséquence extrêmement encadrées et attachées aux équilibres politiques antérieurs, ce qui rend presque impossible toute initiative radicale. En outre, la bureaucratie européenne est minuscule, avec environ trente mille fonctionnaires et un budget de moins de 1% du PIB de l’UE. Sa seule et unique force politique résulte d’une accumulation de règles et de procédures que l’élite européenne tient à préserver scrupuleusement, même si cela aboutit à une gestion systématiquement chaotique des péripéties qui se sont multipliées ces dernières années.

A un niveau plus profond, le manque de manœuvrabilité de l’UE est le produit paradoxal des écrasantes victoires du capital transnational et financier au cours des décennies précédentes. Ces victoires ont abouti à l’établissement d’institutions proto-étatiques européennes focalisées principalement sur les intérêts fondamentaux du capital – concurrence, marché et monnaie – tandis que le travail et les problèmes sociaux sont réduits symétriquement à de simples variables d’ajustement. Par conséquent, si le proto-État européen est fort dans la promotion des intérêts immédiats d’un bloc de pouvoir conduit par la finance, il lui manque le versant consensuel de l’hégémonie, celui qui est indispensable pour faire tenir ensemble la diversité des sociétés et des couches sociales en période de turbulences.

Des forces centrifuges

Les échecs économiques et sociaux en cascade combinés à une manœuvrabilité politique limitée érodent l’attrait pour le projet européen et réactivent des forces centrifuges à travers le continent.

L’Europe est l’un des paysages politiques les plus complexes au monde. Ce mélange idiosyncratique d’héritages forts et contradictoires des traditions libérales, fascistes et communistes, d’une gouvernance étatique à plusieurs niveaux, de légitimités démocratiques concurrentes, de mouvements sociaux dynamiques et de liens géopolitiques contradictoires, est une fois encore en ébullition.

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Dans un tel contexte, et quel qu’en soit le devenir, le bouleversement politique en Grèce est déjà un marqueur dans l’histoire du continent. Ce pays, qui au début des années 1980 témoignait de la capacité de l’Europe à offrir un solide point d’ancrage dans la démocratie libérale et la stabilité socio-économique à un régime post-autoritaire, est devenu le symbole de l’échec et de la désunion. La tentative de Syriza d’échapper à la cage d’acier néolibérale n’a eu d’autres réponses que des manœuvres de sabotage et des vitupérations de la part des autres gouvernements et des institutions européennes, ne lui laissant le choix qu’entre la capitulation et la rupture, deux issues négatives du point de vue de l’attractivité de l’UE.

Le renforcement des forces centrifuges apparaît également comme la conséquence du déclin de l’attrait de Bruxelles. La Grande-Bretagne, qui a succombé de longue date aux sirènes atlantistes, réclame un revirement substantiel de l’intégration,menaçant de quitter le navire. A la frontière orientale de l’Union, la désillusion vis-à-vis de l’intégration européenne laisse un champ libre aux forces nationalistes, bien que celles-ci soient animées de sentiments contradictoires vis-à-vis de l’assurance géopolitique retrouvée de la Russie. Au sein même du cœur historique de l’Europe, un désarroi croissant se fait sentir. Il favorise bien sûr la montée de partis d’extrême droite comme le Front National en France, mais laisse aussi libre cours à des discours racistes dans les médias dominants. Le récent texte de Berthold Seewald dans le principal journal conservateur allemand, Die Welt, mobilisant des arguments ethniques pour écarter la Grèce de l’UE en est une illustration abjecte. Rappelant le contexte de la guerre d’indépendance grecque des années 1820, il affirme que, à cette période, « la représentation selon laquelle les Grecs modernes sont les descendants de Périclès ou Socrate et pas un mélange de Slaves, de Byzantins et d’Albanais, a été pour l’Europe érigée en credo. (…) C’est pour cela qu’on a accepté les Grecs fauchés dans le bateau européen en 1980. On peut en admirer chaque jour les conséquences ».

Dans le même temps, des signes de découragement parmi les dirigeants traditionnels abondent. Réduits à des calculs compliqués et privés de toute source d’inspiration politique, l’Europe n’alimente rien d’autre que l’acrimonie. Le manque de solidarité a fait une nouvelle fois surface lorsque les chefs des gouvernements ont discuté de la crise des migrants. Alors que des milliers de personnes souhaitant rejoindre l’Europe meurent en Méditerranée, la réponse des dirigeants européens a été de manière tristement révélatrice focalisée sur des attaques militaires. Et lors des discussions sur la répartition des demandeurs d’asile entre les pays, c’est l’égoïsme qui s’est imposé, conduisant Matteo Renzi, la pâlissante jeune étoile italienne du centre-gauche européen, à lancer : « Si c’est votre idée de l’Europe, vous pouvez la garder. »

Les récents scrutins en Espagne et au Royaume-Uni confirment que la déception envers l’Europe se réfracte dans l’espace national par une diminution des votes pour l’« extrême centre ». Que leurs convergences idéologiques se traduisent ou non par des alliances nationales, l’aile droite et l’aile gauche du centre sont étroitement unies dans une grande coalition européenne permanente. Ce sont les partis soi-disant sociaux-démocrates qui paient le prix fort dans cette érosion ; comme leurs positions traditionnelles sur les questions socio-économiques se sont fondues dans le dogme néolibéral, elles ont progressivement ôté à leur électorat toute raison de voter pour eux, celui-ci se réfugiant dans l’abstention ou se détournant vers de nouveaux types de mouvements politiques.

A gauche, l’émergence de nouveaux mouvements politiques dans différents pays est liée à la fois à des facteurs structurels tels que l’intensité de l’austérité et aux cordonnées nationales du champ politique. Mais au-delà de leurs destinées politiques à court terme, aucun de ces mouvements ne pourra différer longtemps les discussions sur des points stratégiques essentiels.

Deux ans avant de devenir ministre des Finances de la Grèce, dans ses « Confessions of an Erratic Marxist », Yanis Varoufakis endossait la mission de sauver le capitalisme européen de lui-même. La bataille de Grèce a montré que cela risquait d’être plus difficile qu’il ne l’avait prévu. La dynamique de développement combiné et inégal dans la périphérie européenne souligne la nécessité pour la gauche de passer d’une lutte défensive contre l’austérité à un ordre du jour positif délimitant des alternatives systémiques. L’expérience grecque démontre que, sur ce chemin, il n’y a pas d’autre choix que la rupture avec les institutions européennes néolibérales et la reconquête de la souveraineté démocratique sur les monnaies nationales.

Il y a là cependant une difficulté de taille. Les populations exténuées par la crise sont réticentes à supporter les coûts transitoires de la rupture, même si elles peuvent être convaincues des avantages qu’elle procurerait à  plus long terme. Formuler des propositions politiques garantissant un filet de sécurité au cours de cette transition sera essentiel pour faciliter de nouvelles victoires électorales, à commencer par les élections en Espagne cet automne. Podemos et ses alliés des mouvements sociaux y ont une opportunité significative de l’emporter. Comme l’expérience de la Grèce l’a montré, on peut s’attendre à ce que l’élite européenne ne soit rien moins qu’impitoyable. Un membre de la direction de Podemos me le déclarait récemment : « vous feriez mieux d’être préparé ».

Source : Cédric Durand, traduit par Ananda Cotentin, pour contretemps, le 4 Août 2015.

 

Extrait de: Source et auteur

vendredi, 14 août 2015

Hervé Juvin : «L'union européenne, une entreprise à décerveler les peuples»

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Hervé Juvin : «L'union européenne, une entreprise à décerveler les peuples»
 
Ex: http://www.lefigaro.fr
Propos recueillis par Vincent Tremolet de Villers

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - D'après les révélations de Wikileaks, les trois derniers présidents auraient été mis sur écoute par la NSA. Hervé Juvin voit dans ce scandale le symbole de l'hégémonie américaine et de la naïveté des Européens.


Hervé Juvin est un écrivain et essayiste français. Il poursuit un travail de réflexion sur la transformation violente de notre condition humaine qui, selon lui, caractérise ce début de XXIè siècle. Il est par ailleurs associé d'Eurogroup Consulting. Il est l'auteur de Pour une écologie des civilisations (Gallimard) et vient de publier aux éditions Pierre-Guillaume de Roux Le Mur de l'ouest n'est pas tombé.


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Votre livre s'intitule Le mur de l'ouest n'est pas tombé. Comment analysez-vous l'affaire Franceleaks?

Ne nous faites pas rire! L'affaire des écoutes américaines des Présidents français, dont il est promis juré qu'elles se sont arrêtées en 2012, en dit plus sur l'état de la France que sur la réalité des écoutes. Partons du principe que tout le monde écoute tout le monde, suggérons avec le sourire que les Français ne sont pas les derniers à le faire, ajoutons que l'explosion de l'espionnage de données par les systèmes américains ne leur assure pas des triomphes stratégiques bien marquants, et regardons-nous!

«L'affaire des écoutes américaines des Présidents français, dont il est promis juré qu'elles se sont arrêtées en 2012, en dit plus sur l'état de la France que sur la réalité des écoutes.»

Les Français veulent croire que nous vivons dans un monde de bisounours. L'Europe est une entreprise à décerveler les peuples européens, ceux du moins qui croiraient que les mots de puissance, de force, d'intérêt national, ont encore un sens. C'est l'étonnement général qui devrait nous étonner; oui, l'intérêt national américain n'est pas l'intérêt français! Oui, entre prétendus alliés, tous les coups sont permis, et les entreprises françaises le savent bien! Oui, les Américains ne manquent pas de complices européens qu'ils savent diviser pour mieux régner! Oui encore, l'exceptionnalisme américain leur permet d'utiliser tous les moyens pour dominer, pour diriger ou pour vaincre, et la question n'est pas de protester, c'est de combattre!

Édouard Snowden est en Russie et ces révélations servent objectivement les adversaires des États-Unis. N'est-ce pas tout simplement de la géopolitique?

Le premier fait marquant de l'histoire Snowden, c'est que des pays qui se disent attachés à la liberté d'expression et indépendants n'ont pas souhaité l'accueillir, voire se sont alignés sur l'ordre américain visant à le déférer à la justice américaine. Il n'y a pas de quoi être fiers, quand on est Français, et qu'on a été l'un des champions des non-alignés! Nous sommes rentrés dans le rang ; triste résultat de deux présidences d'intérim, avant de retrouver un Président capable de dire «non!».

Le second fait, c'est que Snowden a révélé un système de pouvoir réellement impérial, qui tend à assurer de fait un empire mondial américain. Nous sommes face au premier nationalisme global. Le point crucial est l'association manifeste d'une surpuissance militaire, d'une surpuissance d'entreprise, et d'un universalisme provincial - une province du monde se prend pour le monde et veut imposer partout son droit, ses normes, ses règles, ses principes, en recrutant partout des complices. Ajoutons que l'affaire des écoutes, celle de la livraison des frégates «Mistral», comme celle des sanctions contre la Russie, éclairent la subordination absolue de ceux que les États-Unis nomment alliés, alors qu'ils les traitent comme des pions ; est-ce la manifestation de la stratégie du «leading from behind» annoncée par Barack Obama dans un célèbre discours à West Point?

«Le second fait, c'est que Snowden a révélé un système de pouvoir réellement impérial, qui tend à assurer de fait un empire mondial américain. Nous sommes face au premier nationalisme global.»

juvcJRL._SX310_BO1,204,203,200_.jpgLe troisième fait est au cœur de mon livre, Le Mur de l'Ouest n'est pas tombé. Les États-Unis attendent la guerre, ils ont besoin de la guerre extérieure qui seule, va les faire sortir de la crise sans fin où l'hyperfinance les a plongé. Seul, un conflit extérieur les fera sortir du conflit intérieur qui monte. D'où la rhétorique de la menace, du terrorisme, de la Nation en danger, qui manipule l'opinion intérieure et qui assure seule l'injustifiable pouvoir de l'hyperfinance sur une Amérique en voie de sous-développement.

Quel est, selon vous, le jeu américain vis-à-vis de la Russie?

La Russie est l'un des pôles de la résistance à l'ordre américain. Et c'est, à ce jour, la seule puissance militaire réellement capable de faire échec à une agression américaine. Cantonner, encercler, affaiblir la Russie, vient donc en tête de l'agenda effectif des États-Unis. Le général Wesley Clark l'a dit sans ambages ; «il faut en finir avec les États-Nations en Europe!» Voilà pourquoi, entre autres, l'idéologie américaine nous interdit toute mesure pour lutter contre l'invasion démographique qui nous menace, promeut un individualisme destructeur de nos démocraties et de notre République, veut nous contraindre à une ouverture accrue des frontières, notamment par le traité de libre-échange transatlantique, et nous interdit de réagir contre les atteintes à notre souveraineté que représente l'extraterritorialité montante de son droit des affaires.

«C'est, à ce jour, la seule puissance militaire réellement capable de faire échec à une agression américaine. Cantonner, encercler, affaiblir la Russie, vient donc en tête de l'agenda effectif des États-Unis.»

Les États-Unis réveillent le fantôme de la guerre froide pour couper le continent eurasiatique en deux. C'est le grand jeu géopolitique des puissances de la mer qui est reparti ; tout, contre l'union continentale eurasiatique! Bill Clinton a trahi les assurances données à Gorbatchev par George Bush ; l'Otan ne s'étendra jamais aux frontières de la Russie. Les États-Unis accroissent leur présence militaire dans l'est de l'Europe, dans ce qui s'apparente à une nouvelle occupation. Que font des tanks américains en Pologne et dans les pays baltes? Le jeu géopolitique est clair ; l'Eurasie unie serait la première puissance mondiale. Les États-Unis, on les comprend, n'en veulent pas. On comprend moins leurs complices européens. Et moins encore ceux qui répètent que la puissance, la force et les armes ne comptent pas!

Poutine ne cède-t-il pas au défaut (autocratie, volonté expansionniste) que l'Occident lui prête?

Critiquer la volonté impériale des États-Unis n'est pas encenser Monsieur Poutine! Quand je critique la confusion stratégique américaine, je n'écris rien que des élus américains, comme Elizabeth Warren, comme Rand Paul, comme Jeb Bush lui-même, qui vient de déclarer qu'il n'aurait jamais envahi l'Irak, ont déclaré!

Je constate simplement que les États-Unis ont eu peur du rapprochement entre l'Union européenne et la Russie, qui aurait menacé le privilège exorbitant du dollar, et qu'ils se sont employés à la faire échouer, comme ils s'étaient employés à affaiblir l'euro. Je constate ensuite que le Président Poutine a tourné la page du communisme pour renouer avec la tradition des tsars ; il a un confesseur, il favorise l'orthodoxie et redonne prestige et autorité à la troisième Rome, il discute avec le Pape François, etc. tout ceci dans un contexte où les États-Unis utilisent les droits de l'individu, sans origine, sans sexe, sans race, sans quoi que ce soit qui le distingue, sauf l'argent, pour dissoudre les sociétés constituées et en finir avec la diversité des cultures et des civilisations, qui n'est rien si elle n'est pas collective. Je salue le fait que la Russie soit un pôle de résistance à l'individualisme absolu, comme l'Inde, comme la Chine, comme l'Islam à sa manière, et qu'elle garde le sens de la diplomatie, qui est celui de reconnaître des intérêts contraires, pas d'écraser ses opposants. La France ne l'est plus. On n'est pas obligé d'être d'accord avec eux sur leur manière singulière d'écrire l'histoire de leur civilisation, pour être d'accord sur le fait que leur singularité est légitime, puisqu'ils l'ont choisie, et mérite d'être préservée!

«Le Président Poutine a tourné la page du communisme pour renouer avec la tradition des tsars ; il a un confesseur, il favorise l'orthodoxie et redonne prestige et autorité à la troisième Rome, il discute avec le Pape François.»

La chute de la diversité des sociétés humaines est aussi, elle est plus grave encore que la chute de la biodiversité animale et végétale. Car c'est la survie de l'espèce humaine qui est en danger. Il n'y aura plus de civilisation, s'il n'y a pas des civilisations. Et la Russie orthodoxe, comme l'Islam chiite, comme l'hindutva de Narendra Modi, sont des incarnations de cette merveille ; la diversité des formes que l'homme donne à son destin.

Les Russes savent aussi écouter leurs partenaires et leurs adversaires?

Un peu d'histoire. L'invention, l'entraînement, le financement d'Al Qaeda, des talibans, a enfoncé une épine dans le pied de l'URSS, dont elle ne s'est pas relevée. Brzezinski l'a dit avec une rare franchise ; «Al Quaeda a produit des dégâts collatéraux ( side effeects) sans importance dans la lutte que nous avons gagnée contre l'URSS». Partout, y compris pour justifier l'intervention armée en Europe et pour défendre l'islamisation de l'Europe, les États-Unis derrière leur allié saoudien, se sont servis de l'Islam. Ils s'en servent en Inde, en Chine, ils s'en sont servis en Tchetchénie. Et ils se préparent à renouveler l'opération au sud de la Russie, en déstabilisant les États d'Asie centrale et l'extrême-est de la Chine.

«La diplomatie française, sidérée par les néo-cons qui l'ont envahie, ne semble plus savoir lire une carte de géographie.»

Parmi les preuves multiples, regardons la prise de Palmyre par l'État islamique. Admettons qu'un vent de sable ait effectivement empêché toute intervention aérienne pour la prise de Ramadi, quelques jours plus tôt. Mais Palmyre! Dans une zone désertique, sans grand relief, Palmyre qui ne peut être atteinte que par des pistes ou des routes droites sur des kilomètres, en terrain découvert ; une armée qui dispose de l'exclusivité aérienne, comme celle de la coalition, peut empêcher toute entrée ou sortie d'un seul véhicule de Palmyre! L'inaction de la coalition est inexplicable. La diplomatie française, sidérée par les néo-cons qui l'ont envahie, ne semble plus savoir lire une carte de géographie. Mais une France devenue pauvre en monde, livrée à la confusion des valeurs et des intérêts, une France qui n'incarne plus la résistance à l'intérêt mondial dominant qu'est l'intérêt national américain, qui sera peut-être demain l'intérêt chinois, est-elle encore la France?

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